Désorganisées, cruelles et inefficaces, les croisades ont été un monstrueux échec.
« Nous avons bien travaillé sous la première administration Trump. Nous avons fait mieux sous Biden. Je pense que nous ferons encore mieux sous la prochaine administration. » – Palmer Luckey, cofondateur de la société de défense Anduril
Lorsque Dwight Eisenhower a été élu, il a rapidement réduit les dépenses militaires de près de 30%. La guerre était terminée. Eisenhower a compris que la nation devait revenir à une armée adéquate à un temps de paix.
Terminé !
M. Luckey a vendu la mèche. Maintenant, peu importe qui est à la Maison-Blanche, ce que veut le public, ce que rapporte la presse ou ce que font messieurs Musk et Ramaswamy…
La tendance politique principale est à la croissance de la puissance de feu.
Les investisseurs sont étourdis par des rêves de richesse maintenant que le duo dynamique – Musk et Ramaswamy – est sur l’affaire. On ne se souvient pas d’une chose pareille… si ce n’est de l’élection de Ronald Reagan en 1980, ou de Trump lui-même en 2016. « Enfin, le dos de l’Etat profond est brisé ! » disent les optimistes. Mais en réalité, il avance à toute allure. Il n’y a pas lieu de s’inquiéter, si ?
Markets Insider rapporte :
Le marché boursier s’est montré jubilatoire au cours du mois dernier, le S&P 500 ayant progressé d’environ 6% depuis l’élection américaine et les trois principaux indices boursiers américains se négociant à des niveaux proches de leurs plus hauts historiques. Grâce à cet optimisme, ‘l’indice de la peur’ de Wall Street s’est maintenu à un niveau proche de son plus bas niveau de l’année.
Mais la disparition de la peur est en soi un signal alarmant. S’il est toujours possible qu’un nouveau boom se matérialise, il est plus probable de voir un effondrement. C’est ainsi que les choses fonctionnent. Lorsque les investisseurs oublient d’avoir peur, les actions deviennent trop chères et les rendements des années suivantes tendent à être décevants.
Une chute des actions engendrerait de nombreux phénomènes indésirables, dont de nouvelles mesures de relance de la part de la Fed, sous la forme d’une baisse des taux d’intérêt et d’un assouplissement quantitatif (achat d’obligations, impression d’argent). Ces mesures, à leur tour, entraîneraient l’économie et ses marchés dans une nouvelle spirale de bulles, d’inflation et de krachs.
Mais avec autant d’intrépidité sur les marchés, personne n’est d’humeur à penser à un scénario baissier ; nous continuerons donc à nous demander où nous mène la tendance politique primaire.
« Je suis pour la létalité », a déclaré le candidat à la tête du ministère de la Défense.
Vraiment ? Pas de stratégie ? Pas d’efficacité ? Pas de pitié ? Pas de paix ?
N’importe qui de raisonnablement compétent aurait probablement une approche plus nuancée. Mais Pete Hegseth porte sa vision caricaturale du monde, encrée en permanence sur son corps. Comme un adolescent impressionnable dans une école biblique de montagne, il croit en une croisade entre le bien et le mal, entre les forces du christianisme et celles de la barbarie.
Il peut penser ce qu’il veut, bien sûr. Mais ce n’est pas une vision qui a des chances de plaire aux Américains, aux musulmans, aux juifs, aux animistes, aux gnostiques, aux non-croyants, aux hindous ou aux rastafariens.
Le « combat » ou la « létalité » ne jouent pas non plus un rôle prépondérant dans la chrétienté. Et pourtant, Hegseth, même sans avoir jamais connu le moindre frôlement d’ailes d’ange sur ses joues délicates, est prêt à ouvrir le feu.
Quoi qu’il en soit, le choix des croisades comme modèle pour un chef de la défense moderne est étrange et troublant. Désorganisées, cruelles et inefficaces, les croisades ont été un monstrueux échec.
Lors de la première, en 1095, par exemple, les croisés ont descendu la vallée du Rhin, en route vers la Terre sainte, et ont massacré tous les juifs qu’ils y ont trouvés. Ce n’étaient pas des génies militaires… Lorsqu’ils ont finalement quitté Constantinople, ils ont été trompés par les Turcs et détruits à la bataille de Civetot.
Les troupes plus expérimentées des croisades suivantes sont parvenues en Terre sainte et ont pris la ville d’Antioche, où elles ont massacré les musulmans et les juifs, ainsi que les chrétiens grecs orthodoxes, syriens et arméniens.
Les croisés ont rapidement compris que les troupes professionnelles de Saladin n’étaient pas des pions. Ils ont donc retourné leur violence contre les civils de leur pays. Les Albigeois, en France, ont été pratiquement exterminés. Plus tard, des croisades ont été lancées contre les protestants de Jan Hus. Les païens Wends, en Allemagne, étaient également visés. Bernard de Clairvaux expliquait ainsi leur objectif : « Ils seront convertis, ou supprimés. »
A la fin, comme au début, la lune était suspendue au-dessus de la Terre sainte, et non la croix de Jérusalem de Hegseth.
Nous essayons d’imaginer la tête de Dwight Eisenhower si quelqu’un comme Pete Hegseth lui avait été recommandé comme secrétaire à la Défense.
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« Nous essayons d’imaginer la tête de Dwight Eisenhower si quelqu’un comme Pete Hegseth lui avait été recommandé comme secrétaire à la Défense. »
La même tête qu’il avait la dernière fois qu’il a été vu.