Préparez-vous à toujours plus de contrôle, avec les monnaies numériques développées par les banques centrales en ce moment.
La plus grosse erreur qu’un analyste ou un investisseur puisse faire au moment où j’écris ces lignes est de penser que la crise bancaire est terminée.
Les gens qui ont connu des crises de l’intérieur (comme moi) savent qu’une fois que les dominos commencent à tomber, ils ne s’arrêtent que lorsque le gouvernement intervient de manière draconienne.
Nous avons assisté à des interventions fortes de la Fed, de la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC), du Trésor américain et de la Banque nationale suisse, mais ces solutions ont été temporaires et de nouvelles faillites ont eu lieu dans la foulée.
Cela se poursuivra.
Au cours des deux dernières semaines, nous avons assisté aux faillites de Silvergate Bank (une passerelle entre la finance traditionnelle et l’univers des cryptomonnaies), Silicon Valley Bank, Signature Bank (autre passerelle des cryptos vers le monde bancaire), First Republic Bank et Credit Suisse.
Certaines de ces faillites ont été gérées à coups d’interventions des autorités réglementaires compétentes, d’autres à coups de plans de renflouement privés et d’autres grâce à des prêts relais accordés par les banques centrales (ou à une combinaison de ces trois facteurs). Mais, dans tous les cas, la banque concernée avait fait faillite ou était sur le point de faire faillite. Il convient de garder à l’esprit que chacune de ces crises ne dure pas que quelques jours ou quelques semaines.
Une année de crise, voire plus
En général, ces crises se produisent au ralenti et durent un an ou plus. La crise financière de septembre 1998 impliquant le fonds spéculatif Long Term Capital Management a commencé en Thaïlande, avec une dévaluation du baht en juin 1997.
La faillite de Lehman Brothers est survenue en septembre 2008, mais elle fut le point d’orgue d’une panique qui avait commencé à l’été 2007, avec des pertes sur créances hypothécaires et un premier bank run, avec le gel des comptes de trois fonds de BNP Paribas aux Etats-Unis. La panique s’est poursuivie avec la faillite de Bear Stearns en mars 2008, puis avec les faillites de Fannie Mae et Freddie Mac en juin de la même année.
En d’autres termes, les paniques peuvent durer un an ou plus avant que les autorités réglementaires y mettent un terme avec des interventions de grande ampleur. Si l’on se base sur cet indicateur, la crise actuelle a commencé en mars 2023 avec l’effondrement de Silvergate et pourrait durer jusqu’à début 2024, période à laquelle les problèmes seront peut-être résolus.
Les pertes latentes sur les titres détenus par les banques bénéficiant de la garantie de la FDIC dépassent les 620 Mds$. C’est le montant qui partirait en fumée si les banques étaient forcées de vendre ces titres pour honorer les demandes de retrait des épargnants qui souhaitent récupérer leur argent.
Cela provoquerait d’autres faillites bancaires et la panique qui a commencé ce mois-ci durerait indéfiniment.
Monnaie espion
Et quel est le lien entre tout cela et la monnaie numérique ?
J’ai écrit à plusieurs reprises sur la « monnaie espion » ces derniers temps : il s’agit du nom que j’ai attribué aux MNBC, les monnaies numériques que nos gouvernements sont en train de préparer au moment où j’écris ces lignes.
Et quel est le lien entre tout cela et le dollar ou l’euro ? Pour le coup, il est évident…
Qu’un compte soit libellé en MNBC ou qu’il s’agisse d’un compte chèque normal ne change presque rien. Les ruées bancaires actuelles s’apparentent à celles des années 1930 sur le plan comportemental.
Il s’agit d’une perte de confiance, de peur, de ne pas vouloir être la dernière personne à sortir d’un immeuble en feu, de rumeurs, de bouche à oreille et de nombreux facteurs psychologiques qui font partie de la nature humaine.
Cet aspect n’a pas changé depuis le XIVè siècle, lors de la faillite des banques Bardi et Peruzzi aux alentours de 1345.
Ce qui a changé, c’est la technologie. Marshall McLuhan a soutenu, dans les années 1960, que, dans une société mondialisée, tout le monde sait tout au même moment. Il avait raison. Cela signifie que lorsqu’une ruée bancaire commence, la réaction est immédiate.
La différence avec les années 1930 est que vous ne faites pas la queue au coin de la rue dans l’espoir de pouvoir demander de l’argent au guichetier. Vous prenez votre iPhone, tapotez sur votre écran et que ce soit via Venmo ou un virement bancaire classique, l’argent arrive là où vous le souhaitez.
Bank run numérique
La semaine dernière, je discutais avec un homme qui avait entrepris de retirer 8 M$ de son compte Signature Bank via sa plateforme de paiement en ligne Signet. Il avait effectué le virement deux semaines plus tôt, mais tout était à l’arrêt dans l’intervalle. Personne ne savait si les virements avaient été traités ou non.
Qu’il s’agisse d’épargnants particuliers avec 1 000 $ sur leur compte ou de professionnels avec 8 M$, tout le monde était en ligne pour transférer son argent. A cet égard, les MNBC importent peu.
Qu’il s’agisse d’une MNBC, de Venmo, d’un virement bancaire ou d’un retrait d’argent à un guichet automatique, tout le monde retire son argent au même moment via des canaux numériques. La seule exception à cela, ce sont les initiés qui peuvent observer l’effondrement avant la foule. Ils ont tendance à retirer tout leur argent. (Avec un peu de chance, certains termineront derrière les barreaux, mais mieux vaut ne pas rêver.)
Mais les MNBC auront un impact considérable et complètement nouveau qui les distingue de ce que j’ai décrit plus haut…
Les MNBC sont programmables et contrôlées par le gouvernement.
Enfermés dans une prison monétaire
Cela signifie qu’en cas de ruée bancaire, le gouvernement peut y mettre un terme en gelant les transferts de MNBC. Ils peuvent même récupérer l’argent de virements réalisés antérieurement.
Comme le gouvernement contrôle le registre des MNBC, il peut voir les bénéficiaires des retraits anticipés, remettre les fonds sur le compte de la banque en faillite et les débiter des comptes des bénéficiaires. Le gouvernement peut le faire en quelques clics car il voit tout.
Cela signifie qu’une fois que cette nouvelle monnaie sera mise en place, vous serez prisonnier d’un système contrôlé par le gouvernement. Vous vous retrouverez dans une prison monétaire.
Il sera inutile de se lancer dans une ruée bancaire, car le gouvernement peut surveiller vos moindres faits et gestes et remettre l’argent là d’où il vient. C’est l’une des nombreuses façons grâce auxquelles la MNBC confère au gouvernement un contrôle total de votre argent et la capacité de surveiller vos moindres faits et gestes.
Comment riposter
Comme je l’ai expliqué, nous sommes surveillés de toutes parts. Cette nouvelle monnaie est la dernière étape vers l’état de surveillance totale et vers le contrôle total de votre argent.
Nos pays occidentaux ressemblent de plus en plus à un gouvernement dictatorial. Je sais que certains peuvent trouver cela exagéré, mais je crains que ça ne le soit pas. Il s’agit simplement d’une extrapolation des tendances actuelles. Nul besoin d’être un complotiste pour s’en rendre compte.
Les MNBC en sont l’exemple parfait.
Je recommande de choisir plusieurs monnaies alternatives comme l’argent liquide (tant qu’il existe), les pièces d’or, les pièces d’argent, les cryptomonnaies et les matières premières de troc. C’est l’une des raisons pour lesquelles le gouvernement essaie d’éradiquer l’argent liquide et les cryptomonnaies. Il ne pourrait rester que l’or et l’argent. Faites le plein tant que vous le pouvez.
Je vous recommande d’investir 10% de votre capital disponible dans de l’or ou de l’argent physique, comme protection contre un éventuel effondrement du secteur bancaire.
Parallèlement, les investisseurs auraient tout intérêt à réduire leurs investissements en Bourse. L’heure viendra de revenir en Bourse. Mais ce n’est pas encore le cas.
3 commentaires
Entre vouloir éradiquer la cryptomonnaie et le faire, il y a un gouffre. Dans la mesure où une grande partie des gens riches sont favorables à la crypto, qu’un système totalement décentralisé existe déjà et pourrait croitre au fil des régulations abusives et qu’enfin, une désobéissance civile tout à fait logique venait à poindre, nos dictateurs vont avoir du grain à moudre, sans compter qu’à force d’attaquer et d’appauvrir les peuples, ils auront une préoccupation plus importante, celle de sauver leurs têtes, dans le sens propre du terme.
N’oublions pas, les changements de gouvernements ont la capacité de changer les décisions antérieures. Hollande nous l’a prouvé en succédant à Sarkozy. Cependant, cette fois-ci, ce sera dans le sens inverse.
je suis moins optimiste que vous , quand l’extreme viciosite des elites hypercapitalistes occidentalistes auront enferme tout le monde et jeté la clé des nmbc nous resterons bien prisonniers , leurs prisonniers de leur systeme espion , et espion à sanctions automatiques (police numerique), ad vitam aeternam ….. je crains un manque de combativité des masses , du fait des effets recherches des pseudo-vaxxinations et aussi de l’abaissement cultivé depuis longtemps du niveau culturel general des masses , voir l’abetissent pur et simple ….
je repondais a schmitt !!!