** Au premier regard, il y a de quoi s’inquiéter pour le marché boursier indien. On pourrait dire qu’"il a l’air cher". En juin 2005, l’indice indien Sensex — que l’on peut considérer comme l’équivalent du Dow Jones Industrial Average pour l’Inde — a franchi les 7 000 points pour la première fois. En décembre 2006, il avait dépassé les 14 000.
– Mais en creusant un peu, on trouve des choses remettant ces chiffres en perspective. Pour commencer, l’an dernier, la moitié de ces rendements provenaient du taux de change. Le dollar s’est considérablement affaibli, tandis que la roupie indienne grimpait.
– Ensuite, la plupart des gains de ces 12 derniers mois provenaient de cinq valeurs environ. Comme le souligne Marc Faber, le rendement médian des valeurs indiennes sur les 12 mois écoulés était de -17%. Donc la plupart des valeurs — soit deux tiers environ — sont en baisse.
– Voilà qui change pas mal de choses, non ? Dans tous les marchés, on trouve des "poches" d’opportunités valant la peine d’être jouées, même si le marché dans son ensemble semble défavorable. Et en ce qui me concerne, j’aime creuser un sous la surface.
** Un plongeon dans les ETF de l’eau
– Il y a également un boom dans les ETF (exchange-traded funds, fonds indiciels cotés en bourse, que l’on peut acheter et vendre comme des actions) du secteur de l’eau. Un article de Barron’s parlait le week-end dernier d’une liste de plus en plus longue d’ETF se spécialisant dans l’eau. Mais avant d’en acheter, les investisseurs devraient en savoir un peu plus sur leur mode de fonctionnement.
– Le dernier en date s’appelle PowerShares Global Water Portfolio. Son portefeuille contient 41 actions d’entreprises situées dans le secteur de l’eau — qu’il s’agisse de la fournir, de la traiter, etc.
– Avant cela, nous avions le Claymore S&P Global Fund, qui est arrivé sur le marché en mai. Il compte une liste de 50 valeurs. First Trust ISE Water Index Fund a lui aussi été inauguré en mai. L’ancêtre de tous ces ETF est le PowerShares Water Resources Portfolio, né à la fin 2005.
– Je n’ai jamais été très fan des ETF parce que je préfère choisir les actions une par une. Je n’aime pas non plus leur aspect de rééquilibrage. Ils tendent à vendre leurs gagnants tous les trimestres, ou tous les ans, pour qu’aucune action ne domine l’indice. Pourtant, selon ma propre expérience de l’investissement, ce sont précisément ces grands gagnants qui font une vraie différence entre des profits raisonnables et des profits extraordinaires.
– Mais malgré tout, si vous ne pouvez pas acquérir un portefeuille de valeurs spécifiques, ces ETF peuvent vous aider à vous positionner dans le secteur global de l’eau.
– Qu’on y investisse ou non, il peut être utile de surveiller les ETF, parce qu’à mesure que leurs actifs augmentent, ils deviennent des acheteurs réguliers des valeurs figurant dans leurs portefeuilles. Certaines des actions du secteur de l’eau ont des capitalisations boursières relativement petites. Et certains de ces ETF sont de plus en plus grands. Le PowerShares Water Resources Portfolio possède près de deux milliards de dollars d’actifs. L’une de ses principales possessions est Layne Christensen, dont la capitalisation boursière n’est que de 700 millions de dollars et des poussières.
– Le résultat final d’un boom des ETF de l’eau pourrait se traduire par des multiples relativement élevés sur un certain nombre de valeurs du secteur. Il sera intéressant de suivre cette affaire — et quelques recherches nous donnent quelques indices utiles. Le premier, c’est que le ETF semblent avoir de mauvaises habitudes d’investissement (vendre tous ces gagnants). Le second, c’est que le principal impact des ETF pourrait être l’effet que leur popularité croissante a sur les cours des valeurs qu’ils doivent acheter.