Les négociations Mega-Maga finiront par ressembler à la résolution permanente destinée à maintenir le financement du gouvernement jusqu’au mois de mars. Il s’agit de 1 500 pages de privilèges et de cadeaux.
Le grand moment approche. Une belle et grande facture à payer… et nos problèmes seront réglés. (Du moins, c’est ce qu’on nous a promis. Mais, le Grand Timonier pourrait avoir changé de cap.) L’Agence France Presse rapporte :
« Un chef républicain au Congrès veut adopter les mesures phares de Trump le plus rapidement possible
Le président de la Chambre des représentants des Etats-Unis a déclaré dimanche qu’il souhaitait un calendrier « agressif » pour qu’un projet de loi de plusieurs milliards de dollars portant sur l’immigration, les réductions d’impôts et d’autres sujets soit déposé sur le bureau de Donald Trump d’ici le mois d’avril, dans les 100 premiers jours de son mandat. »
Et voici que nous dit le Wall Street Journal :
« Les républicains s’orientent vers un ‘grand projet de loi’ pour l’agenda de Trump
Les républicains semblent de plus en plus enclins à tenter de combiner toutes leurs principales priorités législatives – réductions d’impôts, réductions des dépenses et sécurité des frontières – en un seul grand projet de loi, afin de faire passer le programme du président élu Donald Trump au Congrès d’un seul coup.
L’approche du projet de loi unique tente d’unir les factions disparates du parti républicain, et des mois de négociations délicates pourraient être nécessaires pour trouver un équilibre entre les politiques qui satisfasse presque tout le monde. Le Parti républicain disposera d’une majorité de 53 à 47 au Sénat et, dans le meilleur des cas, d’un avantage de 220 à 215 à la Chambre des représentants, une fois que les sièges vacants auront été pourvus. »
Mike Johnson explique :
« En fin de compte, le président Trump préférera, comme il aime à le dire, faire adopter un grand et beau projet de loi. Et il y a beaucoup de mérite à cela car nous pouvons tout regrouper – via un seul grand vote – ce qui peut sauver le pays, littéralement, au vu du nombre d’éléments dans ce projet. Et cela nous donnera un peu plus de temps pour négocier et faire les choses correctement. »
Cette approche est très différente de celle adoptée par Javier Milei en Argentine. Il a déclaré que l’équilibre budgétaire n’était pas négociable. Et il s’y est tenu, permettant ainsi d’avoir le premier budget équilibré en 123 ans.
De retour aux Etats-Unis, trois mois de « négociations délicates » permettront-ils de trouver un « équilibre des politiques qui satisfasse presque tout le monde » ? Ou s’agit-il simplement d’une meute de loups décidant quel agneau manger en premier ?
Il est fort probable que les négociations se terminent comme la résolution permanente destinée à maintenir le financement du gouvernement jusqu’au mois de mars. Il s’agit de 1 500 pages de privilèges et de cadeaux…
La ville de Baltimore reçoit de l’argent pour réparer son pont, dix millions de dollars sont réservés à un musée du bonbon, tandis que cinq millions de dollars sont consacrés à une étude sur les habitudes d’accouplement des grenouilles. Un milliard par-ci, un milliard par-là… et bientôt, on parlera d’argent réel.
Et les mêmes personnes qui se sont auto-félicitées pour cette monstruosité, qui ont approuvé le déficit de près de 2 000 milliards de dollars de 2024 et creusé le cratère de la dette de 36 000 milliards de dollars à Washington…
Ces loups et ces chacals… les membres du Congrès… les lobbyistes… les décideurs politiques… les riches donateurs et les médias de propagande vont-ils maintenant choisir l’option végétarienne ? Les lobbyistes de l’industrie de la puissance de feu admettront-ils qu’ils n’ont pas besoin d’autant d’argent public ?
« Après tout, nous n’avons pas vraiment besoin de dominer l’ensemble du spectre, diront-ils, nous nous contenterons de protéger le pays. »
Et les personnes âgées, les gériatres désintéressés renonceront-ils généreusement à leurs pensions de retraite et à leurs prestations médicales ? « Nous savons que le pays est dans une situation difficile, qu’il doit tant d’argent et tout le reste. Nous ferons donc notre part pour l’aider. Nous prendrons un trillion de dollars de moins. »
Le Congrès refusera-t-il une augmentation de salaire ? Israël et l’Ukraine feront-ils la paix, et diront-ils aux Etats-Unis de garder leur argent ? Et que dire de ces milliardaires de la Silicon Valley qui ont investi des millions pour aider Donald Trump à se faire élire ? Leurs dons ont porté leurs fruits la dernière fois. Latin Times rapporte :
« Une étude menée par des professeurs et des chercheurs de diverses institutions démontre que les entreprises ont plus de chances d’être approuvées pour des exemptions des droits de douane de Trump si elles ont fait des dons au Parti républicain. En revanche, les entreprises qui soutiennent des campagnes démocrates ont beaucoup moins de chances d’être approuvées. »
Elles s’attendent à un autre bon retour sur investissement.
« Nous sommes déjà milliardaires, diront-ils, le pays n’a probablement pas besoin de notre technologie de pointe, de toute façon. » Et l’utiliser pour diffuser de la propagande et traquer les Américains est probablement anticonstitutionnel…
Oui, nous attendons avec impatience ce jour glorieux où les parasites et les escrocs se rallieront à un grand et beau projet de loi.
Mais nous ne retiendrons pas notre souffle…