Biden et la folie qu’il suscite en France se termineront mal pour ceux qui en chantent les louanges. Mais ils sont probablement trop imbus de leur prétendue supériorité, trop arrogants et trop ignares en économie pour le comprendre.
En France, Biden et les Bidenomics font fureur et nourrissent tous les fantasmes des étatistes naturels, y compris parmi les esprits de droite qui devraient se défier d’une politique de la relance par la consommation alimentée par l’Etat.
Mais les précautions sont à peu près inaudibles aujourd’hui, tant une partie importante de l’intelligentsia française attendait avec impatience de pouvoir chanter les louanges du planisme public.
Sauf que… dans quelques mois, la remontée des taux qui devrait suivre la fièvre inflationniste tuera purement et simplement notre capacité à financer des déficits publics élevés.
Voici pourquoi…
La folie Biden va pousser l’Etat français à la faillite
Le point fondamental est que l’helicopter money pratiquée par Biden a des effets bien plus redoutables que prévu. Les chèques distribués en mars aux ménages américains ont produit leurs effets : partout, le choc sur la demande a entraîné des pénuries et des hausses de prix.
Le chiffre de l’inflation en avril outre-Atlantique, tombé ce mercredi, en apporte la preuve : la hausse des prix sur un an serait à plus de 4% !
Ce chiffre déjoue les prévisions les plus pessimistes et indique que les dégâts causés par les Bidenomics, tant vantés par la caste française, risquent d’être bien pires que ce que nous avions imaginé. Face à l’érosion de la valeur de la monnaie que l’inflation provoque, les acteurs économiques devraient en effet proposer des taux d’intérêt de plus en plus élevés pour emprunter sur les marchés.
Par un effet de cascade, les taux d’intérêt auxquels les Etats empruntent devraient donc mécaniquement remonter. C’est déjà le cas aux Etats-Unis, où les taux longs ont commencé à remonter et où le Nasdaq a perdu 1,5%.
On comprend la mécanique : les liquidités qui cherchent de la rentabilité s’orientent vers les titres les plus rémunérateurs. Jusqu’ici, les valeurs technologiques apparaissaient comme le meilleur pis-aller. Mais des taux d’emprunt élevés pour les dettes publiques pourraient réserver des conditions bien supérieures !
L’argent commence donc à fuir le risque pour se réfugier vers les dettes publiques qui sont sûres, et qui deviennent attractives financièrement.
Là encore, intuitivement, on comprend comment cet effet de domino va contaminer la France : pour attirer les investisseurs, Bercy devra revoir à la hausse ses taux d’intérêt à chaque emprunt, et la charge de la dette, ridiculement basse aujourd’hui (moyennant quoi Emmanuel Macron n’a pas jugé utile d’adopter une politique préventive de réduction drastique de la gabegie publique), ne va cesser d’augmenter dans les mois à venir.
Le poids de la dette va donc fortement augmenter.
Cette augmentation ne sera pas immédiate, parce que le Trésor a profité des derniers mois pour troquer de la dette coûteuse contre de la dette à long terme à taux bas. Le mouvement est enclenché, cependant, et les pertes vont tomber par milliards – et même par dizaines de milliards.
Ces sommes seront autant de moins que l’Etat ne pourra pas dépenser en éducation, en santé, en moyens de surveillance de la population.
Il faut donc bien comprendre que, sauf à augmenter fortement les impôts, l’Etat en sera réduit à restreindre le train de vie des fonctionnaires, ce qu’il déteste faire.
Les impôts sur l’épargne et le patrimoine vont fleurir
Intuitivement, nous savons quels sont les réflexes de l’Etat lorsqu’il a besoin urgemment de liquidités pour financer ses besoins sans brusquer la caste des fonctionnaires : il confisque l’épargne, en tout ou partie, pour renflouer les caisses, avec le couteau des coupes sombres dans les dépenses pour aiguillon.
Le scénario est d’ores et déjà écrit. Il suffit de lire les écrits de l’OCDE pour savoir que ce sont les successions qui seront taxées en premier.
Concrètement, les leçons à retenir de la situation qui s’annonce sont simples : l’inflation galopante est lâchée aux Etats-Unis. Elle contaminera l’Europe en 2022. La France sera, dans les douze mois, étouffée par sa dette publique et une crise de l’euro, doublée d’une crise politique, devrait mettre l’Union en difficulté.
Le résultat est connu : un matraquage fiscal pour les épargnants. En tout cas pour les épargnants français, car des pays comme l’Allemagne ou les Pays-Bas n’ont aucune raison, en l’état, de suivre cette voie.
Toute la question est désormais de savoir à quelle vitesse l’inflation galopante lancée par Joe Biden contaminera la vieille Europe – et surtout ses éléments les plus faibles.