Et comme Musk canalise son immense richesse vers le pouvoir politique, il aura inévitablement de plus en plus de personnes puissantes qui voudront s’en prendre à lui.
Pouvoir VS argent. Qui commande vraiment ?
Nous le saurons bientôt. The Daily Beast rapporte :
« Le Shutdown se profile après que Trump ait été ‘aveuglé’ par le ‘Président Elon Musk’. Il s’agit de l’événement le plus important du siècle, un combat de titans… l’homme le plus riche du monde contre l’homme le plus puissant du monde. Tyson contre Paul n’était rien en comparaison. Nous parlons du plus grand prix de tous les temps. »
L’argent a toujours joué un rôle important en politique.
Au XIIe siècle, la couronne française a emprunté massivement auprès de prêteurs juifs. Puis, lorsqu’elle n’a pas pu payer, elle a annulé ses dettes en expulsant les Juifs. Le roi Edouard Ier d’Angleterre a réalisé une opération similaire au siècle suivant. Plutôt que de payer à ses prêteurs juifs ce qu’il leur devait, il les a chassés du pays.
En 1307, le roi de France s’est attaqué aux richesses des Templiers, qui ont établi leur siège à Paris après s’être retirés de leur dernier bastion en Syrie. Défenseurs de la chrétienté lors des croisades, ils se sont vus léguer de vastes domaines et beaucoup d’or. Philippe IV leur aurait demandé de l’argent. Devant leur refus, il a fait brûler leurs chefs sur le bûcher.
Plus tard au cours du même siècle, le roi d’Angleterre a emprunté à de riches familles de Florence, les Bardi et les Peruzzi. Lorsqu’il a refusé de payer, les deux familles ont été ruinées.
Parfois, la richesse suffit à faire tomber un homme. Louis XIV a rendu visite à Nicolas Fouquet et a été tellement impressionné par l’opulence avec laquelle il a été reçu qu’il a fait arrêter Fouquet, et s’est emparé de son fabuleux château, Vaux-le-Vicomte.
En fin de compte, c’est le pouvoir qui tient les armes, et tire les ficelles. Et comme Musk est en train de transformer son immense richesse en pouvoir politique, il y aura inévitablement de plus en plus de personnes puissantes qui voudront s’en prendre à lui.
Y compris Donald J. Trump lui-même. « L’Etat est l’ennemi », a dit Javier Milei. Mais l’Etat n’est pas l’ennemi de Trump. C’est plutôt son marteau. Et Elon Musk pourrait bientôt ressembler à un clou.
Cette semaine, les Républicains et les Démocrates se sont mis d’accord sur une « résolution permanente » pour maintenir le financement du gouvernement fédéral jusqu’en mars. Mais Elon a pris les devants et a dit « non ». Nous n’avons jamais rien vu de tel – un homme riche qui prend le contre-pied du président élu et qui prend pratiquement lui-même des décisions politiques majeures.
Mais l’approche d’un « shutdown » du gouvernement suscite désormais des tensions politiques. Gémissements, plaintes, grincements de dents – les pauvres vont mourir de faim… les Russes vont débarquer sur le Jersey Shore… et il n’y aura personne pour déneiger les routes. Les aéroports risquent d’être fermés, les chèques de sécurité sociale non délivrés et le Pentagone fermé.
Chaque centime dépensé par le gouvernement fédéral est destiné à quelqu’un. Et les gens de pouvoir, dont les noms figurent sur la plupart des chèques, y compris toute l’élite des médias, des universités, de l’Etat profond, de Wall Street et du complexe militaro-industriel, n’apprécieront pas.
Donald Trump n’appréciera pas non plus. C’est lui qu’ils blâmeront. Et c’est un homme de pouvoir. Les hommes de pouvoir aiment le gouvernement ; ils l’utilisent pour écraser leurs ennemis et récompenser leurs amis.
Vous vous souviendrez qu’au cours de son premier mandat, M. Trump ne s’est pas montré menaçant pour le pouvoir en place. Et s’il l’avait été, il y aurait eu un meilleur tireur sur le toit de Butler, en Pennsylvanie.
L’objectif assumé de Musk est de réduire de près de 30 % le pouvoir d’achat des autorités fédérales. Les militaires, les retraités, les malades, les agences, les ministères – la douleur serait généralisée et profonde.
En supposant que rien ne se passe mal, les déficits devraient encore augmenter pour atteindre près de 3 000 Mds$ d’ici à 2034. Mais non seulement M. Trump s’est engagé à ne pas réduire les programmes militaires ou de transferts nationaux, mais il a également l’intention de mettre en place une série de réductions d’impôts et d’augmentations des dépenses qui ajouteront, en net, environ 1,5 billion de dollars de plus au déficit chaque année.
En d’autres termes, le programme de M. Musk et celui de M. Trump ne sont pas compatibles. L’un veut utiliser le gouvernement. L’autre veut nous en débarrasser. Et la principale tendance politique est en jeu.
Pssst. Elon !
Vous devriez vous assurer que votre passeport sud-africain est à jour.
2 commentaires
Vous avez raison, le politique a presque toujours eu le dernier mot…presque, il existe des survivants;
Voici une version intégrant votre phrase de manière plus fluide :
Bonjour,
Les Américains n’ont pas encore suffisamment souffert pour envisager de mettre un terme aux dépenses de l’État. Leur système repose sur ces dépenses, et le démanteler, tant qu’il n’affecte pas visiblement la vie quotidienne des citoyens, serait suicidaire pour tout dirigeant qui s’y risquerait.
Les Américains ne comprendraient pas pourquoi ils devraient subir une cure d’austérité pour réduire une dette qui, au quotidien, ne les concerne pas directement. Pour eux, un incident de crédit ou une hyperinflation relève de l’abstraction. Ils ne perçoivent aucun lien entre les dépenses publiques et la dégradation de leur pouvoir d’achat.
Contrairement à l’Argentine, où Milei a pu agir parce que les citoyens avaient atteint le fond du gouffre avec l’hyperinflation. En un an, même l’Argentin le moins familier avec les théories économiques a pu constater une stabilisation des prix.
Aux États-Unis, le programme de Musk aurait des conséquences directes en termes de récession, mais les bénéfices à court terme seraient invisibles. Pour un politicien, le rapport bénéfice/risque n’en vaut pas la peine. Comme le souligne l’article, une telle démarche engendrerait beaucoup de problèmes, sans aucun avantage immédiat à mettre en avant.
C’est pourquoi Trump n’appliquera probablement pas cette cure d’austérité.