Après les entreprises, c’est au tour des particuliers de subir le tour de vis fiscal du gouvernement.
Comme nous l’avons vu dans notre article précédent, les entreprises ne seront pas épargnées par la pression fiscale en 2025. Et il s’avère que les particuliers aussi, salariés ou non, devront également mettre la main au portefeuille à de très nombreuses reprises.
Les ponctions prévues par le gouvernement vont nécessairement réduire les capacités d’épargne de la plupart des Français. Sans entrer dans les détails, tentons tout de même de lister les mauvaises nouvelles.
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Mise en place de la « taxe lapin »
Pour lutter contre les rendez-vous médicaux non honorés, il est mis en place une taxe dite « lapin » qui sera versée, non pas aux médecins victimes comme prévu initialement, mais à la Sécurité sociale. Le montant de cette taxe n’est pas encore connu, il sera fixé par décret.
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Baisse du plafond des indemnités journalières en cas d’arrêt maladie
A ce jour, les indemnités journalières versées en cas d’arrêt maladie sont plafonnées à 1,8 Smic. Un décret publié au Journal officiel le 21 février 2015 fixe le plafond à 1,4 Smic à compter du 1er avril 2025.
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Instauration d’une contribution différentielle sur les hauts revenus
Elle vise à assurer une imposition minimale de 20% des plus hauts revenus (plus de 250 000 € pour une personne seule, 500 000 € pour un couple). Environ 24 000 foyers fiscaux seraient concernés en 2025 et devraient s’acquitter de 1,87 milliard d’euros supplémentaires. Le gouvernement communique e disant que cette surtaxe est exceptionnelle. Rien n’est plus faux puisqu’elle sera remplacée en 2026 par un « dispositif pérenne de lutte contre une injuste optimisation fiscale« .
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Hausse de la taxe sur les billets d’avion
La taxe de solidarité sur les billets d’avion (dite « taxe Chirac »), due par les passagers de vols commerciaux partant de France, instaurée en 2006, est augmentée de 181% passant de 2,63 € à 7,40 € pour les vols intra-européens en classe économique.
Pour les destinations plus lointaines, l’augmentation est de 430% puisque la taxe passe de 7,50 € à 40 €. Les passagers d’aviation d’affaires devront payer 420 € pour une destination proche et 2 100 € pour une destination lointaine. Le gouvernement espère récupérer ainsi 540 millions d’euros de plus qu’en 2024.
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Renforcement des malus sur les véhicules polluants
Le « malus CO2 » et le « malus masse » sont durcis. Le premier va augmenter progressivement dès 103 g/CO2/km jusqu’en 2027 et pourra atteindre un maximum de 90 000 € (70 000 € cette année). Le second s’appliquera dès 1 500 kg en 2026, y compris pour certains véhicules électriques.
Par ailleurs, un malus rétroactif s’appliquera en 2026 pour les véhicules n’ayant pas été soumis à malus à la première immatriculation.
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Plusieurs hausses de TVA
La TVA sur les abonnements d’électricité et de gaz, jusqu’à présent de 5,5%, va passer à 20%.
Par ailleurs, le taux réduit de TVA sur l’achat et l’installation de chaudières à gaz (5,5% ou 10% selon le type d’appareil) est supprimé. C’est désormais le taux normal de 20% qui s’appliquera.
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Augmentation de la taxe d’aménagement
Due pour les opérations de construction, reconstruction, agrandissement de bâtiments, aménagement ou installation (piscine, emplacement de camping…) et changement de destination d’un local exonéré en un local soumis à la taxe nécessitant l’obtention d’un permis de construire, d’un permis d’aménager ou d’une déclaration préalable de travaux, la taxe d’aménagement augmente en 2025. Elle est désormais de 1 054 €/m2 en Ile-de-France et de 930 €/m2 partout ailleurs.
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Requalification d’une partie des gains de « management package » en salaire
Le « management package » est un outil d’intéressement qui permet aux cadres et managers, lors d’un recrutement ou d’un LBO, d’entrer dans le capital de la société pour laquelle ils travaillent. Jusqu’alors, aucun texte normatif ne venait encadrer le régime des management packages. Le gouvernement a décidé de mettre fin ce flou juridique dans la loi de finances pour 2025. Le gain net sera désormais imposable d’une part, comme une plus-value de cession de valeurs mobilières et d’autre part, comme une rémunération. Le régime fiscal du gain net dépend d’une certaine limite, définie comme trois fois le ratio entre la valeur réelle de la société émettrice à la date de cession des titres et sa valeur réelle à la date d’acquisition des titres. Il est probable que ce nouveau calcul entraîne une hausse de la fiscalité pour certains bénéficiaires qui se sont élevés, sans succès, contre ce nouveau régime défavorable aux dirigeants d’entreprises sous LBO.
Une augmentation de 4% des prélèvements obligatoires
Quand le ministre de l’Economie et des Finances, le très pikettiste Eric Lombard, assure que le budget ne comporte pas de hausse d’impôts pour les ménages, « que ce soit les retraités ou les salariés », il ment.
Nous l’avons vu, les prélèvements obligatoires augmentent pour les particuliers, qu’ils soient ou non épargnants, et pour les entreprises. Et celles-ci n’ont pas d’autres choix que de répercuter ces hausses sur les clients, et/ou les salariés, et/ou les actionnaires. Au bout du bout, ce sont toujours des individus qui payent les impôts et les taxes.
En 2025, les dépenses publiques devraient augmenter par rapport à 2024 et 2023 pour passer à 56,8% du PIB (contre 56,6% en 2024 et 56,4% en 2023). Et les prélèvements obligatoires suivent la même courbe : ils seront de 43,5% du PIB en 2025 contre 42,8% en 2024. En valeur absolue, c’est 51 milliards d’euros d’impôts en plus en 2025 comparativement à 2024 (+4%), et 82 milliards de plus qu’en 2023 (+6,7%).
C’est ainsi que les Français s’appauvrissent et que le pays s’enfonce dans le marasme.
3 commentaires
Les NULS aux commandes incapables de réduire les dépenses ne savent que surtaxer!
Cela risque de durer voire d’empirer.
La honte , des élus qui augmentent leurs remboursements de frais de 30% , leurs traitements d’autant et qui cumulent les retraites jusqu’à 7 à 8000 euros mois , sont les premiers à taxer les citoyens … ce sont bien des vendus aux usuriers qui nous dirigent ..!!!
Au sujet de la taxe lapin, il me semble qu’elle devrait revenir aux médecins , en effet un médecin a des coûts fixes qu’il amortit sur les honoraires encaissés, rester 20 minutes à attendre un patient qui ne vient pas et n’a pas pu être remplacé par un autre est une perte sèche pour le médecin et un gaspillage de son temps de consultation qui est une ressource rare vu les délais d’obtention de rendez-vous.