Hier matin, les employés municipaux ont installé un bûcher sur la pelouse du Capitole, à Washington, et répandu du petit bois tout autour, pour que ce soit un petit feu… qui brûle lentement.
Brett Kavanaugh a été dûment ligoté au poteau, les yeux grands ouverts… Il n’a pas demandé pardon, ni imploré que Dieu lui accorde la rédemption.
La première allumette a été allumée par Christine Blasey Ford, lorsqu’elle a prêté serment et commencé à témoigner devant une assemblée de sénateurs arborant un air grave, et faisant tous comme si le destin de la nation pesait sur ses épaules.
Mme Ford a joué le jeu, en citant son « devoir de citoyenne » qui exigeait de raconter ce qui lui était arrivé il y a 36 ans, dans la chambre d’une banlieue résidentielle.
Mme Ford dit que M. Kavanaugh a tenté de la violer. M. Kavanaugh le nie. De toute évidence, l’un d’eux fait un faux témoignage.
Pour deviner lequel, le vénérable comité, ainsi que le pays tout entier, a été invité à consacrer 100 millions d’heures de sa plus précieuse et irremplaçable ressource : le temps.
Les membres du comité se sont donnés énormément de mal pour traiter Mme Ford avec le type de respect prudent que l’on réserve habituellement à des fous furieux armés. Personne n’avait envie de rejoindre M. Kavanaugh sur le bûcher. Ils ont applaudi son « courage » et l’ont remerciée, telle une héroïne, d’avoir révélé son histoire.
Nous avons eu des doutes. Nous nous sommes demandé ce qu’une femme vraiment courageuse aurait fait. Est-ce vraiment une bonne idée, d’éliminer les juges à la Cour Suprême, sur la base de vieux souvenirs perturbants que l’on ne peut prouver ?
Un scandale à l’enjeu aussi insignifiant qu’une émission de téléréalité
N’aurait-elle pas dû en parler à ses parents… au risque de les mécontenter, mais d’avoir une chance que le mal qui avait été fait soit réparé ? Ou peut-être même d’oublier ce « rire tonitruant »… et de laisser de côté cet incident en le considérant comme une expérience de la vie. (N’allez pas dans les soirées où les adolescents se saoulent !)
A la place, Mme Ford a fait de ce rire une musique de fond – un générique, quasiment – tout au long de son existence. Cela expliquait tant de choses, a-t-elle dit : ses problèmes à l’université et avec les hommes… la thérapie… et même sa profession.
Et à présent, devant toute la nation… elle avait enfin l’opportunité de faire cesser cet horrible bruit… pour enfin prendre sa revanche… pour enfin obtenir justice… et pour enfin confirmer que toutes ses larmes et peurs étaient authentiques et en valaient la peine.
Quel magnifique moment de l’histoire de la téléréalité ! Mme Ford… juvénile, même à la cinquantaine… et encore si fragile et vulnérable…
Mais elle démolissait un candidat à la Cour Suprême, elle saccageait sa carrière, sa réputation et sa dignité. Et tout cela sur la base d’un vieux souvenir. A l’image d’un vieux canapé : il a sûrement été retapissé, et peut-être même plusieurs fois. M. Kavanaugh n’a pas semblé reconnaître les faits.
Mais les évènements de cette journée de cirque se sont achevés de façon satisfaisante. Les caméras ont été ravies et les voyeurs contents, lorsque M. Kavanaugh a sangloté de douleur et de colère, alors que les flammes lui grillaient les pieds.
« Tout cela me rend malade », a dit un ami.
Ici, à La Chronique, nous n’avons aucun moyen de savoir si M. Kavanaugh est un ange ou un démon. Mais qui s’en soucie ? Les enjeux sont insignifiants.
Par le passé, on ne demandait pas aux candidats à la Cour Suprême de quelle façon ils traitaient leurs femmes, ou ce qu’ils avaient fichu lorsqu’ils étaient adolescents. Bon nombre d’entre eux étaient probablement des mufles et des vauriens ; mais d’une façon ou d’une autre, la République a survécu. Un vaurien de plus ne changera rien.
La Cour Suprême ne joue pas son rôle face au Deep State
Le véritable problème est le suivant : la Cour Suprême manque à son devoir depuis ces 80 dernières années.
Elle n’a pas réussi à défendre la Constitution face à ce qu’Eisenhower appelait « l’influence illégitime, et ce que nous appelons le Deep State.
Et aujourd’hui, pas une personne représentant une menace sérieuse pour le Deep State – Républicain ou Démocrate – n’est autorisée à s’approcher d’un siège à la Cour Suprême, de près ou de loin.
Pendant ce temps, le spectacle continue. Les Etats-Unis s’endettent au rythme de quatre milliards de dollars par jour ouvrable. Le marché haussier, à Wall Street, et l’expansion économique, à Main Street, arrivent tous deux à leur terme : avec 250 000 milliards de dollars de dettes dans le monde.
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Le président pense que le Canada – pays avec lequel nous n’enregistrons aucun déficit commercial – a triché avec les Etats-Unis depuis des décennies.
Il pense également que les Etats-Unis perdent 800 milliards de dollars par an à cause de mauvais accords commerciaux (nous envoyons aux étrangers de l’argent falsifié et ils nous envoient des marchandises réelles).
Mais il a dit aux Nations-Unies que l’économie américaine s’en sortait bien…
La Fed est délirante, elle aussi. Aussi bonne l’économie soit-elle, elle pense pouvoir l’améliorer encore en relevant le taux directeur pour l’amener à peu près au même niveau que l’inflation des prix à la consommation.
Au début du siècle, tout ce spectacle idiot aurait été jugé grotesque.
Personne ne se souciait de la vie sexuelle d’un juge à la Cour Suprême ; on se souciait seulement de savoir si c’était un bon juge. Personne ne se souciait de ce que le président pensait du commerce entre le Canada et les Etats-Unis : ce n’était pas ses affaires.
Et pas une personne n’aurait imaginé que le Président des Etats-Unis lui dise avec qui elle pouvait réaliser des échanges commerciaux (aujourd’hui, les Etats-Unis « sanctionnent » 30 pays).
Ou que la Fed – nous n’avons même pas eu de banque centrale avant l’année 1913 – déciderait qui gagne de l’argent et qui n’en gagne pas, en transférant 4 000 milliards de dollars d’argent falsifié aux riches et pas un centime aux travailleurs.
Mais c’était avant.
Là, c’est aujourd’hui.
Et aujourd’hui, nous vivons au milieu du tintamarre d’un festival d’absurdités permanent.
1 commentaire
Tellement vrai…
Par contre au sujet du déficit commercial, l’échange ne se résume pas à » nous envoyons aux étrangers de l’argent falsifié et ils nous envoient des marchandises réelles « , sur ces 800 milliards par an de déficit commercial, une large partie est utilisé pour acheter des actifs bel et biens réels. Donc ce déficit commercial signifie que les américains vendent peu à peu des actifs en échange de biens de consommation (excepté pour la part du déficit commercial qui est couverte par les revenus des investissements réalisés à l’étranger).