La BCE pourrait prolonger ses opérations de quantitative easing (QE) jusqu’en septembre au lieu de s’arrêter en mars. Elle risque de déplaire fortement à l’Allemagne et de raviver les tensions en Europe. 2017 ne s’annonce pas de tout repos pour l’euro.
Selon un article de L’Agefi, la BCE devrait annoncer au cours de son prochain comité de politique monétaire de décembre que les opérations de quantitative easing (QE) seraient prolongées au même rythme (80 milliards par mois de rachats obligataires) jusqu’en septembre au lieu de s’arrêter en mars.
Cette information n’est pas officielle : c’est l’opinion d’un investisseur institutionnel, Bastien Drut, stratégiste taux et change chez Amundi.
Parmi les arguments cités : la faiblesse de la croissance européenne et des anticipations d’inflation, la persistance d’un taux de chômage élevé et la hausse des rendements de l’obligation souveraine italienne à 10 ans qui a pris 1% de plus en un mois.
Certes, le taux d’emprunt de l’Italie reste encore très inférieur à celui de 2012, mais le fardeau de la dette s’est alourdi d’un tiers, le déficit persiste et les banques sont au plus mal…
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Plus grave, les taux d’emprunt des différents pays d’Europe recommencent à s’écarter. L’Italie emprunte à 2,11%, la France à 0,76% et l’Allemagne à 0,28%. Cela signifie qu’un euro italien n’est pas perçu comme aussi « bon » qu’un euro français ou surtout que l’euro allemand.
Toute aggravation serait le signe d’un début de nouvelle crise de la dette en euro. Pour faire tenir le système, c’est-à-dire faire baisser artificiellement les taux et minimiser la charge de la dette, la BCE pourrait donc continuer à racheter des obligations.
Mais l’Allemagne, qui a un budget équilibré et dont les épargnants sont floués, voit d’un très mauvais oeil ce laxisme monétaire.
L’Allemagne l’a accepté du bout des lèvres lors de la première crise en tablant sur le fait que les pays amateurs de déficits profiteraient de la baisse des taux pour mettre de l’eau dans leur vin et de l’ordre dans leurs finances publiques. C’est l’inverse qui s’est produit : la charge de la dette publique baissant, ces pays en ont profité pour s’endetter encore plus. Nous avons déjà évoqué ce sujet ici, là et là.
Décidément, avec Merkel briguant un nouveau mandat et les élections françaises, 2017 promet de ne pas être de tout repos pour l’euro.