Les auto-entrepreneurs doivent désormais utiliser un compte bancaire séparé pour leurs activités. Voici ce dont ils peuvent bénéficier pour moins de 10 € par mois.
Créé en 2008, le statut d' »auto-entrepreneur », devenu depuis le régime du « micro-entrepreneur », est utilisé par plus d’un million de personnes.
L’idée de départ était de faciliter le lancement d’une activité indépendante grâce à une gestion administrative simplifiée et à un niveau de cotisations sociales et d’impôt sur le revenu réduit. Ces avantages se sont néanmoins progressivement amenuisés, l’auto-entrepreneur voyant ses taux de cotisation augmenter et découvrant l’existence de nouvelles taxes et obligations au fil des années.
Parmi la ribambelle de nouvelles contraintes auxquelles il se voit confronté, l’auto-entrepreneur est tenu depuis le 1er janvier 2015 de gérer ses encaissements et ses décaissements professionnels sur un compte indépendant. S’il doit être dédié exclusivement à l’activité professionnelle, ce compte ne doit cependant pas nécessairement être un « compte professionnel ».
En effet, dans la mesure où vous n’avez que faire d’un moyen de paiement arborant votre nom commercial, d’un terminal de paiement, d’une autorisation de découvert, d’offres de prêt ni d’un suivi personnalisé, il est inutile de vous encombrer de frais de gestion supplémentaires : un simple compte courant suffit.
Face à cette manne tombée tout droit du Palais Bourbon, nombre d’institutions bancaires ont développé une offre spécifique aux auto-entrepreneurs.
A en croire les résultats d’une enquête menée fin 2017 par Evo’Portail, un portail d’accompagnement dédié aux auto-entrepreneurs, plus d’un auto-entrepreneur sur deux souhaite privilégier un compte en ligne, idéalement auprès d’une néobanque. Enfin… seulement si c’est gratuit ! (à 72%) Voyons donc ce que le marché propose comme offres intéressantes.
Soon : toujours gratuit, mais désormais sous conditions et plus sous le même nom
Soon est le service bancaire mobile adossé à AXA Banque, un pionnier lancé en 2013 : « les services de base comme la tenue compte, la CB et le chéquier ne sont pas facturés. C’est seulement si votre activité d’auto-entrepreneur requiert des chèques de banques ou des virements internationaux qu’il vous faudra passer à la caisse. », écrivais-je précédemment.
La marque a désormais été intégrée à AXA Banque et l’offre Soon a fusionné avec le nouveau compte bancaire AXA. La gratuité de la CB reste mais elle est désormais soumise à un montant minimum d’utilisation de 900 € par trimestre (450 € pour les moins de 30 ans). A défaut, il vous faudra débourser 7,50 € par mois si vous avez moins de 30 ans, et 15 € par mois dans le cas contraire.
On reste donc sur une offre limitée au strict minimum, mais très bon marché.
N26 : le « compte Business 100% mobile » pour les freelances et les auto-entrepreneurs, à 0 € par mois
Vous vous souvenez de N26, la néobanque allemande qui cumule les avantages pour les particuliers ? Eh bien au mois d’avril, la jeune pousse a décliné son offre quasiment à l’identique, cette fois-ci à l’attention d’une clientèle professionnelle.
Dans cette offre gratuite (dans la mesure où vous réalisez au minimum neuf transactions par trimestre, sans quoi il vous en coûtera 2,90 € par mois), on retrouve donc : une Mastercard (version business) avec des paiements sans frais quelle que soit la devise, cinq retraits d’espèces en euros gratuits par mois en DAB (puis 2 € par retrait) ainsi que des retraits en devises facturés 1,7% du montant retiré.
En bonus, par rapport à l’offre particuliers, on trouve un cashback de 0,1%. Cela signifie que N26 vous créditera de 0,1% du montant de tous les achats effectués avec votre Mastercard.
Seule limite pour profiter de cette offre : ne pas encore être un utilisateur de N26. Il est donc pour le moment interdit de cumuler compte perso et compte pro au sein de la néobanque allemande.
La société a précisé dans un communiqué que « cette première entrée sur le marché pro sera suivie des comptes pour les entités morales ». On sait déjà que N26 lancera début janvier en France son offre N26 Metal, avec une Mastercard semi-métallique qui certes pèsera trois fois plus lourd dans votre portefeuille, mais qui vous permettra de bénéficier de crédits pour louer un espace de coworking au sein du réseau WeWork.
Monabanq : à partir de 7 € par mois
Lancé au mois d’octobre, le compte bancaire auto-entrepreneur de Monabanq coûte 7 € par mois. La CB est en option à 1 € ou à 3 € par mois, selon que vous optez pour la Visa Classic ou pour la Visa Premier.
Pour ceux qui encaissent des chèques et qui sont réticents à les envoyer par courrier postal, Monabanq permet le dépôt de chèques (et d’espèces) dans tous les guichets automatiques du CIC.
Boursorama : 9 € par mois
Le compte bancaire professionnel lancé par Boursorama le 1er décembre 2016 coûte 9 € par mois. A ce tarif-là, vous bénéficiez « d’une carte bancaire, d’un livret pro, d’outils de gestion de budget (agrégateur de comptes, catégorisation, notifications, etc.) et de la gratuité sur une série de services comme l’émission de chèques de banque, la mise en place de prélèvements SEPA B2B ou la mise à disposition d’un découvert, dans la limite de 4 000 euros », explique cBanque.
Question : en avez-vous besoin ?
Par ailleurs, cette offre présente un inconvénient assez sérieux. A la différence de Monabanq, Boursorama n’a pas noué de partenariat avec une banque physique de manière à permettre le dépôt de chèques et d’espèces, alors même qu’il s’agit d’une filiale de la Société Générale.
Plutôt gênant, surtout si vous expédiez vos chèques en recommandé. Boursorama ne propose pas non plus de solution d’encaissement par carte bancaire.
Ces quelques offres passées en revue, on perçoit déjà que certaines d’entre elles n’apportent que peu d’avantages par rapport à d’autres, mais coûtent en revanche bien plus cher. Mais avant de vous jeter sur l’une ou l’autre des banques évoquées ci-dessus, je vous propose de me retrouver demain, histoire de vous faire une idée de ce à quoi vous pouvez accéder en payant au-delà de 9 € par mois.
1 commentaire
Je suis propriétaire d’un appartement « Réside Etudes Seniors ». Mes revenus entrent dans la catégorie « Revenus des locations meublées NON professionnelle ». je ne suis donc pas auto entrepreneur et pourtant ING refuse refuse d’honorer mes prélèvements de TVA (SEPA B2B).
Est-ce normal ? Justifié ?