Vendredi, j’avais commencé à vous exposer les idées de Thomas Phelps, voici la suite.
Phelps m’a montré un petit schéma qui révèle à quel point une action doit être combinée pour atteindre un facteur multiplicatif de cent :
35 ans
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14%
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30 ans
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16,6%
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25 ans
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20%
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20 ans
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26%
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15 ans
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36%
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On remarquera que ce sont des durées de détention très longues mais c’est là le coeur du sujet. Les plus grandes fortunes se font en serrant les dents et en tenant bon. C’est également un véritable obstacle. Il faut prendre de la hauteur.
(Jusqu’ici, plusieurs actions que nous possédons nous rapportent des rendements annualisés supérieurs au 100-pour-1 de Phelps : IAG (39%), FLS (28%), MEOH (32%), TIE (25%) et GTLS (70%) — pour nommer celles que nous avons gardées au moins un an. Vingt ans c’est long…).
Phelps conseille de rechercher de nouvelles méthodes, de nouvelles matières et de nouveaux produits — des choses qui améliorent la vie, qui résolvent des problèmes et nous permettent de faire mieux, plus vite et moins cher. Le style de Phelps possède une base éthique admirable. Il privilégie l’investissement dans les entreprises qui apportent du bien au genre humain. Enfin, il s’intéresse particulièrement aux actions bon marché, même s’il faut regarder au-delà des chiffres passés.
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J’EN AI MARRE !!!
J’en ai ASSEZ d’entendre parler des déficits de la Zone euro… de la monnaie papier contre l’or… des Triple A ou Triple Z… des problèmes des PIIGS… et autres théories économiques ENNUYEUSES sur lesquelles vous n’avez AUCUN contrôle.
La vérité, c’est que si vous voulez faire des gains dans les marchés actuels, rien de tout ça n’a d’importance !
Il suffit d’aller chercher les opportunités ailleurs : je vais vous montrer comment…
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« A Wall Street, on dit qu’une situation vaut mieux qu’une statistique, » ajoute Phelps. Les tendances de croissance publiées, les marges de profit et les PER sont moins importants que comprendre comment une entreprise pourrait créer de la valeur dans les années à venir.
Phelps ajoute cependant qu’il ne conseille pas de garder aveuglément ses actions. « Mon conseil d’acheter à bon escient et de garder a pour but de contrer l’activité qui n’est pas productive » dit-il, « pas de recommander de les mettre de côté et de les oublier. »
Et si on n’obtient pas un rendement multiplié par cent ? L’intérêt de la brillante méthode d’enseignement de Phelps est d’attirer votre attention sur le pouvoir de ré-investissement, d’oublier les petites fluctuations quotidiennes des actions.
On peut constater le pouvoir de telles idées dans les actions que nous possédons : si vous aviez acheté Canadian Natural Resources (NYSE:CNQ) il y a 10 ans par exemple, et que vous aviez gardé l’action contre vents et marées — malgré les récessions, les bulles, les crises du crédit — vous auriez multiplié votre argent par 11. Brookfield Asset Management (NYSE : BAM) a été pratiquement multiplié par sept.
Achetez à bon escient et gardez.
Il est tragique de penser que des gens ont possédé ces actions et n’ont pas profité de ces gains parce qu’ils ont essayé de suivre le marché ou de faire des allers-retours sur l’action. Parfois il faut beaucoup de temps aux actions pour décoller. Phelps avance ainsi beaucoup d’exemples d’actions qui ont stagné (ou baissé) pendant des années mais qui ont quand même fini par offrir le fameux 100-pour-1.
« L’une des règles de base de l’investissement est de ne jamais, si vous le pouvez, prendre une action d’investissement pour une raison qui ne relève pas de l’investissement » conseille Phelps. Ne vendez pas uniquement parce que le prix a monté ou a baissé ou parce que vous avez besoin de prendre vos bénéfices pour compenser une perte, etc.
Vous devriez vendre rarement et uniquement lorsqu’il est clair que vous avez commis une erreur. Chaque vente est la confession d’une erreur, et moins longtemps vous avez gardé l’action, plus grande est l’erreur de l’avoir achetée — selon Phelps.
J’aime les idées de M. Phelps. Elles sont certes difficiles à mettre en oeuvre. Mais certaines personnes y sont parvenues. Phelps relate l’expérience d’hommes, d’anciens clients et d’anciens associés qui sont devenus riches en achetant au bon moment et en gardant. Seuls les individus les plus exceptionnels peuvent le faire. Phelps aurait aimé avoir su cela lorsqu’il était plus jeune.
J’ai une petite confession à faire à propos de M. Phelps… En fait, je ne l’ai jamais rencontré. Il est mort en 1992, à l’âge vénérable de 90 ans. Toutes les citations ci-dessus ne viennent pas d’une conversation mais de son livre, 100 to 1 in the Stock Market : A Distinguished Security Analyst Tells How to Make More of Your Investment Opportunities, (NDLR : 100-pour-1 sur le marché : un analyste distingué améliore vos opportunités d’investissement) publié en 1972.
J’en ai récemment acheté une édition pratiquement neuve pour 22 $. Ce livre tombé aux oubliettes devrait être un classique. Ne vous laissez pas distraire par le côté invraisemblable de gagner 100-pour-1. La principale idée est de savoir comment de tels rendements sont arrivés et ce que les investisseurs doivent faire pour les obtenir. Viser un peu plus cet objectif améliorera certainement vos résultats.
Phelps écrit aussi : « Avec un changement minime de sa position et de sa façon de tenir son club, un golfeur peut améliorer son jeu ; alors, un peu plus d’achats dans le but de garder, un peu plus de détermination à ne pas être tenté de vendre… et votre portefeuille pourrait grossir. Dans Alice au pays des merveilles, il fallait courir vite pour rester calme. Sur les marchés, il a été prouvé que celui qui achète à bon escient doit rester calme afin de courir vite. » Je pense qu’il s’agit là d’un excellent conseil.
Je recommande ce livre. Il est très agréable à lire et regorge de bonnes idées, d’analogies et d’histoires — particulièrement pertinentes aujourd’hui, étant donné tous les problèmes dans le monde. Cette philosophie consistant à acheter à bon escient et à garder m’inspire. Je pense que vous devriez l’essayer, vous aussi.