** C’est avec la satisfaction du devoir accompli, cher lecteur, que je savoure mon thé matinal en vous écrivant ces lignes : la traduction du prochain livre d’Addison Wiggin, Le Déclin du Dollar est enfin achevée ! Le temps d’imprimer tout ça… et vous pourrez feuilleter à votre guise cet essai au vitriol sur le billet vert et les drôles de méthodes de la Fed pour assurer sa "protection".
Et ne vous laissez pas abuser par le rebond du dollar ces derniers jours ; comme toutes les devises fiduciaires de l’histoire — comme toutes les entreprises humaines, en fait, ai-je envie d’ajouter dans un soudain accès de philosophie de comptoir –, il est voué à disparaître tôt ou tard. Tôt plutôt que tard, même, pour les excellentes raisons avancées par Bill Bonner mercredi dernier :
"A la Fed elle-même, il n’y a que Ben Bernanke, promettant de larguer des dollars par hélicoptère, si nécessaire, pour que l’économie continue de buller tranquillement. Dans la mesure où les Etats-Unis vivent bien au-dessus de leurs moyens… et doivent tant d’argent à tant de gens… la probabilité de voir arriver un Paul Volcker pour protéger le dollar est probablement aussi grande que celle de voir Alan Greenspan élu nouveau pape".
"Non, pas de quoi s’inquiéter. Il y a peu de chances de voir la Fed être victime d’un soudain accès d’intégrité monétaire. Le dollar ne grimpera probablement pas beaucoup par rapport à l’or".
** Addison est d’ailleurs du même avis, comme il l’explique dans le chapitre 6 du Déclin du Dollar : "le risque auquel nous nous trouvons confrontés aujourd’hui est bien différent des ajustements monétaires similaires que nous avons vécus par le passé. Aujourd’hui, le risque de voir le dollar chuter est logique. Il est basé sur l’exposition des Etats-Unis au risque que représentent les milliers de milliards de dollars de détentions étrangères libellées en dollars US (par rapport aux dettes américaines détenues en euros)".
"Le risque de change impliqué est significatif", continue-t-il. "Les attentes d’un dollar fort (et par la même tendance, d’un euro faible) ont peu de chances de se réaliser. Il est plus probable que la tendance actuelle se poursuivra : un dollar déclinant et un euro de plus en plus fort à mesure que les dettes américaines continuent de grimper, selon le plan économique de la Fed".
"Les Américains se mentent peut-être à eux-mêmes s’ils continuent de croire que le destin du dollar, par rapport à d’autres devises, dépend des banques centrales. […] Le sort du dollar repose de plus en plus entre les mains de millions d’investisseurs capricieux. Avec les nombreuses bulles créées par les politiques monétaires extrêmement souples de M. Greenspan, le potentiel de changements brutaux causés par la mentalité de troupeau qui règne parmi les investisseurs internationaux est élevé ; les marchés en dehors des Etats-Unis sont trop petits pour absorber la vaste fuite de capitaux qui se produirait tandis que les investisseurs nationaux chercheraient à fuir un dollar en chute".
Les investisseurs feraient donc bien profiter du répit offert au billet vert — même l’analyse technique le recommande, comme l’expliquait Nicolas Rémy, de Signal Matières & Devises, il y a quelques jours : "graphiquement, l’EUR/USD a validé une figure de consolidation dite en biseau ascendant", nous expliquait-il, "tandis que les indicateurs techniques se sont retournés à la baisse. L’objectif théorique de cette figure se situe à sa base, soit sur le niveau de 1,535. Attention toutefois à ne pas crier au loup trop rapidement : la tendance de fond reste pour moi baissière sur le dollar et il en faudra plus pour réellement inverser les perspectives de moyen terme".
Nicolas a d’ailleurs profité des heurs et malheurs du billet vert ces derniers temps pour engranger des gains de 67% et 154% en jouant sur la parité euro/dollar — et sans avoir besoin de compte FOREX : pour en savoir plus sur sa stratégie, continuez votre lecture…
Quant à moi, il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une excellente fin de week-end, cher lecteur — et rendez-vous cet été dans les librairies !