Tenter d’anticiper le futur n’est pas la bonne stratégie.
Un nouvel abonné à The Oxford Communiqué m’a envoyé une note cette semaine. Il avait l’air perplexe.
« Lorsque je regarde votre portefeuille des Pépites de Demain ou votre portefeuille Vedette de The Oxford Communiqué, non seulement presque chaque position est gagnante, mais vous êtes assis sur des douzaines de gains à deux ou trois chiffres. Comment avez-vous réussi, alors que tant d’analystes se sont trompés ? »
La réponse est que nous ne faisons pas de prévisions économiques et ne cherchons pas à « timer » le marché.
Beaucoup des analystes qui ont cette approche – y compris des individus célèbres – ont complètement raté ce marché haussier. Et ils ne peuvent s’en prendre qu’à eux-mêmes. Par exemple, au milieu de l’année 2022, Jamie Dimon, le P-DG de JPMorgan, a annoncé qu’un « ouragan » était sur le point de frapper l’économie américaine. « Vous feriez mieux de vous préparer », a-t-il ajouté. L’année dernière, le fondateur de Bridgewater Associates, Ray Dalio, a réitéré cette prédiction, anticipant une « tempête parfaite » de souffrance économique.
Les économistes de renom Jeffrey Gundlach (de DoubleLine) et David Rosenberg (de Rosenberg Research) étaient tout aussi inquiets. Tous deux ont publiquement prédit qu’une grave récession se profilait à l’horizon.
Ils se sont lourdement trompés, sous-estimant l’impact des mesures de relance économique, la résistance du consommateur américain, la vigueur de l’économie américaine et l’impact positif de la hausse des taux d’intérêt.
(La plupart des Américains ont bloqué des taux bas il y a quelques années sur leurs prêts hypothécaires et personnels et obtiennent aujourd’hui des rendements plus élevés sur leurs obligations et sur les marchés monétaires, ce qui a eu un impact positif net jusqu’à présent sur les augmentations de taux de la Fed.)
La hausse du marché boursier accroît également la confiance des consommateurs grâce à ce que l’on appelle « l’effet de richesse ».
Comment tant de personnes brillantes ont-elles pu se tromper à ce point sur le marché ? Ce n’est pas qu’ils pensaient savoir des choses qu’ils ne savaient pas. C’est qu’ils pensaient savoir des choses qu’ils ne pouvaient pas savoir.
Par le passé, par exemple, la hausse des taux d’intérêt a souvent précédé les récessions. Il en allait de même pour une courbe de rendement inversée – ce qui était le cas (et l’est toujours) – où les taux à court terme sont plus élevés que les taux à long terme.
Mais voici une mise en garde importante : ce n’est pas parce qu’une chose s’est souvent produite dans le passé qu’elle se reproduira à l’avenir. Si c’était le cas, nous pourrions simplement laisser des algorithmes informatiques gérer nos portefeuilles sur la base des corrélations historiques.
C’est d’ailleurs ce que beaucoup ont essayé de faire. Pourquoi n’en avez-vous pas entendu parler ? Parce que les médias financiers ne consacrent pas beaucoup de temps à la couverture des échecs d’investissement. (A moins qu’il ne s’agisse d’une fraude ou de la déchéance d’un gestionnaire de premier plan.) Ils relatent plutôt les réussites en matière d’investissement.
Et, ne vous y trompez pas, personne ne réussit à long terme avec une approche de market timing.
Bien sûr, tout le monde peut, à l’occasion, faire une bonne affaire.
Mais comme l’a dit le fondateur de Vanguard, Jack Bogle, à propos du market timing : « Je ne connais personne qui l’ait fait avec succès, et de manière constante. »
Certains analystes vous diront qu’ils ont effectivement anticipé ce marché haussier effréné qui a porté le Dow Jones, le S&P 500, le Nasdaq et le Russell 2000 à de nouveaux sommets historiques.
Mais retenez vos applaudissements. Ils ont toujours tenté de deviner ce qu’il en était du marché. Et s’ils ont eu raison cette fois-ci, qu’en sera-t-il la prochaine fois ?
En revanche, nous avons investi dans diverses entreprises parce que nous avons constaté une hausse des ventes, une amélioration des bénéfices, une augmentation de la part de marché et des marges bénéficiaires bien protégées.
Il s’agit d’une approche ascendante plutôt que descendante, c’est-à-dire une stratégie qui résiste bien aux marchés baissiers et qui surpasse les marchés haussiers.
Il faut comprendre que les investisseurs qui se sont trompés sur l’économie et le marché actuels n’ont pas seulement fait un mauvais choix.
Ils se sont placés entre le marteau et l’enclume.
Comment cela se fait-il ?
Tout d’abord, ils ont raté une grande partie de la hausse de 46% du marché depuis le creux d’octobre 2022, ainsi que des gains bien plus importants pour de nombreux titres individuels.
Mais ce n’est que le début de leur problème. Ils sont toujours confrontés à un dilemme difficile.
Ayant manqué la hausse du marché, doivent-ils maintenant revenir sur le marché des actions et prendre le risque de subir une correction ou un véritable marché baissier ? Ou doivent-ils éviter ce risque et rester sur la touche, risquant ainsi de manquer encore plus de gains sur le marché haussier ?
Tous les spécialistes du market timing sont, un jour ou l’autre, confrontés à ce dilemme. Pourtant, peu d’entre eux semblent l’anticiper. La plupart sont trop occupés à se féliciter d’avoir été intelligents et d’avoir évité le marché baissier à venir. Celui qu’ils ont imaginé, mais qui n’est jamais apparu.
En résumé, nous avons eu raison non pas en craignant un marché baissier ou en prédisant un marché haussier, mais en réalisant qu’il était impossible de connaître la direction qu’allait prendre le marché.
Ce n’est pas que nous avons vu juste. C’est que nous n’avons pas tenté de le faire.
Et maintenant, nous sommes assis sur une montagne de gains.