Les entrepreneurs seront les dindons de la farce gouvernementale qui se joue. De façon discrète, Bercy prépare en effet un plan pour les entrepreneurs, qui devraient comporter d’importantes dispositions fiscales. Un nouveau motif pour quitter ce pays ?
Les entrepreneurs ne savent pas encore à quelle sauce ils vont être mangés… mais le pire pourrait survenir. Le gouvernement prépare en effet, en toute discrétion, un plan « entrepreneurs » qui devrait modifier le statut des travailleurs indépendants.
Pour l’instant, ce plan fait l’objet de consultations avec les syndicats patronaux. Mais on sait que, quand Bercy prépare un plan, il s’agit rarement de simplifier, mais plutôt de compliquer… et surtout d’augmenter les impôts en douce.
Voilà en quoi cela pourrait consister…
La menace qui plane sur les entrepreneurs
On le sait depuis plusieurs mois, une menace plane sur les entrepreneurs, agitée par le Haut Conseil au financement de la protection sociale dès le mois de septembre : appliquer aux SAS la règle fiscale introduite sous Hollande pour les SARL, selon laquelle les dividendes versés sont taxés comme de la rémunération s’ils dépassent les 10% du capital social de l’entreprise.
On se souvient que l’introduction de ce dispositif avait poussé de nombreux indépendants à changer de statut et à créer une SAS, devenue plus avantageuse fiscalement. Dans la pratique, le seul avantage qui demeurait à la SARL était de pouvoir faire endosser le paiement des prélèvements sur les dividendes par l’entreprise et non par l’actionnaire lui-même. Mais le gouvernement Hollande a torpillé un peu plus l’esprit entrepreneurial dans ce pays en pénalisant la prise de risque et en favorisant un peu plus la logique salariale.
Face à cette fuite vers la SAS, Bercy s’est toujours juré de prendre sa revanche en tondant la laine sur le dos des entrepreneurs qui avaient adapté leur statut à l’inquisition fiscale.
Les entrepreneurs bientôt tondus par Bercy
Conformément aux propositions du Haut conseil au financement bidule, énième comité Théodule chargé de diluer les responsabilités individuelles des hauts fonctionnaires dans une collégialité de la haine fiscale, Bercy devrait donc remettre le couvert et entamer une nouvelle phase dans la persécution contre l’esprit d’entreprise.
Il faut attendre encore un peu avant de savoir en quoi va consister exactement le nouveau plan de Bercy, mais il faut s’attendre à ce qu’il annonce, en Loi de finances pour 2022, cette mesure scélérate qui consiste à réduire encore un peu le champ de la respiration fiscale que les entrepreneurs parviennent péniblement à trouver pour récupérer quelques fruits de leur travail.
Au 1er janvier 2022, tout porte donc à croire que vos dividendes seront requalifiés en revenu imposable au taux marginal dès lors qu’ils dépassent 10% de leur capital social.
Voilà une donnée à bien méditer.
Le moment va venir de quitter ce pays
Vous l’avez compris : l’inquisition fiscale n’attendra pas la fin du Covid pour reprendre son expansion permanente. D’ores et déjà, Bercy est bien décidé à épuiser tout ce que ses fonctionnaires imaginent être des cagnottes. Et l’on notera que les fonctionnaires de Bercy ne fournissent pas le moindre effort en termes de rémunération à l’occasion du Covid.
Alors que de nombreux salariés français ont perdu de l’argent à cause du chômage partiel, alors que de nombreux indépendants ont subi les foudres de la récession historique, vous n’avez pas entendu parler d’un seul haut fonctionnaire qui aurait réduit son salaire, qui aurait subi une mesure de chômage partiel, ou qui aurait vu son emploi mis en péril.
C’est ici qu’il faut bien comprendre la logique à l’œuvre chez tous ces bureaucrates auto-proclamés représentants de l’intérêt général : chaque fois qu’ils utilisent cette expression d’intérêt général, ils entendent en réalité « intérêt particulier des fonctionnaires ». Dans l’intérêt particulier des fonctionnaires qui ne veulent pas une seule suppression d’emploi ni une seule réduction de salaires pour donner de l’air aux forces vives du pays, il faut tondre la laine sur le dos de tous les autres.
Tant qu’un politique courageux n’aura pas repris en main cette technostructure, votre seule arme de défense sera l’exil, qui est la façon la plus simple de mener la lutte des castes. Les entrepreneurs doivent apprendre à se défendre contre la prédation des hauts fonctionnaires.
Réfléchissez dès maintenant aux solutions d’expatriation qui vous seront utiles pour que les risque-rien de Bercy ne vous volent pas les fruits d’une longue vie de travail acharné.
7 commentaires
J’ai apprécié votre propos et le mot assemblé risque-rien.
Je partage comme vous cette main mise sur la création de richesses par Bercy. Il faut démanteler cette administration. La prochaine prise de la Bastille c’est Bercy. Plus le temps passe plus le collectivisme se met en place
Bonne journée et continuez à écrire comme cela
« vos dividendes seront requalifiés en revenu imposable au taux marginal ». Je suis chef/propriétaire d’entreprise. Je trouve cette idée incohérente avec le principe énoncé. Sauf pour quelques grands patrons du CAC, nos revenus hors dividendes sont réduits à un minimum permettant d’être assuré à la Sécu. Si les dividendes étaient imposés au Taux Marginal, par exemple 5%, notre taux moyen d’imposition pourrait être divisé par 6. Bercy n’accepterait jamais cette aubaine.
Beaucoup de gens semblent oublier que le taux « réduit » (par rapport aux salaires) d’impôt sur les dividendes existe car le bénéfice distribuable de l’entreprise a déjà été ponctionné à hauteur de près de 30% au titre de l’impôt sur les bénéfices des sociétés. Pour se distribuer un dividende d’un euro, il faut donc en fait réaliser un bénéfice avant impôt de quasiment deux euros. Pourquoi pas taxer les dividendes au même taux que les salaires, mais dans ce cas il faut entièrement supprimer l’impôt sur les bénéfices.
Correction par rapport à mon commentaire précédent : pour percevoir un dividende NET d’un euro il faut réaliser un bénéfice avant impôt de quasiment deux euros, puisqu’il y a une double taxation : 28% d’IS sur le bénéfice puis 30% sur le dividende distribué.
Heureusement que l’argent liquide existe encore:
Le travail au noir va prendre un peu plus d’ampleur…
Bonsoir.
Comme vous dites, il est où celui qui, investit à l’Elysée, ira le lendemain se présenter à Bercy comme étant le patron et le démontrant posera un coup de pied au cul du premier connard ricanant.
Le libéralisme est en crise, victime de son propre succès.
En effet, lorsqu’une idéologie triomphe, elle ne peut que finir par tomber (« les arbres ne montent pas jusqu’au ciel »).
La Chine l’a compris, puisqu’elle a réussi à faire cohabiter collectivisme et libéralisme.
Elle suit la voie de l’avenir qui est celle de l’ordinateur quantique (celle du « oui et non », à la place du « oui ou non » de l’ordinateur classique).