Contrairement aux gilets jaunes et à une partie de la population, une large majorité du personnel politique français n’est pas en proie au « sentiment anti-étatique » repéré par Emmanuel Macron.
Bien au contraire, un fort sentiment pro-étatique sévit dans l’appareil politique.
Pour l’illustrer, commençons par parler fiscalité des entreprises avec Jean-Luc Mélenchon.
Comme le relève un twittos, le leader de La France insoumise n’est pas avare de sophismes pour tenter de nous faire avaler son prêt-à-penser socialiste.
Heureusement, les choses vont un peu s’arranger pour les entreprises avec la diminution progressive des taux de l’impôt sur les sociétés, qui devrait en principe atteindre 25% en 2022.
Pour les entreprises, il n’y a malheureusement toujours aucune éclaircie sur le front de la réglementation de la vie économique, en particulier celle du secteur numérique.
La réglementation : un point d’honneur !
Notre ministre de l’Economie et des Finances s’efforce d’amener la France sur le podium des pays où il est compliqué de faire des affaires, et il en tire une certaine fierté.
En revanche, pour ce qui est d’être dans le peloton de tête dans la course à l’activité économique, il faudra repasser, comme le relève Daniel Tourre.
L’exécutif (Bruno Le Maire mis à part) a pourtant conscience qu’en France, tout est compliqué. C’est justement ce qui a motivé la création du site web http://oups.gouv.fr.
Non, je n’ai pas pris connaissance de cette information le 1er avril et oups.gouv.fr n’est pas non plus la nouvelle vitrine de Britney Spears. Il s’agit du site à partir duquel un citoyen ou une entreprise qui s’est trompé de bonne foi dans une déclaration pourra faire amende honorable auprès de l’administration, en vue de ne pas être sanctionné dès la première faute.
Ce site, qui devrait être lancé au printemps, découle de la notion de « droit à l’erreur » telle qu’introduite en droit français par la loi pour un Etat au service d’une société de confiance (EssoC), promulguée le 10 août 2018.
En somme, plutôt que de tendre une perche aux entreprises en train de se noyer sous une réglementation extrêmement lourde et complexe, le gouvernement se contente d’appuyer un peu moins fort sur leur tête.
C’est pas avec ça qu’on va sauver la France, comme dit mon grand-père !
Chez LREM, certains ont aussi des propositions originales, notamment au niveau du droit des salariés. Voici ce qui occupe les esprits d’Aurélien Taché et de Gilles Le Gendre, qui ont comme vous le savez toujours une idée coercitive sous le coude.
Lorsqu’ils ne sont pas occupés à réglementer la vie au sein de l’entreprise, nos chers politiciens ont d’autres passe-temps. Ils aiment en particulier tenter de justifier leur existence professionnelle en dépensant votre argent à votre place.
Là encore, la modération tant promise n’est toujours pas de mise.
L’ultra-libéralisme macronien mieux que le socialisme hollandien
Ca n’est pas moi qui le dit, mais la Cour des comptes : la gestion du budget de l’Etat est aussi latitudinaire dans le nouveau monde politique macronien qu’elle l’était dans le monde d’avant.
Vu que seules l’Espagne et l’Italie font pire que nous dans ce domaine, la Cour s’émeut que « la France, du fait du caractère incomplet de l’assainissement de ses finances publiques, ne dispose que de peu de marges budgétaires pour faire face à un retournement conjoncturel ou à une situation de crise. »
Ha. Heureusement alors que tout va bien dans le meilleur des mondes et qu’aucune crise n’est perceptible à l’horizon…
Nicolas Lecaussin, directeur de l’IREF (Institut de Recherches Economiques et Fiscales), apportait un peu de perspective le 12 mars dans L’Opinion :
Dans de telles conditions, difficile de s’étonner que les twittos redoublent d’inventivité pour affubler le président de la République de nouveaux sobriquets.
Le Premier ministre a confié le 13 février aux auditeurs de LCI :
Hum, hum. Tout d’un coup, je comprends ce qu’écrivait Bruno Bertez à propos d’Edouard Philippe : « Il n’a pas lu Hayek, il a lu des quatrièmes de couverture ! »
Là où le bât blesse, c’est que les Français ont le « sentiment » (pour reprendre un terme en vogue chez les politiques et les éditocrates) que le niveau des services public et assimilés baisse.
La sorcière électricité
Prenez par exemple l’électricité : sachez que vous devriez bientôt à nouveau voir votre facture augmenter.
Dès qu’elle s’est vue tendre un micro, la reine des Pôles en a bien sûr profité pour faire un peu d’auto-promo…
… oubliant au passage d’apporter quelques utiles précisions.
Bref, lorsqu’un Etat n’arrive pas à réduire son train de vie, il lui est bien difficile de réduire le montant de la fiscalité. Sujet sur lequel nous reviendrons samedi prochain.