Dans une réunion d’initiés à Washington à quelques pas de la Maison Blanche, Bill Bonner a découvert un pot aux roses au parfum sulfureux.
NDLR : Aujourd’hui, nous vous présentons un format un peu différent. Bill s’est récemment rendu à une réunion très confidentielle à Washington.
Dan Denning, le bras droit de Bill au sein de la Bill Bonner Letter, était également présent. Le dessein affiché de cette réunion : discuter de la crise financière qui s’annonce, et comment les Etats-Unis peuvent s’y préparer.
Mais le temps que le dîner commence, les choses étaient devenues « bizarres ». Si bizarres, même, que Dan n’avait jamais vu votre correspondant dans une telle colère…
Continuez votre lecture pour découvrir en quoi ce groupe de membres de l’élite de Washington s’est trompé… et ce que cela pourrait signifier pour l’argent de votre épargne…
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Dan Denning :
Bill… récemment, vous et moi nous sommes retrouvés au même endroit au même moment, pour une réunion très inhabituelle dans la capitale américaine, à deux pâtés de maison environ de la Maison Blanche.
Pour nos lecteurs, pouvez-vous rappeler ce que nous faisions là ?
Bill Bonner :
Que faisions-nous là ? Je me suis posé la même question lorsque nous étions sur place.
Il s’agit d’un groupe que je fréquente depuis très longtemps. Ce sont des initiés. Ce sont des leaders, des personnalités. Ils sont l’élite. Nous étions dans un endroit élitiste — et ces gens savent comment le gouvernement fonctionne.
Ils ont aussi autre chose — et c’est pour cette raison que je suis membre de ce groupe : ils se méfient de l’utilisation qui est faite du pouvoir gouvernemental, surtout en matière d’affaires étrangères.
C’est pour cela que je participe : parce que je me suis rendu compte que je suis dans un groupe de personnes qui partagent bon nombre de mes idées.
Ce qu’il y avait d’intéressant lors de cette soirée, c’est que je me suis aussi rendu compte qu’ils ne partagent pas bon nombre d’autres de mes idées.
Dan :
Remettons ce qui s’est produit dans le contexte, pour la compréhension de nos lecteurs. La soirée était en deux parties. La première était une présentation par l’un de nos collègues, posant un diagnostic de ce qui s’est passé dans le système financier mondial depuis 2008.
Ensuite, la conclusion atteinte par le groupe ce soir-là — et la conclusion que vous avez formulée, il me semble, lorsque nous sommes partis dîner en privé un peu plus tard, était la suivante : il est quasiment garanti que nous allons voir une nouvelle crise financière, et elle sera tout aussi épouvantable, voire pire, que la crise que nous avons vécue en 2008.
Et puis les choses sont devenues bizarres.
Bill :
Oui, très bizarre…
Dan :
C’est parce qu’il y avait deux séries de solutions. Et cela vous a mis en colère.
Bill :
Oui, mais revenons un peu en arrière. L’idée dont on débattait était celle-ci : il y a collusion entre l’industrie financière et les régulateurs, et cela a engendré de gigantesques subventions du gouvernement américain vers l’industrie financière.
En fait, la Fed est arrivée avec de l’argent qui n’existait pas auparavant et a acheté des obligations. L’argent qu’ils ont utilisé pour acheter les obligations est ensuite venu inonder le secteur financier parce qu’en fin de compte, qui détient ces obligations ? Pas des entreprises « normales ». Pas le gars qui travaille à la chaîne dans une usine. Ces obligations américaines étaient détenues par de grosses banques.
Le gouvernement est arrivé avec 4 000 Mds$ et a acheté des obligations. Ces 4 000 Mds$ sont allés principalement aux marchés des capitaux, aux marchés des actifs, et ont fait grimper les prix — de sorte que quiconque avait des actifs s’est enrichi… et s’est même beaucoup enrichi, parce que l’indice Dow Jones a triplé.
Evolution des indices actions américains depuis 2008
L’intervenant soulignait que tout cela résultait d’une collusion. Ce n’était pas simplement un hasard. Ce n’était pas un accident si les personnes qui décidaient des renflouages étaient aussi les personnes qui allaient profiter de ces mêmes renflouages. Ce qui a bien été le cas.
Dan :
Tout à fait. Telle était la conclusion à laquelle le groupe est parvenu.
Mais c’est la solution qu’ils préconisaient qui vous a mis en colère… comme nous le verrons demain.