« Renoncer aux frais de gestion, aux honoraires sur performances et rendre les fonds des investissements que nous gérons est une décision charnière, toutefois la préservation des actifs de ses clients doit être la priorité des gérants, avant leurs propres intérêts.
[…]
Nous pensons qu’il y a trop de risques sur ces marchés en ce moment, nous pensons qu’ils sont fous ».
Philip Parker, président de la société de gestion Altair.
Il s’agit d’un fonds australien qui va liquider ses positions et rendre l’argent déposé par ses clients. Philip Parker a 30 ans d’expérience sur les marchés.
Cette décision nous rappelle les démissions fracassantes en 2014 des gérants obligataires de Pimco, le plus gros fonds au monde, Bill Gross et Mohammed El Rian. Ils estimaient que la politique monétaire de la Fed ne leur permettait plus d’exercer correctement leur métier, à savoir trouver du rendement et assurer un revenu aux futurs retraités et retraités dont ils géraient l’argent.
Dans un quasi-silence médiatique, trois ans plus tard, quelques fonds de retraite on fait faillite ou sont en difficulté aux États-Unis (dont celui de l’État de l’Illinois, ceux de la police et des pompiers de Dallas, le MBTA Retirement Fund). Des renflouages discrets, appels aux contribuables, quelques milliards de dettes planquées sous le tapis… Qui s’en émeut tandis que les banques centrales brassent des milliers de milliards ?
En Europe, même omerta sur les difficultés de l’industrie financière. Qui s’émeut des banques italiennes ou espagnoles ? Quelques petits milliards ici ou là passent si vite inaperçus, pas de quoi s’affoler. L’espagnole Banco Popular, pour enrayer la fuite des déposants promet une rémunération à 4%. Les italiennes Banca Popolare di Vicenza et Veneto Banca négocient leur sauvetage depuis des semaines avec les instances européennes et veulent 6,4 Mds€. Pas grave, Mario Draghi fait surgir 60 Mds€ tous les mois.
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Le ministre italien de l’Economie, Pier Paolo Padoan, ne veut pas d’un bail-in qui pénaliserait les détenteurs d’obligations, c’est-à-dire les déposants naïfs qui ont mis leur argent sur des comptes rémunérés. Ce sont les mêmes que ceux que Banco Popular (l’espagnole) entend piéger en leur proposant une rémunération de 4%.
« Le dialogue avec les autorités européennes se poursuit avec l’objectif commun de trouver une solution qui garantisse la stabilité des deux banques vénitiennes et préserve complètement les épargnants, dans le plein respect des règles européennes. »
Savourez la langue de bois : les contribuables paieront et si ce sont les contribuables allemands c’est encore mieux.
Terminons par un peu de jargon de la Banque centrale européenne car : le 29 mai, Mario Draghi était entendu par la Commission des Affaires économiques et monétaires du Parlement européen.
« Nous restons fermement convaincus qu’un niveau extraordinaire de soutien par la politique monétaire reste nécessaire, y compris dans notre communication.
Les pressions inflationnistes sous-jacentes sont demeurées modérées. Les pressions sur les […] salaires restent insuffisantes pour soutenir une convergence durable et autonome de l’inflation vers notre objectif à moyen terme ».
Traduction : il faut continuer à massacrer les épargnants pour éviter les faillites et continuer à baratiner le public. Pas question de relever les taux ou d’arrêter brutalement les QE. Pas assez d’inflation pour ronger les dettes et taxer les gens par ce biais en leur faisant croire que les salaires réels augmentent.
On se croirait dans La Grève, d’Ayn Rand. Parmi l’élite, quelques êtres compétents, responsables ou ayant encore un peu de sens moral rendent leur tablier et disparaissent. Dans le même temps, la Parasitocratie croque des petits fours durant les G7, G8, G20, et autres réunions de l’Eurogroupe, puis parade sur la scène médiatique.
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