Si on considère que notre système financier n’est rien d’autre qu’un mécanisme de transfert de richesse des éléments productifs de notre économie vers des cartels de rentiers parasites néo-féodaux et des chasses gardées d’Etats établies pour leurs propres intérêts, alors la question se pose : que pouvons-nous faire ?
Nier, ignorer, être distrait par des guerres de cultures soigneusement chorégraphiées, ou bien faire preuve de fatalisme et courber le dos sous le joug de la dette…
Il existe une autre réponse, que peu de gens adoptent : la frugalité, poussée à l’extrême, au service de l’indépendance politico-financière. Les serfs de la dette et ceux qui dépendent de l’Etat n’ont pas de pouvoir politique effectif. Ce n’est pas ce que vous gagnez et devez, c’est ce que vous possédez qui génère un revenu.
Il n’existe que trois manières d’accumuler des actifs, des capitaux productifs : épouser quelqu’un de riche, hériter ou accumuler des capitaux ou de l’épargne pour investir dans des actifs productifs. Nous laisserons de côté l’activité consistant à faire du lobby auprès du gouvernement pour obtenir un contrat juteux ou une exemption fiscale, vendre des produits dérivés conçus pour faire défaut et toutes les autres arnaques financières criminelles utilisées avec tant d’efficacité par la Nouvelle Noblesse, c’est-à-dire les élites financières.
Le seul moyen d’accumuler du capital pour l’investir est de dépenser beaucoup moins que ce qu’on gagne. Pour diverses raisons, les êtres humains semblent prédisposés à dépenser plus à mesure que leurs revenus augmentent. Ainsi, celui qui gagne 30 000 $ par an imagine que si seulement il pouvait gagner 100 000 $ par an, il pourrait épargner la moitié de son revenu net. Pourtant, lorsque cet heureux jour arrive, il constate généralement que ses dépenses ont augmenté de concert avec ses revenus et les grosses sommes d’argent qu’il pensait être facile d’épargner ne se matérialisent jamais.
La pratique de la frugalité extrême
Qu’est-ce que la frugalité extrême ? Epargner un tiers de son revenu net est un bon début, même s’il est encore mieux de mettre de côté la moitié de son revenu net.
Plus votre revenu est faible, plus vous vous devez d’être créatif pour épargner un pourcentage important de votre revenu net. Un côté positif : la charge de l’impôt sur le revenu pour les travailleurs aux revenus les plus bas est faible, donc une part relativement petite du revenu brut est perdue en impôts.
Ensuite, il faut investir le capital accumulé dans des actifs et/ou des entreprises productifs. La racine du capitalisme est le capital. Cela n’inclut pas seulement le capital financier (cash) mais également le capital social (la valeur des réseaux et des relations d’une personne) et le capital humain (les talents, l’expérience et la capacité à maîtriser de nouvelles connaissances et techniques).
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L’argent investi dans les outils, les nouvelles aptitudes et les réseaux collaboratifs peut faire fructifier une somme relativement modeste et la transformer en une source de revenus importante. Ceci est impossible avec les investissements financiers dans un monde où les taux d’intérêt sont nuls.
Remarquez-vous quelque chose dans ce graphique du taux d’épargne américain ? Peut-être un déclin depuis plusieurs décennies ? Effectivement, les dépenses ont augmenté, les impôts aussi, l’immobilier est une nouvelle fois dans une bulle – tout ceci est vrai. Ce qui rend l’épargne et le capital encore plus difficiles à acquérir et plus précieux, du fait de leur rareté. Cela signifie que l’accumulation de capital nécessite encore plus d’ingéniosité et de créativité que par le passé.
Nous avons substitué la dette au revenu. C’est là la dynamique principale de l’asservissement à la dette.
Comme l’a observé Aristote, « nous sommes ce que nous faisons de manière répétée.« Cette phrase résume parfaitement l’état d’esprit de la frugalité poussée à l’extrême et l’accumulation de capital.
Pour terminer sur une note amusante, voici quelques photos de frugalité extrême (et le résultat de fouilles des poubelles) au quotidien.
J’ai retiré ce wok d’une benne à ordure il y a quelques années. A présent, c’est notre ustensile préféré.
J’ai récemment trouvé dans la poubelle d’un voisin ces objets comestibles.
La selle de mon vélo partait en lambeaux. Pour 50 cents de ruban adhésif noir, elle est comme neuve.
Le seul levier qui nous reste est la frugalité extrême afin d’accumuler les économies, de les investir de manière productive et nous construire un capital humain, social et financier.
La dette, c’est la servitude, le capital, c’est la liberté.
3 commentaires
Bonjour Mr HUGH
absolument d accord avec votre article j achete des voitures d occasions a – de 2000 euros, je vais le moins possible dans les magasins, j ai pris un abonnement pour m occuper les weeks end dans un espace nautique, je repare les appareils electro menager, je prends les transports en communs le plus possible, je retape ma maison en achetant sur des site de bien d occasion. resultat c est devenu un jeu ou e but est de sortir le plus possible du circuit de la consommation courante et faire des economies tres consequentes.
bonne continuation
Je partage pleinement votre point de vue en tant que bon cuisinier, nutritionniste et scientifique. Mais à part l’oignon, pensez-vous vraiment que HEINZ ou RIVIERA Chicken Noodles sont des marques qui fabriquent une alimentation saine et responsable? Je ne le pense absolument pas. Seul le rendement compte, pas la qualité. Pensez au bilan énergétique d’une boîte. Positif ou fortement négatif pour produire un aliment de « merde », non éco responsable et juste là pour rendre encore plus riche des multinationales sans scrupule. L’oignon ok, le wok récupéré ok, bien que scientifiquement le wok produit une combustion très focalisée et peu recommandable…
Je suis bien d’accord avec vous Amora ! Il faut éviter de faire des économies sur l’alimentation, parce que notre capital le plus important, c’est notre santé physique (qui détermine aussi notre capacité à créer du capital financier) 🙂 Les dépenses d’alimentation sont à voir comme un investissement en nous même.
» Il n’existe que trois manières d’accumuler des actifs, des capitaux productifs : épouser quelqu’un de riche, hériter ou accumuler des capitaux ou de l’épargne pour investir dans des actifs productifs. »
Je suis également un adepte de la simplicité volontaire (j’économise depuis que j’ai 18 ans au minimum la moitié de mes revenus avant paiement de l’IRPP : heures sup, pas de voiture et colocation…), cela dit il oublie la meilleure option.
Les vrais capitalistes, 90% de ceux qui deviennent vraiment riches, ne sont pas ceux qui travaillent pour acheter des actifs, mais plutôt ceux qui travaillent (à leur compte) pour CREER ex nihilo des actifs (généralement une entreprise, mais ca peut être de l’immobilier par exemple), avant généralement de les revendre à la première catégorie (qui appartient d’avantage, directement ou indirectement*, à la classe moyenne supérieure).
*par le biais des fonds de pension