Utilisé depuis la nuit des temps par l’homme pour ses nombreuses qualités, le bois a ensuite été boudé pour la construction. Au 19e siècle on lui préférait l’acier, au 20e le béton, mais il se pourrait bien qu’au 21e siècle le prestige lui revienne à nouveau.
Le bois pourrait-il être LE matériau de l’avenir et ce, notamment, pour la construction ?
Son utilisation était devenue tout à fait marginale, mais l’engouement refait surface dans les années 70, avec une utilisation partielle surtout pour l’habitat individuel. Le bois peut servir de maintes manières : en revêtements, en menuiserie, en charpentes, pour l’isolation, en aménagements extérieurs, en poteaux, poutres, etc.
La prise en compte croissante de l’écologie de nos jours contribue à ce que le matériau regagne ses lettres de noblesse : c’est un véritable piège à carbone. Le bois fait l’objet d’une véritable redécouverte… et pas seulement pour l’habitat individuel.
Bientôt en France, le plus grand campus immobilier en bois massif d’Europe
Tout près de la Défense, un ensemble immobilier de plus de 125 000 m² pourrait bien voir le jour en 2020(1). C’est le projet de la startup Woodeum et de BNP Paribas Real Estate.
L’immense campus d’immobilier de bureaux sera construit en bois massif à partir de mi-2018 ; deux groupes du CAC40 envisagent d’y installer leurs bureaux.
Source : Defense-92.fr, Laisné Roussel / François Leclerq
Le bois massif nécessite beaucoup moins d’énergie lors de son processus d’industrialisation que l’acier ou le béton.
Les caractères naturel, « éco vertueux », esthétique et la liberté architecturale que le bois offre, sont des atouts non négligeables.
Il est prévu que la construction soit beaucoup plus rapide que pour son équivalent en béton : deux ans au lieu de trois ans. Ceci dû en grande partie à la possibilité de pré-fabriquer en usine la plupart des éléments de la construction. C’est un élément clé pour un chantier, là où tout retard entraîne des frais supplémentaires.
Le succès du projet pourrait bien inciter les grandes entreprises à s’intéresser à ce type de bâtiments. D’autant plus que l’isolation thermique du matériau réduit les charges de chauffage de 25% à 30%.
Pour les constructions de très grande hauteur, le bois présente des limites du point de vue la stabilité, mais cet inconvénient pourrait bien être pallié d’ici cinq ans, grâce à une innovation prometteuse.
Une innovation au potentiel révolutionnaire : le bois bionique
L’innovation est toujours possible avec le bois ; ce matériau n’a pas fini de délivrer ses secrets.
Thimothée Boitouzet, un jeune français co-fondateur de la startup Woodoo créée à Paris en 2015, a réussi à modifier certaines caractéristiques du bois pour en faire un matériau ultra résistant.
Le bois est principalement constitué de cellulose, d’air et d’éléments de liaisons : la lignine et l’hémicellulose.
Dans son produit breveté, le bois bionique, l’innovateur extrait la lignine pour la remplacer par un polymère biosourcé et biodégradable.
Source : woodoo.fr
Le résultat obtenu est un bois renforcé trois fois plus rigide que le bois d’origine. Il devient imputrescible, étanche et plus résistant au feu.
Autre caractéristique intéressante, le bois bionique a la particularité d’être translucide.
La commercialisation du produit interviendra dans un premier temps dans le design et le mobilier de luxe. Mais l’entreprise espère pouvoir conquérir le marché de la construction en bois d’ici cinq ans.
« Presque 50% du bois produit par les forêts françaises ne serait pas exploité dans le secteur de la construction » constate l’entrepreneur. De plus, le bois bionique peut être constitué à partir d’un large panel d’essences, ce qui permettra par exemple de se servir d’un bois moins noble que celui utilisé généralement pour la construction.
Rebond de la construction et hausse du prix du bois
Même sans ce bois bionique, les ventes de bois sur pied en forêts privées ont augmenté sur l’année 2016. Une hausse qui devrait se poursuivre dans les années à venir grâce à un rebond des permis de construire, du marché de la rénovation et des projets d’extensions.
En 2016, le prix de vente du bois sur pied s’élève à 58 € par mètre cube, soit une augmentation de 3% sur l’année. Cette hausse est corrélée à un « rebond du nombre de permis de construire accordés en 2016 (+14,72%, en hausse pour la deuxième année) et du nombre de mises en chantier (+12,17%, ici aussi en hausse pour la deuxième année). »(2)
Les essences qui ont le plus bénéficié de la tendance sont le chêne dont le prix a gagné +12% sur l’année pour s’établir à 135 € par mètre cube et le Douglas en progression de 7% sur l’année (56 € par mètre cube).
Bien qu’encore marginale, la construction en bois pourrait se développer. Les extensions d’immeubles répondent aux objectifs de densification urbaines, or par sa légèreté, le bois est sans conteste le meilleur matériau pour ce marché. Le poids est un avantage pour les extensions verticales, pour ne pas alourdir la structure initiale. Une extension en ossature bois sera en effet presque dix fois moins lourde qu’une extension en béton.
Le bois en tant que matériau pour la construction a donc un nouvel avenir devant lui.
La forêt, véritable investissement de bon père de famille, bénéficiera de la tendance.
Bill Bonner, lui-même investisseur forestier constatait qu’aux Etats-Unis, entre 1987 et 2009, la performance de la forêt en tant que classe d’actif a engendré un rendement annuel composé de plus de 14%, soit mieux que le S&P 500, qui a rapporté en comparaison environ 9,4% sur la même période(3).
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(1) http://immobilier.lefigaro.fr/article/bientot-des-bureaux-dans-des-immeubles-en-bois-pres-de-la-defense_59502c26-3013-11e7-afe3-0772d0153cc5/
(2) Usinenouvelle.com, Franck Stassi, 21/04/17
(3)
https://la-chronique-agora.com/argent-investissement-foret/, rapport de Charlie Curnow, Advisor Perspectives, 2010