Les marchés sont rassurés par les banques centrales. Mais les liquidités qui y sont brassées ne sont que du crédit. L’envers du crédit est la dette. Nous sommes, en réalité, les garants de cette dette qui est un pari sur un futur de plus en plus incertain.
Les marchés financiers sont au beau fixe. Les petits toutous des banques centrales ont eu leurs croquettes et frétillent.
Le CAC 40 s’adjuge +2,3% et le Nasdaq américain bat un nouveau record. Les rendements sur le marché obligataire ont à nouveau courbé l’échine.
Notre épargne financière ne sera pas engloutie dans la fin du créditisme, pas encore, pas cette fois-ci. Ce système, qui peut faire surgir du crédit à l’infini, a encore de beaux jours devant lui. Au moins jusqu’à Noël, a roucoulé Janet Yellen.
7 000 milliards de dollars en 1996, 20 000 milliards de dollars en 2016… Il s’agit de la « monnaie » créée par les banques centrales et mise à disposition des banques commerciales. Et celles-ci ont la licence de la multiplier par le principe magique dit des « réserves fractionnaires ». Si cette explication vous semble trop rapide, vous pouvez remplacer « magique » par « miraculeux » et vous pensez à la multiplication des petits pains. Nous en sommes à plus de 60 000 milliards de dollars de crédit petits pains.
Voyez-vous, le créditisme est un système très avantageux.
Avant l’avènement du créditisme, l’économie consistait à échanger quelque chose contre autre chose qui existait déjà.
Sinon, si vous obteniez quelque chose en échange de rien, il n’y avait que trois possibilités :
- Vous étiez un esclavagiste
- Vous étiez un voleur
- Vous étiez un saint, un chaman, un gourou à qui les gens donnent spontanément.
Même lorsque vous échangiez quelque chose contre de la monnaie, celle-ci était elle-même adossée à quelque chose, comme de l’or ou de l’argent. Des marchandises connues, identifiables et négociables.
Dans ce système, même un prêt était adossé à quelque chose qui existe déjà. En général de l’épargne déjà constituée ou une garantie solide. Par exemple, une banque prêtait l’argent des autres.
C’était un système morne, limité. Les gens faisaient faillite et les mauvaises politiques se trouvaient à cours d’argent. Les mauvais investissements étaient sanctionnés par des pertes. Plus personne ne prêtait aux pays mal gérés.
« Le socialisme ne dure que jusqu’à ce que se termine l’argent des autres » avait analysé Margaret Thatcher lorsqu’en 1976 le Royaume-Uni s’est trouvé contraint de solliciter un prêt au FMI. Un tel sort guette la France et ce sera un choc pour de nombreux épargnants. Comment vous y préparer ? Suivez ce plan simple.
Mais depuis l’avènement du créditisme, depuis que toutes les monnaies sont flottantes et ne sont plus que du crédit, avec les politiques monétaires des banques centrales, tout a changé.
Le monde miraculeux du crédit infini et presque gratuit
Il est enfin possible d’avoir quelque chose contre quelque chose qui n’existe pas encore. Quelque chose contre une « promesse de payer un jour, peut-être, si tout va bien… ». Les banques prêtent de l’argent qui n’existe pas.
Dans le créditisme, un prêt n’est adossé à rien d’existant. C’est un simple pari sur le futur. Et le futur est radieux. Christine Lagarde, Mario Draghi, Janet Yellen, Mark Carney, Haruhiko Kuroda s’en occupent.
Imaginez que nous puissions vaincre la malédiction du vieillissement et éliminer tous risques de maladie de notre existence… … en les supprimant directement de notre ADN Impossible ? Pas selon cette petite biotech de Boston, dont la découverte stupéfiante pourrait bouleverser le paysage médical et pharmaceutique dans les années qui viennent… |
Les gens ne font plus faillite, ils sont sauvés avec des liquidités toutes fraîches. Des gouvernements ineptes trouvent toujours des « liquidités » puisque tout s’arrangera demain. De grands malheurs nous sont évités.
Comment ? Quoi ? Vous doutez, cher lecteur, que le futur soit aussi radieux qu’on nous le dit ? Je vous sens préoccupé. Vous vous dites que l’envers du crédit, c’est la dette. Et vous vous demandez bien qui va payer tout ça dans le futur.
Retenez votre respiration. Je vais vous chuchoter un secret précieux, inculqué par un grand-père entrepreneur qui fut aussi administrateur de banque. Ce secret, je vous le donne pour rien. Le voici : dans l’économie réelle, dans la vraie vie, quand vous ne savez pas qui paye, c’est que c’est vous ! Car, au final, on n’a jamais rien contre rien, à moins d’être un esclavagiste, un voleur ou un saint.
1 commentaire
la dette ne serait donc qu’un crédit sur demain…. Et si demain n’était que serait alors la dette?
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