Traders, investisseurs, spéculateurs — tous ont dû renouveler leur ordonnance de calmants. Ils se sont couchés jeudi soir confiants dans le fait que le Brexit échouerait.
Et bam !
Brexit : Inspirer, expirer
« Les économies inspirent et expirent », avons-nous expliqué à notre collègue Chris Lowe vendredi dernier.
Chris nous interviewait dans le cadre de notre publication mensuelle, The Bill Bonner Letter.
« Parfois les économies sont en expansion… ouvertes… et optimistes. Elles cherchent de nouvelles idées, de nouveaux marchés et de nouveaux clients.
A d’autres moments elles sont en contraction, fermées et craintives. Elles érigent des barrières et tentent de se protéger du monde extérieur. »
« Nous sommes dans une période de contraction », avons-nous conclu (dans un large geste qui liait pratiquement l’intégralité des facteurs de l’équation). « C’est ce que signifient le Brexit, Trump, les rendements négatifs, la croissance paresseuse et les politiques des banques centrales ».
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Chez les parieurs les probabilités d’un Brexit étaient seulement d’une sur quatre.
Mais le jour J, le camp du « Out » a gagné à 52%… une victoire solide.
Le Premier Ministre britannique, David Cameron, qui avait fait campagne contre le Brexit, a démissionné (il restera toutefois en poste jusqu’en octobre).
Nigel Farage, du parti populiste United Kingdom Independence Party, qui était à la tête de la campagne pour quitter l’Union européenne, a déclaré que c’était « le jour de l’indépendance » pour la Grande-Bretagne.
Parallèlement, la livre sterling a dégringolé de 10%, pour atteindre un plus bas de 31 ans. L’indice de référence de la place britannique, le FTSE 100, a perdu environ 8% durant les premières minutes de cotation vendredi. L’euro a connu sa plus grande chute depuis son lancement en 1999. Les matières premières ont plongé. Et le pétrole est de retour sous les 48 $ le baril.
Les investisseurs du monde entier ont fui les actions, risquées, pour se réfugier dans l’or — nous vous invitons fortement à faire de même — et les obligations. Les rendements sur les bons du Trésor US et les Bunds allemands ont grimpé en flèche.
Verre et diamant
En Autriche, un candidat anti-immigration « à la Trump », Norbert Hofer, est arrivé à un cheveu (30 000 voix seulement) de gagner la présidentielle.
En Italie, les partis de l’establishment ont perdu Rome et Turin au bénéfice du mouvement populiste et eurosceptique des Cinq Etoiles, mené par l’humoriste Beppe Grillo et Virginia Raggi… qui est devenue la première maire femme de Rome.
En France, Marine Le Pen, au Front National, réclame elle aussi un vote sur une sortie de l’Union européenne.
Dans le même temps, aux Etats-Unis, « les deux candidats ont de profonds défauts », disent les commentateurs. Ce qui revient à dire qu’un éclat de verre est un diamant avec de profonds défauts. Ni Hillary ni The Donald ne devraient pouvoir mettre les pieds à la Maison Blanche.
Dans un monde meilleur, rien de tout cela n’arriverait.
Mais nous ne vivons pas dans un monde meilleur. Nous vivons dans une bulle… qui attend une épingle.
1 commentaire
M. Bonner: J’attendais impatiemment vos opinions sur le Brexit. A part pour les bookmakers, ni catastrophe, ni miracle. Nos économies sont d’énormes paquebots qui changent difficilement de directions, sur des dizaines de km et des jours, des mois, des années…Ce que sous-entendent vos propos, c’est qu’en fait, le changement est déjà à l’oeuvre depuis des années et dans le monde entier. Et ce changement sera politique ou ne sera pas. De puissantes forces veulent garder un cap qui ne profite qu’aux élites et à leurs valets. Mais les vrais gens, comme l’économie réelle ne supportent plus le Deep State et ses manigances. Espérons que les forces d’un vrai changement démocratique parviendront à revitaliser nos nations. Une par une ce ne serait pas si mal.Sinon, nous irons tous à la catastrophe finale.
En toute logique, si nous aimons la paix, préparons nous à une terrible guerre.