▪ Nous avons fait hier un constat désolant : tous ceux (ou presque) qui écrivent dans le Financial Times ou dont les pensées sont rapportées dans les "pages saumon" du journal sont des crétins. Nous sommes désolé de le dire, mais il semble qu’une nuit de sommeil n’a pas amélioré les choses.
En première page, nous découvrons que "le FBI cherche à recruter des cyber-détectives adolescents"… Inutile d’aller plus loin. Ce programme est condamné à échouer. Les adolescents n’ont pas une personnalité définie, à leur âge. A mesure qu’ils grimperont les échelons de carrière, ils rencontreront le sexe, les drogues et les républicains… et seront inévitablement amenés à une vie de crime ou d’honnêteté radicales — les deux étant strictement interdites aux autorités.
En page deux, nous découvrons que la Banque centrale européenne n’a rien appris au cours du dernier quart de siècle. "La déflation fait naître des perspectives de nouvel assouplissement quantitatif", titre un article. N’ont-ils pas observé ce qui s’est passé au Japon ? Apparemment pas. Les Japonais luttent contre la déflation depuis 25 ans — avec l’assouplissement quantitatif, les taux zéro et autres sottises. Et que font les prix à la consommation aujourd’hui au Japon ? Ils baissent ! Le QE ne fonctionne pas. Cela ne le rend pas impopulaire pour autant… surtout auprès des banquiers et des compères qui empochent l’oseille.
En page quatre, c’est Christine Lagarde qui fait les gros titres. La présidente du FMI est probablement excellente bureaucrate. Elle est peut-être même bonne avocate, et de bonne compagnie à l’apéritif. Dommage qu’elle ne connaisse rien à l’économie. Cette semaine, elle a déclaré au monde que "la chute rapide des prix des matières premières pose problème aux économies basées sur les ressources naturelles". L’assistance a dû rester muette, chacun se demandant s’il aurait été possible de trouver quelque chose d’encore plus évident, ressassé et banal. Il se trouve que Mme Lagarde a ensuite parlé de la "volatilité" et de la "décélération de la croissance". Durant son intervention d’une demi-heure à Washington, elle a réussi à ne pas trouver un seul atome d’idées ou d’informations valant la peine d’être répétées.
Les initiés de Glencore prévoient de mener leurs naïfs actionnaires en bateau |
L’une des histoires les plus extraordinaires n’était pas dans le Financial Times mais dans le Global Mining Observer (GMO). On nous dit que les initiés de Glencore prévoient de mener leurs naïfs actionnaires en bateau. Les compères de Glencore ont introduit l’entreprise en bourse en mai 2011 à 59 milliards de dollars… l’ont chargée de dettes… ont utilisé le temps et l’argent pour s’accorder de gigantesques bonus, reversements, honoraires et options… et maintenant, selon GMO, s’étant arrogé la part du lion, ils prévoient de se débarrasser de la carcasse.
Les initiés veulent en effet sortir Glencore de la cote. Ayant vendu au sommet, ils vont racheter les actifs à ce qui semble être un prix plancher.
Pendant ce temps, de retour dans le Financial Times… les faiseurs d’opinion parlent encore de la manière dont Henry Blodget a pu arnaquer Axel Springer, vendant Business Insider au géant allemand pour 390 millions de dollars. Voilà qui mérite d’être commenté… par nous ! L’édition en ligne, c’est un domaine où nous avons quelques connaissances. Mais ça va devoir attendre : pour aujourd’hui, nous vous avions promis des conseils concrets.
▪ Vous avez un camping-car et/ou un vélo ?
Nous continuons de recevoir des courriers de lecteurs ayant subi des accrochages — voire de sérieux accidents — sur les autoroutes financières de l’existence. Plus que tout autre facteur, le divorce semble laisser la route glissante et dangereuse. Les lecteurs expliquent qu’ils se trouvent désormais proches de l’âge de la retraite… avec peu de ressources. Que faire ?
L’ironie ne vous aura pas échappé ; votre correspondant est loin d’être pauvre. Quelle expertise a-t-il dans le domaine ? Mais nous nous rappelons avec nostalgie la pauvreté de notre jeunesse — et nous réfléchissons donc aux moyens de retrouver la pauvreté, sinon la jeunesse.
Vous voulez bien vivre avec 500 $ par mois — comment faire ? |
Avant tout, nous avons soumis la question à notre équipe de chercheurs d’élite : vous voulez bien vivre avec 500 $ par mois — comment faire ?
Nous prenons 500 $ comme point de départ. La plupart des lecteurs nous ayant écrit déclarent avoir environ 1 000 $ de revenus par mois. Nous avons pour objectif de vivre avec 500 $… pour en économiser 500 $. Dans cinq ans, nous aurons ainsi 30 000 $ (nous y reviendrons ultérieurement).
Nick Rokke a rapidement répondu :
"Voici ce que j’ai trouvé pour vivre avec 500 $ par mois. Ce n’est pas franchement conventionnel, mais ça pourrait marcher…
Il est impossible de vivre avec 500 $ par mois aux Etats-Unis de manière habituelle. Oubliez l’idée de louer un logement. Même si vous aviez un colocataire dans un studio, vous paieriez chacun en moyenne 385 $. Ajoutez à ça 71 $ de forfait pour un téléphone portable et il ne vous reste plus que 44 $ pour manger.
Je pense que le meilleur moyen d’y parvenir est d’acheter un camping-car d’occasion. J’ai trouvé un modèle Fourwinds Windsport de 1998 pour 14 500 $. On peut financer ça sur 12 ans à 5% d’intérêt, soit des mensualités de 135 $. On peut avoir une assurance bon marché à 65 $ par mois. Les dépenses de logement se montent donc à 200 $ par mois.
C’est un fait méconnu, mais les magasins Wal-Mart vous permettent de garer gratuitement votre camping-car sur leurs parkings. Vivre à une telle proximité ne peut que faire de vous leur meilleur client, pensent-ils.
Cela résout deux problèmes : 1.) où garer votre domicile (un emplacement dans un camping peut coûter plus de 200 $ par mois) et 2.) les coûts de transports pour faire vos achats. Si vous ne trouvez pas quelque chose chez Wal-Mart, c’est que vous n’en avez pas besoin.
Incorporez des gélules multi-vitaminées si la malnutrition vous inquiète Maintenant que vous êtes client n°1 chez Wal-Mart, vous devriez pouvoir acheter à prix réduit certains aliments ayant dépassé leur date limite de consommation. En mangeant bon marché, vous pourriez garder un budget alimentation raisonnable de 150 $ par mois. Incorporez des gélules multi-vitaminées si la malnutrition vous inquiète.
Total des dépenses de logement et d’alimentation : 350 $ par mois.
Il vous faudra une bicyclette pour vous déplacer. Vous ne pouvez pas prendre votre camping-car pour aller faire un tour. Ce sera important pour de petites courses ou pour rendre visite à des amis… voire pour utiliser d’autres toilettes afin de ne pas vous attirer les regards étonnés des employés du Wal-Mart.
Autres dépenses diverses :
50 $ par mois pour l’entretien du camping-car et de la bicyclette.
25 $ par mois pour l’essence — soit environ 10 gallons de carburant ou une centaine de kilomètres dans un camping-car moyen. Plus qu’assez pour rejoindre un autre Wal-Mart si vous vous faites expulser de l’actuel.
10 $ pour une adhésion à une salle de sport (un endroit où vous doucher).
10 $ pour un forfait téléphonique prépayé.
0 $ pour internet — allez à la bibliothèque ou autres bâtiments publics. Utilisez des services comme Skype ou Google Voice pour vos appels.
10 $ de piles pour faire tourner vos appareils la nuit dans votre camping-car.
10 $ de savon et produits de toilette.
35 $ de dépenses diverses.
Choses importantes que vous allez devoir laisser de côté : assurance-santé"
Eh bien, voilà un budget qui ne laisse guère de place pour des dîners au Wagon Bleu. Mais on progresse. La semaine prochaine, des maisons-conteneurs… des roulottes… et plus encore !