▪ Le système actuel est "trop beau pour être vrai", comme le martèle Bill Bonner. Beaucoup trop beau.
La question que vous devriez vous poser actuellement, cher lecteur, est la suivante :
Combien de temps va-t-il encore tenir ?
Bill Bonner est partisan de l’idée "marée basse/tsunami", comme il l’expliquait il y a quelques jours :
"Notre système financier pourrait subir un retournement stupéfiant et catastrophique que personne ou presque n’imagine… sans parler de l’anticiper. Vous vous rappelez le tsunami mortel qui a frappé les côtes d’Asie du sud-est, tuant des milliers de personnes et causant des milliards de dollars de dégâts ? Eh bien, juste avant que la muraille d’eau de plus de 10 m de haut ne s’abatte sur les plages, une chose extrêmement étrange s’est produite : l’eau a disparu.
"La marée s’est retirée plus loin que jamais. Les pêcheurs locaux se sont immédiatement mis à l’abri. Ils savaient ce que ça signifiait. Mais les touristes sont partis à la chasse aux coquillages !"
"Il pourrait arriver la même chose à la masse monétaire. Le cash pourrait s’évaporer de manière aussi soudaine que désastreuse — juste avant que nous nous y noyions".
Cette situation est due, bien évidemment, aux actions de la Réserve fédérale américaine — quoi qu’en pense Alan Greenspan. Et maintenant… les Etats-Unis sont pris au piège, cherchant désespérément l’inflation mais en prise avec une déflation extrêmement sévère.
▪ Voici l’analyse de Jim Rickards, rédacteur en chef d’Intelligence Stratégique, qui surveille le champ de bataille :
"[…] la bataille entre inflation et déflation n’est pas une histoire de court terme. Après de nombreux mois, voire des années de lutte, l’une des deux forces prendra le pas sur l’autre. C’est pourquoi il est impératif de se préparer à l’une et l’autre de ces éventualités. En étant prêt, en ayant pris les bonnes dispositions, vous observerez plus sereinement les signes qui, au fil du temps, vous diront de quel côté penche la balance. Le portefeuille que nous constituons est prêt à affronter les deux, et nous avons promis d’observer pour vous quelle force l’emporterait".
D’autant qu’il ne faut pas vous tromper : les enjeux ne concernent pas uniquement de fumeuses "autorités" et des hautes figures politiques ayant perdu tout contact avec le monde réel.
Comme le dit Jim, "l’inflation et la déflation représentent toutes deux des défis pour les investisseurs. Ils doivent imaginer les futurs rendements en fonction des modifications intervenant dans les indices de prix, tout en gérant les risques classiques inhérents à l’investissement. En bref, que ce soit l’inflation ou la déflation, toutes deux compliquent vos décisions économiques en ajoutant un joker au jeu de cartes. L’inflation est favorable au débiteur car la valeur réelle de la dette de ce dernier diminue au fur et à mesure que la monnaie se dévalue. La déflation est favorable au créditeur car la valeur réelle de ses avoirs augmente à mesure que la monnaie s’apprécie".
"Les raisons pour lesquelles la Réserve fédérale souhaite de l’inflation sont simples. L’une est officielle, l’autre ne l’est pas. La raison exprimée, c’est que la Réserve fédérale a besoin, de temps à autre, d’abaisser les taux pour stimuler l’économie. Si les taux sont à zéro, il n’y a rien à abaisser. Si vous avez 2% d’inflation, vous pouvez avoir des taux d’intérêt normalisés de 2,5% ou plus. Cela permet à la Fed d’avoir quelque chose à faire lorsque c’est nécessaire. Cette logique, c’est un peu comme si quelqu’un vous disait qu’il va voler votre argent afin de pouvoir vous le prêter plus tard".
Et la raison officieuse ? Bien entendu… il s’agit de réduire la valeur de la monnaie dans laquelle est libellée la dette américaine — le dollar. Permettant ainsi aux Etats-Unis de payer ses créditeurs en monnaie de singe tout en gardant (à peu près) la face.
Hélas, explique Jim, "le monde ne se montre pas coopératif avec le grand plan de la Fed. Nous nous trouvons au coeur d’une récession mondiale, et la conséquence naturelle de la récession, c’est le désendettement et la déflation. Les entreprises en difficulté vendent leurs actifs à prix cassés. Cela entraîne une baisse des prix et place les autres entreprises en difficulté, lesquelles, à leur tour vendent leurs actifs pour survivre, et ainsi de suite. C’est la célèbre théorie des grandes dépressions par la dette et l’inflation, sur laquelle l’économiste Irving Fisher a écrit dans les années 1930. Cette dynamique fait son grand retour, avec une ardeur redoublée.
Que faire à votre niveau ?
"Pour vos investissements, c’est un terrain extrêmement glissant", prévient Jim. "D’une part, vous devez être attentif à la déflation, car c’est l’état naturel du monde. D’autre part, vous devez vous préparer à l’inflation car les banques centrales veulent la provoquer à tout prix. Nous vous avons déjà montré comment… et nous continuerons à le faire au cours des prochains mois. La réponse, c’est d’avoir un portefeuille diversifié, avec un choix d’actifs qui se comporteront bien quel que soit l’état du monde".
Quels actifs et en quelle proportion dans votre propre portefeuille ? Jim Rickards vous propose sa vision des choses — et les conseils qui vont avec — tous les mois dans Intelligence Stratégique : pour en savoir plus, cliquez ici…
Meilleures salutations,
Françoise Garteiser
La Chronique Agora
1 commentaire
La déflation est favorable au créditeur car la valeur réelle de ses avoirs augmente à mesure que la monnaie s’apprécie ».
—-> Vous oubliez un détail ! Pas si favorable que ça au créditeur car si le débiteur est insolvable alors le créditeur peut s’asseoir sur son rendement !