▪ Le nouvel ordre mondial qui s’impose semble être une prise en main totale des marchés par les banques centrales. Fed, Banque du Japon, BCE, Banque nationale Suisse et Banque d’Angleterre orchestrent à tour de rôle la hausse des marchés obligataires qui entraînent à leur tour les marchés actions.
Les taux directeur sont proches de zéro. Les obligations souveraines ou bancaires sont rachetées par les banques centrales ce qui soutient les cours et fait baisser les rendements. Par comparaison, les actions apparaissent alors comme un moindre mal. Des entreprises peuvent emprunter à bas coût pour racheter leurs propres actions ce qui fait monter les cours et même distribuer des dividendes, ce qui induit une autre illusion d’optique : les ratios cours sur bénéfice paraissent corrects.
L’ordre actuel ne peut supporter l’inflation des biens tangibles : les taux s’envoleraient et servir l’intérêt de la dette deviendrait insupportable. L’or (et l’argent) serait évidemment dans ce cas un abri.
L’ordre actuel ne peut supporter la déflation des actifs financiers : une baisse généralisée des prix mettrait en défaut des mauvais crédits et provoquerait des faillites dans le système financier. L’or (et l’argent) serait évidemment dans ce cas un abri puisqu’il existe sans besoin de contrepartie.
L’ordre actuel ne peut supporter la concurrence et c’est pourquoi il convient de discréditer l’or. En effet, toute fuite vers les actifs tangibles provoquerait l’effondrement de la pyramide de dettes et l’arrêt par les contribuables du paiement de la rente éternelle sur les dettes d’Etat insoutenables. Les contribuables ne peuvent payer les intérêts de la dette que s’il leur reste un peu d’épargne et de pouvoir d’achat.
L’ordre actuel reste cependant fragile. L’establishment le sait et organise tranquillement sa sécurité : la dématérialisation de la monnaie qui permettra de faire payer les riches et tous ceux qui ont de l’épargne liquide au cas où l’ordre actuel, qui est un équilibre précaire, serait troublé.
▪ Fin du G20 de Brisbane : tout est en place pour le pillage de l’épargne
Petit à petit, les dispositifs nationaux permettent de taxer, de contrôler, d’épier, de recenser et d’organiser sans vote, en douceur, la spoliation des comptes bancaires. L’organisation finale et optimale doit être :
• les riches, l’establishment, détiennent les actifs ;
• les pauvres détiennent la mauvaise dette et on leur fait croire que c’est de l’épargne.
Avantage : on peut tondre les pauvres et la classe moyenne qui ont comme seul "actif" un livret A ou une assurance-vie en euro qui porte la dette publique de leur pays.
Une fois ce constat dressé, il y a trois situations possibles. Les voici de la plus probable à la moins probable.
– L’équilibre actuel du "ni inflation ni déflation" se maintient. Il suffit alors d’acheter de grandes valeurs américaines. Des grandes valeurs car elles ont accès au crédit et peuvent ainsi gonfler artificiellement le cours de leur action. Exemple Apple.
– Il se produit une "déflation surprise" : de la mauvaise dette s’avère irrécouvrable et les produits dérivés associés explosent en vol. Dans le cas présent, si le pétrole continue à baisser, on pourrait très bien imaginer que des sociétés endettées opérant dans le secteur du gaz ou du pétrole de schiste mettent une banque ou un fonds en difficulté.
Dans ce cas, il y aurait une secousse sur les marchés d’actions et les bons du Trésor en profiteraient. D’autant plus que la réponse des autorités serait plus de création monétaire. La banque en difficulté serait sauvée par une procédure de bail-in, c’est-à-dire que l’argent des déposants est transformé en actions de la banque jusqu’à retour de meilleure fortune (ou pas).
– Des cygnes noirs. La votation suisse fait s’effondrer brutalement (en moins de deux mois) la France et l’euro. La Russie est poussée à bout et l’affaire dégénère en conflit armé autour de l’Ukraine. Un attentat surprise provoque l’effondrement de l’Europe déjà minée par ses dissensions internes.
Les conséquences seraient les mêmes que pour le cas numéro 2 en plus généralisées et plus violentes. L’effondrement du Japon qui est depuis vingt ans un insecte à la recherche d’un pare-brise, pour reprendre l’expression de l’analyste américain John Mauldin.
Si vous avez déjà de l’or (et de l’argent-métal) sous forme physique, vous êtes protégé contre ces cygnes noirs… et si vous n’en avez pas encore, il est toujours temps !
Meilleures salutations,
Simone Wapler
Pour la Chronique Agora