▪ Selon l’Associated Press, aux Etats-Unis, "l’année dernière, on a enregistré le plus faible nombre d’achat de nouvelles maisons depuis 47 ans".
"Les ventes sur l’ensemble de 2010 se montaient à 321 000 unités au total, une chute de 14,4% par rapport aux 375 000 logements vendus en 2009, a annoncé mercredi le département du Commerce US. C’est la cinquième année consécutive de déclin des ventes, qui avaient atteint des sommets record durant les cinq années précédentes, alors que le marché immobilier était en plein boom".
"L’année s’est terminée sur une note plus vigoureuse. Les achats de nouvelles maisons ont atteint le taux (avec ajustement saisonnier) de 329 000 unités en décembre, soit une augmentation de 17,5% par rapport au rythme enregistré en novembre. Les économistes annoncent toutefois qu’il pourrait s’écouler des années avant que les ventes ne rejoignent un taux sain, à 600 000 unités par an".
Ni l’immobilier ni l’emploi ne montrent de signes de reprise. Près de quatre ans après l’effondrement de Countrywide — le plus grand prêteur subprime des Etats-Unis — l’immobilier continue de baisser.
Jusqu’où ira-t-il ? Gary Shilling déclare qu’il faudra une nouvelle chute de 20% des prix de l’immobilier pour qu’ils reviennent en ligne avec leur tendance historique. L’immobilier grimpe généralement avec l’économie — ni plus, ni moins. Pour revenir au niveau de l’économie, les prix de l’immobilier doivent chuter.
▪ Et s’ils allaient un peu trop loin ?
Oui, c’est un risque aussi. Les marchés de bulles ne retournent généralement pas immédiatement à des niveaux "normaux".
D’abord, les propriétaires pensent que ce n’est qu’une rupture temporaire dans une tendance à la hausse. Ils tiennent bon… espérant attraper un nouveau mouvement haussier. Puis ils se résignent progressivement à un long ralentissement, mais sont toujours convaincus qu’"on ne peut pas se tromper, avec l’immobilier — pas à long terme".
Puis les prix de l’immobilier continuent de chuter. D’autres propriétaires abandonnent. Certains vendent. Certains font défaut. De nouvelles saisies pèsent encore plus sur les prix.
Le sommet, en termes de saisies, ne devrait pas être atteint avant mars 2013 aux Etats-Unis. Lorsqu’il arrivera — cinq ans après le début de la crise — la plupart des propriétaires seront prêts à jeter l’éponge. "L’immobilier grimpe peut-être à long terme", se diront-ils, "mais cette baisse pourrait durer plus longtemps que moi".
Les prix chuteront probablement sous leur moyenne historique. Les propriétaires diront à leurs enfants : "ne vous donnez pas la peine d’acheter une maison. Louez. L’immobilier, ça ne fait que perdre. Ca ne grimpe jamais".
Ensuite, avec des prix immobiliers peut-être 25% à 40% inférieurs à leur niveau actuel, le marché américain aura trouvé son plancher.
Quand ? Les marchés immobiliers évoluent lentement. Cela pourrait se produire en 2015… peut-être 2020…