▪ Les derniers jours n’ont été qu’une succession de bruits et de rumeurs en tout genre… au final tout était prétexte à attaquer la devise européenne. Mais, une fois n’est pas coutume, on ne peut se contenter de jeter la pierre aux vilains spéculateurs. Ils ont leurs raisons. Et ces raisons sont excellentes. Nos fondamentaux sont perclus de dettes.
Du fait des errements politiques européens, nous avons d’abord mis beaucoup trop de temps à tergiverser sur le bien-fondé d’une intervention en faveur de la Grèce. La Grèce est évidemment la première coupable. Elle a triché et manipulé les chiffres pour rentrer dans l’euro — merci Goldman. Depuis des années, le pays a su profiter d’un système qui lui apportait des subventions faciles et lui permettait de vivre à crédit sous la bénédiction d’Hélios. Par la force des choses, elle s’est ensuite retrouvée contrainte d’avouer piteusement que son déficit s’élevait à 13,6% de son PIB — contrairement aux chiffres de l’année dernière faisant état d’un modeste et presque "rigoureux" 6%.
Aujourd’hui donc, la dette souveraine est notre épée de Damoclès. Elle affaiblit notre devise, fait trembler les marchés. Investir en Grèce est désormais plus risqué qu’investir dans les pays dits émergents !
Conséquence logique : pour investir plus sereinement, il faut aller là où la dette ne pose pas problème, où la croissance est bonne et les opportunités nombreuses. C’est ce que je vous propose aujourd’hui.
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LA DEUXIEME GRANDE DEPRESSION
Une catastrophe économique est en train de se dérouler : elle va réduire à néant l’épargne de millions de Français…
… alors que d’autres doubleront leur patrimoine dans le même temps.
Nos spécialistes avaient vu venir la catastrophe des subprime… la hausse spectaculaire de l’or… l’effondrement du système bancaire et financier. A présent, ils vous révèlent comment sortir gagnant d’une crise telle que nous n’en avions pas connu depuis les années 20 : continuez votre lecture pour tout savoir…
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▪ La Grèce : nouvelle proie des Chinois ?
Par ailleurs, alors que les Grecs avaient la possibilité en janvier dernier d’emprunter sur les marchés 35 milliards d’euros à 6% — c’était le taux de l’époque qui leur était proposé — ils ont fait la fine bouche et, trouvant le taux anormalement élevé, ont finalement refusé la proposition. Depuis lors, la situation n’a cessé de se dégrader. Un gouvernement dans le déni avec des problèmes qui l’accablent, des fondamentaux épouvantables, une récession majeure et un chômage d’au moins 10%… les attaques spéculatives des marchés se sont répétées à l’encontre du pays. Dès lors une intervention européenne devenait inévitable, à moins de laisser tomber le pays et l’acculer à la faillite. Le temps passe et les taux d’intérêt sur la Grèce ont dépassé vendredi dernier les 12% sur le marché obligataire !
L’Europe prêtera finalement à la Grèce 110 milliards sur trois ans. Mais comment dégager intérêt et capital d’une économie en récession dont la compétitivité économique est… faible, très faible. Ses atouts ? Le tourisme. Certes, mais il risque — du moins pour cette année — d’être franchement ébranlé par une population plus disposée à manifester qu’à recevoir le touriste. Et, en matière de tourisme, la Turquie guette. Pour favoriser l’attrait régional, sa devise se tient même prête à la dévaluation.
Restent donc les ports. Et là survient un autre problème auquel la Grèce commence à être confrontée. Doit-elle vendre ses actifs ? Les dirigeants chinois et qatari sont en Grèce pour faire des propositions de rachat sur les sites industriels des ports grecs. Alors le port du Pirée prochainement chinois ? Et le port de Salonique reviendrait à l’Arabie Saoudite qui est intéressée ? Le troisième port irait donc au Qatar ? A ce stade, c’est l’affaire de l’Etat. Les problèmes de la population sont pourtant au même niveau. Pour vivre ou survivre, peut-être seront-ils obligés demain de vendre leurs biens immobiliers, au même titre que l’Etat pourrait être amené aussi à vendre des ports ou des îles.
D’après certains conseillers personnels d’Angela Merkel, la Grèce finira de toute façon par faire faillite. Hans Werner Sinn, président de l’institut économique IFO, répondait tout simplement de manière pratique où tout le monde se déballonne : "la Grèce est incapable de rembourser de tels prêts !". De son propre aveu, il lui semble préférable de laisser tomber la Grèce quitte à renflouer les banques allemandes qui en auraient pâti.
▪ Des solutions nébuleuses pour une situation critique
Que doit-on penser de l’intervention du FMI ? Ce soutien est-il véritablement salvateur ? Monsieur Stiglitz, prix Nobel d’économie et conseiller de Barack Obama, paraît très embarrassé à l’idée que l’intervention du FMI implique la mise en place d’un tel plan d’austérité. Pour reprendre ses paroles : "si vous taillez excessivement dans les budgets, l’amélioration de la situation budgétaire sera bien moindre que ce qu’on aurait espéré, et c’est particulièrement vrai dans la mesure où d’autres pays d’Europe vont devoir faire des exercices similaires". Il aurait également tendance à dénoncer l’intervention du FMI comme "une spirale de l’endettement".
De son côté, le directeur général du FMI reprend les propos de Joseph Stiglitz et estime qu’une faillite de la Grèce "pourrait être la fin de l’euro". Il insiste sur le fait que la construction de la monnaie unique s’est réalisée de manière anarchique sans réelle coordination des politiques économiques, indispensable à une véritable vision européenne.
Quant à lui, le patron de la Bundesbank, Axel Weber, évoque l’instauration d’une procédure d’insolvabilité des Etats membres de l’Eurozone. Le même type de loi de protection contre les faillites qui est instaurée aux Etats-Unis et bien connue sous le terme de Chapter 11 ["Chapitre 11", NDLR.]. Son but revient à geler le paiement des fournisseurs et des dettes et à mettre en place une procédure de redressement permettant de sauver à terme l’entreprise.
La situation est véritablement critique, d’autant que d’autres pays sont légitimement montrés du doigt, à l’instar du Portugal qui a plongé tout comme l’Espagne. La dette publique du Portugal s’élève à 9,4% du PIB, et 11,2% pour l’Espagne. Du fait de leur interdépendance évidente, les marchés ont clairement fait connaître leur façon de voir les choses, en rehaussant systématiquement les taux d’intérêts de ces deux pays pour leurs nouveaux emprunts, et en faisant plonger leur Bourse respective.
Et comme tout devient ubuesque dans cette économie financière mondiale, l’intervention européenne en faveur du sauvetage grec oblige les deux pays à participer à ce nouveau financement. Alors que le refinancement de leurs propres dettes pourrait bientôt poser problème, voilà que le sauvetage d’un pays tiers les oblige à emprunter 770 millions pour le Portugal et 3,7 milliards pour l’Espagne à un taux plus élevé que celui auquel ils vont le prêter…
Nous verrons la suite dès demain…