** Nous avons appris la semaine dernière que notre dernier livre, co-écrit avec Lila Rajiva, venait d’entrer dans la liste des best-sellers du New York Times. Sa sortie est prévue pour bientôt en France — nous vous tiendrons au courant, sans faute…
* En attendant, nous nous mettons au diapason de la Nouvelle Ere — c’est-à-dire que, tout comme les autres baby-boomers, nous avons commencé à réduire… à simplifier… à nous contenter de peu. Hier soir, par exemple, nous nous sommes mis en smoking pour un dîner très élégant. Nous avons réalisé que nous avions oublié d’apporter des boutons de manchette. Nous ne voulions pas investir dans une nouvelle paire, si bien que sommes allés à la quincaillerie locale, où nous avons acheté deux petits boulons, avec les vis et rondelles correspondantes, pour environ dix centimes d’euros.
* Non seulement ils étaient ingénieux, ces boutons de manchette improvisés, mais ils étaient assez stylés. C’est du moins ce que nous pensions. Nous les avons fièrement montrés à Elizabeth ; elle n’a été guère impressionnée. Elle n’a pas vu toute leur élégance alternative. Elle était d’avis qu’ils auraient dû rester dans la boîte à outils…
* Mais nous sommes là pour offrir conseils et opinions à nos lecteurs… nous continuerons donc à leur fournir des astuces et des suggestions utiles afin de rester dans l’air du temps, avec toutes ses réductions de dépenses et ses économies de bouts de chandelle.
** Alan Greenspan a sorti son propre livre lundi — The Age of Turbulence. Ce n’est pas un très bon titre, à notre humble avis. Il réussira tout de même à dépasser notre propre œuvre. Tout le monde veut savoir ce que le Maestro pensait vraiment.
* Selon la critique de Bob Woodward dans le Washington Post… le président de la Fed aimait bien Bill Clinton. Il pensait que ce dernier réussissait assez bien à maintenir les dépenses fédérales aussi bas que possible. Par contre, Greenspan tance vertement les républicains :
* "Ma plus grande frustration restait le fait que le président rechigne à utiliser son droit de veto contre les dépenses incontrôlées", écrit Greenspan. "Le refus d’exercer ce droit de veto est devenu l’un des symboles de la présidence Bush… Selon moi, l’approche de Bush, consistant à collaborer et non à affronter, était une erreur majeure".
* Greenspan semble considérer les républicains du même œil que nous — c’est-à-dire comme des opportunistes mous et stupides. Ils pourraient aussi bien être démocrates ! Selon Greenspan, ils méritaient de perdre le contrôle du Congrès et du Sénat l’an dernier. "Les républicains du Congrès se sont égarés", écrit Greenspan. "Ils ont échangé les principes contre le pouvoir — et ont fini par n’avoir ni l’un ni l’autre".
* Concernant les dirigeants républicains J. Dennis Hastert et Tom DeLay, qui ont démissionné après avoir été accusés de violer les lois concernant le financement de la campagne électorale, Greenspan note :
* "[Hastert et DeLay] semblaient tout prêts à desserrer les cordons de la bourse fédérale si cela permettait d’ajouter quelques siège à la majorité républicaine… Je ne pense pas que les démocrates ont gagné. Ce sont les républicains qui ont perdu. Les démocrates ont pris le Congrès parce qu’ils représentaient le seul parti encore debout".
* Il continue en critiquant le vice-président Dick Cheney, qui avait déclaré que "Reagan a prouvé que les déficits n’ont pas d’importance".
* Bien entendu, "les déficits ont de l’importance", affirme Greenspan.
* Nous ne savons pas si le contenu des mémoires de Greenspan sera très neuf. Nous doutons qu’elles suffisent à sauver la réputation de Greenspan de la réévaluation qu’elle mérite. Les déficits ont de l’importance, et l’ancien président de la Fed est probablement responsable de plus de déficits que n’importe quel être vivant. Ses baisses de taux d’urgence ont rendu le monde entier accro aux déficits. Les entreprises ont accumulé les déficits… et affaibli leurs bilans. Greenspan accuse Bush d’avoir causé les déficits gouvernementaux américains… mais c’est la Fed qui a permis de rendre ces déficits si faciles à financer. Les particuliers ont eux aussi accumulé les déficits dans leurs comptes — et ces déficits se transforment à présent en dettes froides comme l’acier.
** "L’Inde est toujours bonne à l’achat", déclare notre collègue de Bombay, Ajit Dayal. "Elle a beaucoup baissé en 2002. Tout le monde avait peur. Mais nous disions qu’il s’agissait là d’une opportunité d’achat. Nous avions raison. L’indice s’est remis… et il est plus haut que jamais. Les gens nous demandent si le moment de vendre est venu. Nous ne le pensons pas. Il pourrait y avoir un resserrement brutal des liquidités en Inde, mais l’économie est en pleine croissance… et ce n’est pas près de changer. L’Inde est un très bon achat à long terme".