▪ Les actions se comportent toujours comme si elles pensaient que la nomination de Janet Yellen est une bonne chose pour l’économie… ou au moins bonne pour les cours boursiers.
C’est ce que doit penser l’or aussi.
Mais est-ce que ce sera le cas ?
Mme Yellen n’a aucune expérience dans le domaine des affaires ou de l’investissement. Toute sa carrière s’est déroulée dans le milieu universitaire et les institutions politiques. Elle n’a jamais lancé une entreprise ou occupé un vrai travail. A-t-elle la moindre idée de la manière dont fonctionne vraiment une économie ? Pas si l’on en croit les preuves…
En 2005, elle a décrit la bulle de l’immobilier comme "un nid-de-poule de bonne taille sur notre chemin". S’en inquiétait-elle ? Apparemment pas… "L’économie devrait être en mesure d’absorber le choc", rassura-t-elle son auditoire. Comment aurait-elle pu savoir une telle chose ?
Quand l’économie rencontra le "nid-de-poule" deux ans plus tard, il s’avéra que Mme Yellen ne savait rien du tout. L’économie fut parfaitement incapable d’absorber le choc. Au lieu de ça, les roues se détachèrent et l’économie bascula dans le fossé.
A présent nous sommes fin octobre et Mme Yellen va prendre les commandes du cartel bancaire le plus grand et le plus puissant que le monde ait jamais vu. Bonne chance à tous !
Les jours rafraîchissent dans le Maryland. Ici en Floride, on est encore en été.
Nous sommes revenu en Floride pour faire un discours sur l’écriture. Que pouvons-nous dire sur le sujet ? Seulement qu’écrire est facile ; c’est réfléchir qui est difficile.
Nous étions assis dans le terminal de l’aéroport de Baltimore. Un homme lisait un roman. Un autre regardait la télévision. Un troisième s’est assis à côté de nous et s’est mis à jouer sur son iPhone. Une femme lisait un magazine. D’autres gens parlaient au téléphone.
Sommes-nous le seul à réfléchir à la politique de taux d’intérêt de la Fed ? Oui ? Nous sommes clairement l’idiot du groupe. La plupart des gens ont mieux à faire.
A présent, revenons à nos réflexions sur comment la Fed et le dollar s’intègrent dans l’ordre général des choses… l’ensemble du tableau, en remontant à 10 000 ans et plus.
▪ Même les gens civilisés font des choses barbares…
Le grand basculement s’est produit il y a 5 000 ans environ. Petit à petit, l’homme est devenu "civilisé". Nous utilisons le mot avec précautions. C’est une grenade dégoupillée. Il pourrait nous exploser à la figure à tout moment. Qu’est-ce que la civilisation, de toute manière ? Est-ce une bonne chose ? Une mauvaise ? Qui est vraiment civilisé et qui ne l’est pas ? Peu importe ce que l’on répond, on est certain d’offenser quiconque a de profonds préjugés sur le sujet…
Et alors ? Au diable les torpilles… en avant toute !
La civilisation est différente de la barbarie. La plupart des anthropologues, archéologues et philosophes se concentrent sur des choses comme l’art, la culture et la technologie, par exemple. Mais ce faisant, ils manquent les différences-clé — dans les domaines de l’argent, du mariage et des mandats que suivent les gens.
Les humains ne se sont pas soudain réveillés un matin avec la civilisation. Le progrès s’est plutôt produit par à-coups, avec de nombreux reculs et détours. Ne vous donnez pas la peine de nous dire que les Allemands étaient censés être civilisés… mais ont exterminé des millions de personnes à Auschwitz… ou que les Américains envoient des drones pour tuer des gens qu’ils n’ont jamais rencontré. Même les plus civilisés font des choses barbares… et la plupart des peuples, aussi civilisés qu’ils soient devenus, maintiennent encore certaines habitudes et institutions archaïques et barbares.
A mesure que la civilisation devenait plus complexe, les règles se faisaient plus simples. En général, les gens devenaient monogames, monothéistes et monétaristes. On peut voir une preuve de cette progression dans la Bible. L’Ancien testament est plein de guerres… et de règles sur la manière dont les gens doivent vivre les uns avec les autres. Dans le Nouveau testament, Jésus-Christ ne propose qu’une règle, qui laisse peu de place à la guerre : faites aux autres ce que vous voudriez qu’ils vous fassent.
A l’époque pré-civilisée, un homme pouvait avoir autant de femmes et de concubines qu’il pouvait en entretenir. L’homme moderne n’en a généralement qu’une ; c’est plus qu’assez pour pas mal de monde.
A l’époque pré-civilisée, les transactions commerciales étaient difficiles et complexes — impliquant généralement une devise "basée sur le crédit" qui générait des obligations s’étendant loin dans l’avenir, souvent sur plusieurs générations. L’homme civilisé a développé la devise moderne, généralement l’or, qui a largement facilité les comptes.
La différence la plus profonde, toutefois, est que les peuples barbares utilisaient la force et la violence pour obtenir ce qu’ils voulaient ; les transactions civilisées sont basées sur le consentement mutuel et la coopération.
Attendez une minute… où est-ce que tout cela met le dollar et la Fed ? La Fed permet-elle aux acheteurs et vendeurs de fixer les taux d’intérêt librement, comme ils l’entendent ? Ou bien force-t-elle la situation… bousculant les taux comme s’il s’agissait de voyageurs passant la sécurité à l’aéroport ? La Fed permet-elle aux investisseurs de "découvrir" les prix des actifs sans interférence ? Ou bien essaie-t-elle de déterminer elle-même les prix… affirmant qu’elle en sait plus que tout le reste du monde pris ensemble ?
Nous savons que l’économie de l’Union soviétique, poussée par la force brute, a été un désastre. Qu’en est-il de l’économie américaine, maniée d’une main de fer dans un gant de velours par la Fed ? La Fed actuelle est-elle une institution moderne et civilisée ? Ou un retour archaïque au passé ? Qu’en est-il du dollar lui-même ? Est-il une forme de monnaie moderne… ou une relique barbare, dépendant du pouvoir policier de l’Etat pour lui donner sa valeur ?
Nous en reparlerons…