▪ Le gouvernement fédéral américain — le plus grand employeur du pays — s’apprête à éteindre les lumières.
CNN nous en apprend un peu plus :
"Un shutdown du gouvernement coûterait à une économie américaine encore fragile environ 1 000 milliards de dollars par semaine — à cause des salaires perdus par les salariés fédéraux mis à pied. Et ce n’est que la pointe de l’iceberg".
"Pour commencer, il y a les 800 000 employés fédéraux environ qui seront au chômage technique. C’est à peu près le nombre de travailleurs employés par toutes les lignes d’assemblage automobiles et usines de pièces automobiles du pays".
"Cependant, selon les économistes, l’impact ne proviendra pas uniquement de ces salaires perdus, mais aussi des entreprises liées qui réduiront ou arrêteront leur activité. Cela mènera à un recul des dépenses de la part des employés des entreprises affectées".
"Il y a ensuite l’augmentation de l’incertitude, qui pèse sur les investissements et perturbe les marchés financiers".
"L’impact économique total sera probablement au moins 10 fois supérieur au simple calcul des salaires perdus par les employés fédéraux, déclare Brian Kessler, économiste chez Moody’s Analytics. Sa société estime qu’un shutdown de trois à quatre semaines coûtera environ 55 milliards de dollars à l’économie".
Qu’en pensez-vous, cher lecteur ? Renvoyer les fonctionnaires américains à la maison serait-il une si mauvaise chose ? Certes, ils dépensent de l’argent. Et certes, s’ils n’en dépensaient pas, il y aurait un ralentissement de la grande machine à cracher de l’argent.
▪ Mais pourquoi serait-ce si épouvantable ?
Serait-ce si abominable si les sous-traitants de la défense ne pouvaient pas payer leurs lobbyistes ? Et si les éducateurs du département de l’Education cessaient d’éduquer ? Si les zombies de la santé rentraient chez eux ? Si les brasseurs de papier cessaient de brasser… si les ronds-de-cuir cessaient de rond-de-cuirer… et les fouineurs de fouiner ?
Serait-ce une mauvaise chose ?
Pas selon nous.
Nous développons une manière plus propre et plus simple de comprendre l’économie politique.
Il faut commencer par comprendre que la politique et l’économie ne vont pas ensemble. Ce sont deux choses séparées… Mélangez-les, et vous vous retrouvez avec un beau gâchis sur les bras.
C’est simple : on peut obtenir ce qu’on veut — plus ou moins — par la force. Ou par le commerce pacifique et la persuasion. La force est la méthode la plus facile et la plus rapide, en général… ce qui explique pourquoi elle est si populaire. C’est aussi pourquoi les gens aiment tant le gouvernement — c’est la seule institution qui peut mentir, tricher, voler et même tuer légalement. Pourquoi ? Parce que c’est lui qui fait les lois !
C’est pour cette raison que toute la querelle sur le shutdown est si intéressante. Les zombies — par définition — restent en vie grâce à la force. Ils obtiennent des subventions, des allocations, des contrats, des salaires — tous directement ou indirectement grâce au pouvoir policier de l’Etat. Ils vivent de politique, non d’économie. Et aujourd’hui, une telle quantité de l’économie s’est zombifiée que la presse peut désormais dire que "personne" ne veut un shutdown.
C’est presque vrai. La bataille du shutdown n’est pas celle consistant à arrêter la machinerie de la force… c’est celle pour décider qui pourra l’utiliser, et pour quel dessein : qui dépouillera-t-on de ses biens ? Qui se partagera le butin ?
Bien entendu, c’est aussi le sujet des élections… et pourquoi on dépense autant pour elles : il y a beaucoup d’argent en jeu. Du pouvoir, aussi. Dire aux gens ce qu’ils doivent faire est presque aussi gratifiant que leur voler leur argent. Et lorsque votre groupe contrôle un grand empire comme les Etats-Unis d’Amérique, on peut donner des ordres aux gens en interne et à l’étranger. Ce doit être vraiment passionnant, si l’on en juge par le nombre de personnes qui souhaitent le faire.
"Le meilleur gouvernement est celui qui gouverne le moins", a dit Thomas Jefferson. Il avait raison. Moins on gouverne… moins on ment, triche et vole. Moins on utilise la force pour obtenir ce qu’on veut.
Enlevez la force brute, et tout ce qui reste, c’est l’économie — si ennuyeuse : fabriquer des choses, faire du commerce, fournir des services, vendre, investir. Pas étonnant que le gouvernement soit si populaire.
1 commentaire
Soit il y a une erreur de transcription, soit Bill Bonner est tombé sur la tête. Mille milliards de dollars par semaine paraît un peut trop, non?