▪ Pour évaluer la valorisation d’une entreprise, vous avez bien sûr tous les ratios boursiers comme les PER ou autres VE/ROC (valeur d’entreprise rapportée au résultat opérationnel courant) et VE/CA (valeur d’entreprise rapportée au chiffre d’affaires)…
Mais vous avez également, parfois, l’interprétation du comportement des actionnaires des groupes. Cela veut dire qu’un mouvement de cession de leur part, même s’il est clairement affiché, pourrait être interprété comme un signal important de vente.
Prenons Illiad par exemple. Le 4 septembre dernier, Xavier Niel annonce la cession de 3% de son capital, dans une fourchette comprise entre 179 et 183,50 euros. Le titre qui valait alors 184 euros corrige pour retomber à 173 euros. Certes, on ne peut pas parler de grosse correction mais c’est un signal. Si Xavier Niel décide de céder des titres, c’est qu’il trouve que payer Illiad sur un PER supérieur à 30 commence à être élevé…
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On peut également se dire que le fondateur du groupe, qui sait bien que les arbres ne montent pas jusqu’au ciel, envoie ainsi un signal de prudence à ses actionnaires sur l’une des plus belles success stories de la cote. Que va-t-il faire dans les prochains mois alors qu’il détient encore 55,3% du capital ? D’où des incertitudes bien légitimes et des pressions sur le titre.
▪ Les cessions peuvent être des signaux forts
Un autre exemple dont je veux vous parler : Eiffage. Le 9 septembre dernier, Groupama, actionnaire à hauteur de 6,9% du capital, décide de se désengager, donc de vendre ses six millions d’actions, soit l’intégralité de sa participation dans le groupe de BTP. Bien sûr, les titres ne sont pas cédés sur le marché mais reclassés auprès d’investisseurs institutionnels.
Mais cette cession est là aussi un signal fort. Car quel groupe voudrait vendre un actif qu’il pense pouvoir encore monter ? L’action est passée en cinq séances de 44 à 40,85 euros. Le titre était cher, sa progression atteignait plus de 30% depuis le début de l’année et ses ratios boursiers n’avaient rien d’alléchants avec notamment un PER de 15 aux cours actuels… Pas de quoi s’enthousiasmer d’autant que la rentabilité nette reste encore sous les 2%.
Bien sûr, cette cession de Groupama ne veut pas dire que le titre va s’effondrer mais elle peut amener certains actionnaires à s’interroger : si les gros actionnaires se mettent à vendre, que doivent faire les plus petits ?
Un bon conseil donc : avant d’acheter une action, regardez bien au travers des communiqués si un gros actionnaire ne vend pas au même moment ou dit réfléchir à vendre dans les prochains mois… Si c’est le cas, abstenez-vous d’investir.
[NDLR : Pour en savoir plus sur ce que font les initiés et comment appliquer cela à votre PEA, suivez les conseils et la stratégie d’Eric Lewin : tout est là !]