▪ Ces dernières semaines n’ont pas été faciles pour les Japonais.
Tout d’abord, la plus grosse entreprise du pays, Toyota, a été obligée de rappeler des véhicules sur trois continents après avoir découvert que la pédale de frein avait tendance à se "coincer" sur certains modèles. Les consommateurs sont devenus très attachés à cet accessoire qu’est le frein sur certains véhicules modernes, et n’ont pas vraiment apprécié la négligence technique de Toyota. L’entreprise a dû faire des excuses publiques au monde entier… avant d’ajouter qu’elle allait fermer cinq sites d’assemblage aux Etats-Unis.
Ensuite, une nouvelle quelque peu embarrassante est tombée dans le même secteur : la Chine avait supplanté le Japon en tant que plus gros fabricant automobile au monde.
Jamais deux sans trois, dites-vous ? Oui, ça se confirme, avec cet autre coup du sort : l’agence de notation Standard & Poor’s a menacé d’abaisser la notation du gouvernement japonais, parce que le Premier ministre Yukio Hatoyama avance trop lentement dans sa réduction des niveaux de dette beaucoup trop élevés du pays.
En ce moment, votre chroniqueur flâne dans Tokyo. Il profite des dépouilles de la spirale déflationniste, tout en regrettant la devise locale forte. Les prix continuent de baisser… mais le yen refuse de céder d’un iota, même sous la menace d’abaissement du crédit. Malgré tout, une chambre qui se louait à 30 000 yens se loue aujourd’hui pour une fraction de ce montant. Les restaurateurs et les commerçants se livrent une guerre des prix sans merci pour attirer des consommateurs japonais qui demeurent frugaux. Et, alors que Tokyo n’a jamais été une ville "bon marché" à visiter, elle est beaucoup plus abordable aujourd’hui qu’elle ne l’était pendant les années de bulle, avant que le Pays du Soleil Levant ne subisse l’une des périodes les plus déflationnistes que l’histoire de l’économie moderne ait connue. L’année dernière, alors que les prix à la consommation des économies industrialisées remontaient de près de 1,3%, ils ont chuté de presque 2% ici au Japon.
▪ Mais pendant que l’appétit du Japon faiblit, le reste de l’Asie a de plus en plus faim. Avec la Corée du Sud, cette petite bande d’îles dispose généralement d’une très grande partie des réserves de gaz naturel du monde. Aujourd’hui, cette tendance change. Comme l’a observé Chris Mayer il y a quelques jours, il y a des nouveaux participants dans la demande pour le carburant propre… et de nouvelles façons d’en tirer bénéfice en investissant dans ce secteur.
"L’Australie est en lice pour devenir au gaz naturel ce que le Moyen-Orient est au pétrole", observe Chris, qui revient tout juste d’un séjour dans le pays des kangourous, où il a emmené quelques investisseurs en visite. "Cela pourrait devenir le plus gros boom, en termes de matières premières, pour l’Australie", nous assure-t-il.
"L’Asie est le marché qui progresse le plus vite en matière de gaz naturel liquide (GNL). Actuellement, le Japon en est le plus gros acheteur. Le Japon et la Corée du Sud représentent à eux deux 53% de la capacité mondiale de regazéification (c’est-à-dire la capacité à importer du GNL et à le transformer en gaz pour l’utilisation industrielle et la consommation privée). Mais la demande, ailleurs en Asie, les rattrape :
"Comment le marché va-t-il répondre à cette augmentation de la demande asiatique ? C’est là qu’intervient le GNL de l’Australie toute proche. La quantité d’argent investie dans le secteur est stupéfiante. Le projet Gorgon — un projet commun entre Exxon Mobil, Chevron et Shell en Australie — va à lui seul coûter pas moins de 50 milliards de dollars. Il a déjà des contrats d’une valeur de 60 milliards pour fournir l’Inde et la Chine, et va sûrement en obtenir d’autres avant qu’il démarre en 2014".
"Il y a d’autres entreprises qui ont elles aussi de grandes ambitions avec le GNL. Woodside Petroleum, une entreprise australienne spécialisée dans le pétrole et le gaz, veut être la première en matière de GNL d’ici 2020".
"Résultat de toute cette activité, l’Australie va défier le Qatar en tant que plus gros exportateur de GNL. Un analyste a dit : ‘les chiffres sont phénoménaux. C’est à en perdre la tête. Nous allons entrer dans une période de boom du GNL’."
"Il n’est pas impossible qu’au cours de la prochaine décennie, le GNL surpasse le charbon en tant qu’exportation la plus valable en Australie. Le gouvernement soutient bien évidemment les projets de GNL — cela va lui permettre de remplir ses coffres avec les revenus des taxes. Regardez ce que le pétrole a fait pour le Moyen-Orient ; la même chose pourrait très bien se produire en Australie", conclut Chris.
[NDLR : GNL, alternatives au pétrole, charbon… investissez maintenant dans les énergies qui feront parler d’elles demain ! Il suffit de suivre le guide…]