▪ Il y a de nombreuses théories pour expliquer le gouvernement. La plupart ne sont rien d’autres que des falsifications, des justifications et des discours creux. L’un essaie d’escroquer l’individu moyen… l’autre affirme que c’est « pour son bien »… et le troisième prétend qu’il serait perdu sans. La plupart ne sont pas vraiment des « théories »… mais des prescriptions, des plans pour créer le genre de gouvernement que le « théoricien » aimerait avoir. Et ces plans, naturellement, flattent son intellect et stimulent son imagination.
Le « contrat social », par exemple, est une supercherie. On ne peut avoir de contrat si on n’a pas deux parties souhaitant le passer. Elles doivent se rencontrer en étant véritablement d’accord sur ce qu’elles vont faire ensemble.
Or quel est le « contrat social » avec le gouvernement ? Il n’y a pas eu de véritable accord. Le contrat a été imposé au public. Imaginez maintenant que vous vouliez en sortir. Pouvez-vous décider d’une « rupture de contrat » ? Vous refusez de payer vos impôts et de vous laisser manipuler par les agents de sécurité aux aéroports et autres employés gouvernementaux. Combien de temps avant que vous ne finissiez en prison ?
Quel genre de contrat est-ce si l’on n’est pas d’accord et qu’on ne peut pas en sortir ? Ils peuvent le déguiser… imprimer un bout de papier… faire une cérémonie solennelle durant laquelle tout le monde fait semblant qu’il s’agit d’un vrai contrat. Mais il ne vaut pas le papier sur lequel il est écrit.
Et quel genre de contrat permet à une partie de changer unilatéralement les termes de l’accord ? Les autorités décident de nouvelles lois quasiment tous les jours. La bureaucratie émet de nouveaux édits. Le système fiscal change. La livre de chair qu’ils ont déjà eue ne suffisait pas ; ils veulent désormais une livre et demi !
▪ Il faut se poser les bonnes questions…
Voici les questions essentielles : pourquoi laissons-nous d’autres gens nous dire quoi faire — ne sommes-nous pas tous égaux ? Quel est le but d’un gouvernement ? Combien coûte-t-il et quels avantages confère-t-il ? Une théorie devrait expliquer une chose sans faire référence à une autre. C’est-à-dire qu’une métaphore ne fonctionne pas. Ce n’est qu’une description. Si l’on dit qu’un gouvernement est une sorte de « contrat social », on ne fait que décrire ce qu’il nous semble être… ou ce à quoi on pense qu’il pourrait être comparé.
Essayons plus simple : le gouvernement est un phénomène naturel, une expression de relations de puissance, dans laquelle certaines personnes cherchent à dominer les autres par la force. Ces dominateurs rassemblent les « initiés » de sorte qu’ils puissent prendre l’argent, le pouvoir et le statut aux autres, les « outsiders ».
Beaucoup de gens pensent que le gouvernement fournit des services. C’est vrai, mais c’est secondaire. Les gouvernements distribuent souvent le courrier. Ils n’y sont pas obligés. Il y aurait encore des gouvernements s’ils ne contrôlaient pas la Poste. Et s’ils n’avaient pas de département des pêcheries en eau douce ou de programme pour apprendre aux chiens à compter jusqu’à 20 ? Ils exerceraient encore et toujours une activité gouvernementale… et auraient quand même leurs hélicoptères, leurs chauffeurs et leurs notes de frais.
S’ils perdaient le contrôle de la police et de l’armée, en revanche, ce serait tout différent. La force est l’essence du gouvernement, pas un détail décoratif. Sans armés ou police, ce ne serait plus des gouvernements, mais des associations volontaires comme le Rotary Club.
En 2012, les Etats-Unis ont vécu une élection présidentielle. Plusieurs hommes se sont présentés pour offrir de prendre en charge le gouvernement du pays. De quoi exactement allaient-ils prendre la charge ?
Le gouvernement est un fait. Il existe. Il est aussi commun que les acides gastriques. Il est aussi omniprésent que les poux et aussi inévitable que la vanité. Mais qu’est-ce ? Pourquoi existe-t-il ? Et qu’est-il devenu ?
Nous verrons cela dès demain…
3 commentaires
Votre analyse est « revigorante ».Bravo,continuez.
Cher Monsieur, j’apprécie toujours vos chroniques et je suis bien d’accord : le contrat social n’est qu’une utopie propagée par un gigolo passablement malsain auquel, depuis près de 2 siècles et demi, nous devons, en France, un fichue pagaille…. Ce pays ne joutait-il pas, à l’époque, le même rôle que les Etats-Unis à la fin du vingtième siècle ? Et après les 30 piteuses (corresponant aux soi-disants 30 glorieuses) n’est-il pas devenu, après avoir empoisonné tous les pays européens, après avoir laissé des centaines de milliers de morts (tous jeunes hommes) du fin fond de l’Espagne à celui de la Russie, après 2 invasions, un petit pays dans la moyenne ? Ne faut-il pas rappeler que le délai entre le 14 juillet et de 18 brumaire (avènement de la « liberté » et arrivée du dictateur) n’est que de 10 ans, comme entre Austerlitz et Waterloo
La lecture de la « République » de Platon (plus de 2 millénaires) est fort instructive et cet ouvrage est un excellent modèle, qui reste d’actualité, pour la prospective…. Amicalement
Post scriptum : Entre le diagnostic de Juvénal dans ses satires, « panem et circenses », et l’effondrement de l’empire romain, il s’est écoulé 3 siècles, mais l’histoire s’accélère terriblement, qu’en pensez-vous ?
Et, au fait, savez-vous quelle est la république qui a eu la plus longue durée ?
Amicamement. maurice