▪ Parlons des grenouilles. Nous aimons beaucoup les Français. Nous avons vécu parmi eux pendant 15 ans. Nous avons appris leur langue. Nous avons appris leurs coutumes.
Nous n’avons jamais appris, toutefois, à apprécier la manière dont ils traitent les gens qui essaient de gagner de l’argent. Ils agissent comme si c’était un crime… ou que ça devrait l’être. Et si l’on y réussit — en dépit des efforts des régulateurs, politiciens, bonnes âmes et autres syndicalistes –, ils prennent l’argent.
Personne n’est plus avide qu’un Français qui se moque de la richesse. Il fait semblant de trouver que gagner de l’argent est vulgaire… mais il n’a aucune inhibition quand il s’agit de le dépenser — surtout s’il ne lui appartient pas. Agitez un billet de 10 euros dans les rues du 16ème arrondissement ou d’une banlieue de Seine-Saint-Denis, vous serez bien vite poursuivi par une armée de percepteurs d’impôts.
Le problème, c’est que les percepteurs n’ont plus beaucoup de cibles. Les riches désertent le pays.
Certaines grandes fortunes françaises ont déjà déménagé à l’étranger pour éviter les impôts que le pays prélève sur la succession et la richesse. A présent, selon les agents immobiliers, les jeunes actifs aisés sont également en train de partir, guère ravis par la perspective d’un impôt de 75% sur les revenus de plus d’un million d’euros et d’une taxe sur les plus-values dépassant les 60% sur les actions, les obligations et les cessions d’entreprises…
Augmenter les impôts a coûté à la France certains de ses citoyens les plus prospères et les plus productifs. Mais ça n’a pas beaucoup aidé les finances du pays. Moody’s a dégradé sa dette lundi, la faisant passer de AAA à AA1.
▪ M. Hollande et l’huile de palme
Oui, ces pauvres Français ! Ils ont des problèmes. Le pays est envahi par les zombies. Ils sont partout ; la moitié de la production du pays est dépensée par le gouvernement.
Les zombies ont leur homme au pouvoir — François Hollande. Mais le président français est en train de découvrir qu’il ne peut pas faire plaisir à tous les zombies, tout le temps. La France a déjà emprunté et dépensé à l’excès. Le gouvernement ne peut pas mettre la main sur une partie plus grande encore du patrimoine de ses citoyens sans s’attirer le discrédit.
Cela met M. Hollande dans une position difficile. Il doit augmenter ses revenus. Mais il ne peut plus pressurer les riches. Il y a quelques jours, il a expliqué sa démarche. En plus des augmentations d’impôts visant les riches, il propose de faire passer la TVA de 19,6% à 20% sur une gamme de produits de consommation. De plus, il imposera des taxes punitives spécifiques à certains produits. Dans cette malheureuse catégorie, on trouve l’huile de palme, pour laquelle la taxe sera quadruplée.
Qu’est-ce qui ne va pas avec l’huile de palme ? Apparemment, certains des zombies de M. Hollande affirment qu’elle est mauvaise pour la santé et pour l’environnement. D’autres zombies, eux aussi ses partisans, mangent beaucoup de Nutella — fabriqué à base de noisettes, de cacao et… d’huile de palme. Les Français en consomment 75 000 tonnes par an. Pour beaucoup, c’est une partie importante du régime alimentaire. Le parti communiste a donc déclaré qu’une taxe sur le Nutella était « une taxe sur les travailleurs ».
Que peut faire ce pauvre M. Hollande ? D’un côté, il lui faut augmenter les recettes du gouvernement. De l’autre, il y a les communistes. Sans compter les vigoureux adversaires de l’huile de palme !
Oh là là… « le vent tourne pour la France », a déclaré un gestionnaire de fonds interrogé par CNBC. L’économie ne se développe pas — avec un PIB qui a augmenté de 0,2% au troisième trimestre, tout à fait sujet à une erreur statistique. Ses riches s’en vont. Son chômage est élevé. Les agences de notation ne la lâchent pas. Et le magazine The Economist lui a une fois de plus consacré sa couverture, montrant des baguettes de pain auxquelles est fixée une mèche allumée, et le titre « France, la bombe à retardement au coeur de l’Europe ».
« French bashing« , a soupiré, vexé, le ministre des Finances Pierre Moscovici.
5 commentaires
. « Sans compter les vigoureux adversaires de l’huile de palme ! »
Les opposants à l’huile de palme, destructrice d’écosystèmes et endiabètiseuse de pauvres, ont beaucoup, beaucoup de chemin à faire pour arriver à la cheville des puissants lobbies de l’huile de palme, OGM et autres.
Delphin
Bah ! Bill. J’apprécie habituellement beaucoup vos écrits, mais là, vous déconnez un tantinet avec ce vieux refrain libéralo-anglo-US-saxon de « c’est la chasse aux riches qui tue l’économie ». C’est d’une tristesse pour un homme aussi intelligent, cultivé et humaniste (si si) que vous.
Ceux qui ont le plus de responsabilité dans la mort de l’économie, les véritables fossoyeurs, ce sont ceux qui ont le pouvoir industrialo-financiaro-politique, ceux qui ont les moyens de fabriquer l’opinion et ont toutes les manettes des gaz en main, pas l’ouvrier qui se lève à 6 du mat pour gagner un peu plus d’un SMIC et qui se retrouve, un beau matin et sans savoir pourquoi, sans travail. Le coiffeur coiffait, le restaurateur restaurait… et paf ! Plus de clients. Ah oui ! c’est vrai, la crise est passée par là. Une crise imprévisible, un crise phénomène naturel, comme les ouragans ou les épidémies ? Hmmmm… La faute à pas de chance ?
Soyons sérieux. Sont-ce eux les zombies ? les coiffeurs, les restaurateurs, les ouvriers, qui, effectivement, tendent la main aujourd’hui ?! Ben voyons ! Des gens couchent dans des tentes à la périphérie des grandes villes américaines, ils n’ont aucun contrôle sur le fait d’avoir ou non du travail (et ne l’ont jamais eu), ils ne sont ni suffisamment instruits, ni suffisamment intelligents pour comprendre la mécanique et complètement drogués par les média. Mais vous avez raison, ce n’est pas la peine de les aider (ni de les plaindre). Finalement, ils n’ont que ce qu’ils méritent. Ils n’avaient qu’à pas se laisser berner par les beaux mensonges des vendeurs de crédit et de leurs marionnettes politiques. Ceux qui sont à plaindre, vraiment, ce sont ces pôvres familles qui ont encaissé l’argent des crédits et ont multiplié les petits pains jusqu’à ce que l’économie en vomisse, ou ceux qui gagnent plus d’un million par an et qui vont être obligées de s’expatrier. Ou pire, de payer plus d’impôts ! Horreur ! Ah bah, ça oui ! Toute ma compassion à ceux-là.
Et quoi ! C’est que 1 million d’euros par an, ça ne permet pas de vivre décemment ! Il faut plus ! Combien ? 2 millions par an ? 10 millions ?!
Je me permets de vous rappeler, car vous le savez fort bien, que ce n’est pas le capital (des riches, donc) qui crée la richesse. Non non non. Et qu’on n’a pas besoin d’être capitaliste (de vivre de son capital) pour être créateur d’emplois ou de richesses. Et je vous re-cite mon exemple paradigmatique sur ce fait incontournable :
– laissez une tonne de d’or sur une île richement pourvue en faune et en flore et faites échouer une centaine d’hommes, plus loin, sur une autre île du même genre. Revenez deux générations plus tard et regardez sur quelle île a été produit le plus de richesses. La tonne d’or n’aura même pas été assez bonne pour servir de niche aux oiseaux et sera couvert de fientes. Les actionnaires, les rentiers, les spéculateurs et les banquiers ne créent strictement aucune richesse. Ils la siphonnent, ils l’aspirent comme un trou noir et la détruisent en grande partie en mettant cette destruction (très peu créative en vérité) sur le dos de la compétitivité.
En outre, j’en ai plus qu’assez d’entendre des bêtises aussi énormes que « c’est la sécurité sociale qui plombe les comptes publics français ». De grâce ! étudiez les chiffres en profondeur, sur une durée suffisamment longue et sans a priori !
Ce qui plombe la dette publique française, ce sont les intérêts de la dette. En 2010, ces intérêts représentaient 1400 milliards sur les 1600 milliards de dette !!!! Vingt-dieux ! 1400 milliards, ça fait combien de trous de la sécu ?… Et pourquoi avons-nous des dettes ? Parce que nous visons au-dessus de nos moyens ? Eh bé non.
Encore une fois, les chiffres le montrent, l’endettement de la France a commencé à décoller, lentement puis de manière exponentielle, après que notre bon ami, le super intelligent Giscard, a fait voter la loi Pompidou (1973) (dites aussi loi Rothschild pour la bonne raison que Mister Pompidou était D.G. de la banque Rothschild France). A partir de 1973, l’état français, qui était très très peu endetté à l’époque, a été obligé d’emprunter sur les marchés financiers plutôt qu’à sa banque centrale. Voilà le crime ! Et on sait à qui il profite.
Si nous avions pu emprunter à notre banque nationale, même en payant un intérêt (qui serait revenu à l’état) nous n’aurions pas été à la merci du grand capital et nous n’aurions plus de dettes depuis longtemps. Le croirez-vous !? Nous avons remboursé plusieurs fois le capital. Voyez les chiffres !
Pourquoi avons-nous cédé ce droit fondamental de disposer de notre propre monnaie, pour échanger notre propre travail ?…… Pour éviter que les gouvernements ne fassent trop tourner la planche à billets. Nooon !…… Ben si. Et aujourd’hui, non seulement la planche à billets tourne comme jamais dans l’histoire, mais encore, nous n’avons plus aucun contrôle sur le processus, puisque les banquiers ne sont pas élus. Enfin… si. Draghi, Monti… La nouvelle démocratie banano-banquière (décomplexée) est arrivée !
Pour conclure, ce mot d’humeur, j’en reviendrai à mon exemple des deux îles. Ce qui produit de la richesse, c’est le travail de l’Homme, pas le capital. Mais pour échanger son travail contre un autre travail, l’Homo sapiens a inventé la monnaie. Plus pratique que le troc, n’est-ce pas ? Et donc, pour pouvoir échanger son travail contre un autre travail, l’Homo sapiens doit aujourd’hui ACHETER sa monnaie. Sa PROPRE monnaie ! au monde financier mis en place par, et pour, les banques (à ce sujet, revoyez l’histoire **délirante** de Jekyll Island qui a amené la création de la FED).
Ce sont eux, aujourd’hui, nos braves banquiers, servis fidèlement par leurs marionnettes politiques, qui tuent l’économie. Et ceux-là, ce ne sont pas des zombies, ce sont des vampires ! Car, dites-moi, serait-ce les idées de gauche qui ont conduit au chaos actuel ?… Ne serait-ce pas plutôt les bonnes vieilles idées de la droite néolibérale, dite décomplexée ? Greespan l’illusioniste n’était-il pas un admirateur de Ayn Rand ?
Regardez autour de vous aux USA. Les gens sont-ils heureux ? Montrez-moi où est la réussite du modèle ultra-libéral gouverné par ces riches… créateurs de sublimes richesses… invisibles.
Et, voyons voir, le secteur financier représente plus de 40% du PIB US et le secteur de l’armement au moins 30% ? Que peut donc engendrer un pays dont le PIB est composé à 70% d’émission de fausse monnaie (via le crédit) et de fabrication d’armes ? Facile ! Ce pays produit des crises financières et des guerres. Vérifiable en ouvrant simplement les yeux. Évidemment, on peut prétendre que les crises et les guerres sont aussi inévitables que les ouragans et sont le propre de l’Homme, mais si on met les bonnes lunettes, on aperçoit une autre vérité pointer le bout de son nez hors du brouillard.
Pour ma part, que les Pineau et autres malades de l’argent et du pouvoir aillent vivre en Belgique ou sur Mars, est une bénédiction. L’Homme est créateur par nature. Ils seront remplacés. Espérons que ce soit par des individus plus sains.
Le problème, c’est que Hollande est trop mou, à vrai dire. Il aurait du faire comme les USA l’ont fait pour AIG et consorts : nationaliser (la comble pour un pays soi-disant capitaliste). Et, surtout, il aurait dû casser la machine des zombies en refusant de payer cette dette indue. Vous avez bien lu : INDUE.
Le jour où les peuples pourront imprimer leur propre monnaie, au lieu de laisser ce privilège à des institutions privées pathologiques qui ont semé la chaos à travers toute la planète, ce jour là, nous seront peut-être à l’aube d’une vraie révolution.
D’ici là, bien évidemment, il faudra que les consciences s’élèvent (préalable indispensable) et que l’Homo sapiens invente un système de gestion du réseau social entièrement nouveau.
C’est pas gagné ! comme on dit.
Au fait, la concession de la FED (qui était de 99 ans) se termine le 23 décembre 2012. C’est peut-être ça, la vraie fin du monde ? Humour noir Maya ?
Mes amitiés,
D. Talmone
Et moi je plains tout ces pauvres gens riches de deniers mais pauvres de richesses humaines ! Verrez vous un jour un billet de banque pleurer sur votre tombe ? Sommes nous immortels ? La cupidité de certains est sans limites, les inventeurs du Monopoly l’avaient compris et pensait qu’avec ce jeux ils pourraient faire comprendre à certains l’irrationalité de ce modèle économique qu’est le capitalisme financier sans foi ni loi qui s’accapare des richesses au lieu d’en produire. C’est un modèle fou qui poussent les Etats à faire croître la consommation et à s’endetter pour faire rentrer des taxes faute de pouvoir taxer ceux qui ont accumulé du capital, cela appauvrit les richesses de la planète, empêche le développement économique au bénéfice de tous. Quand les fortunes particulières croissent, les démocraties rétrécissent !
Monsieur Bonner,
French bashing ! Oui bien sûr !
Il y en a ras le bol de cet acharnement contre notre pays.
On sait bien que les Anglais n’aiment pas la France, quoiqu’ils en disent, et que le monde économique anglo-saxon serait ravi de voir enfin la France se casser la gueule cela éviterait de voir la poutre qu’ils ont dans l’oeil. Car à la fin qui a provoqué cette crise dans laquelle nous nous débattons ? Sinon ces pauvres financiers que l’État français tond au final bien peu. Et ces mêmes experts qui nous harassent encensaient, il y a peu encore, ce modèle prédateur qui nous mène dans le mur. Un peu de modestie et de solidarité ne nuiraient pas à vos analyses.
Et soyez un peu plus mesuré avec la France au lieu de reprendre bêtement les analyses de ce journal anglais qui ferait bien de balayer devant sa porte quand on constate l’état du pays.
Cordialement.
Jean Sepulchre
Certes… de l’ or sur une île déserte, c’ est comme de l’ or dans le monde civilisé. Certes.
Votre argumentaire est à l’ image de votre histoire-exemple. No comment.
Je vous souhaite un joyeux trolling, tant mieux si ça vous fait plaisir.
Un actif aisé de 29 ans récemment expatrié.