▪ Que s’est-il passé ces derniers jours ? Pas grand-chose.
Que se passera-t-il cette semaine ? Probablement la même chose ou à peu près.
Dans une marmite, l’eau frémit longtemps avant de commencer à bouillir.
En attendant l’ébullition, revenons-en aux zombies — et à notre hypothèse, qui tente d’expliquer de quelle manière même des organismes sains tendent à se dégrader à mesure que le temps passe.
En deux mots : ils sont envahis par les zombies.
Au fil du temps, les gens trouvent des moyens de truquer le système. Ils obtiennent de petits privilèges… des faveurs spéciales… et un statut élevé. Ils complotent pour décrocher des contrats gouvernementaux… des bons alimentaires… des traitements de faveur. Ils ne sont pas tous paresseux. Ils ne sont pas tous malhonnêtes. Mais ils profitent tous d’un système corrompu. Même si un programme… une politique… une guerre n’ont aucun sens, ils veulent que ça continue. Leur gagne-pain en dépend !
L’un approuve la qualité de votre viande. Un autre s’assure que vous avez mis assez d’acier dans votre béton. Un autre a pour tâche de fouiller votre grand-mère avant qu’elle ne monte dans l’avion, afin de s’assurer qu’elle n’a pas d’armes à feu sur sa personne. Un autre encore conseille le gouvernement sur les questions de parité.
A mesure que s’accroît la quantité d’argent qui coule dans les tuyaux et conduits mis en place par les fonctionnaires, de plus en plus de gens font la queue pour en avoir. Au lieu de se débrouiller par eux-mêmes — en échangeant de vrais biens et services avec leurs concitoyens — ils vont là où l’argent coule. Un robinet grand ouvert offre des emplois mieux payés que dans le privé. Un autre fournit nourriture gratuite, logements subventionnés ou soins médicaux aux dépens de quelqu’un d’autre.
« La moralité, c’est ce qui rapportait autrefois », dit Mancur Olson. Il veut dire par là que les habitudes et les valeurs sont formées par les circonstances. Ce qui fonctionne devient ce qui est « bien ».
▪ Ensuite, les choses tournent au vinaigre
A mesure que le système se dégrade, les choses fonctionnent autrement. Ce qui marchait autrefois, c’était le travail… l’éducation… et l’épargne. C’était « au coeur du pays » que les Américains travaillaient… fabriquaient des choses… et gagnaient de l’argent. A présent, la route vers le succès fait un détour par Washington et New York. Ce qui rapporte, c’est la spéculation, connaître quelqu’un qui a le pouvoir, ou obtenir une faveur des autorités.
A présent, les mères veulent que leurs enfants travaillent pour « le système »… qu’ils rejoignent les rangs des bureaucrates — pour avoir un avantage… pour être dans un secteur privilégié par les autorités. Elles savent qu’il est quasiment impossible d’avancer sans « piston ». Le poids des taxes et des réglementations est simplement trop lourd.
Tout ça représente une bonne partie des raisons pour lesquelles les salaires américains stagnent depuis 40 ans… et les revenus des ménages sont quasiment de retour à leurs niveaux d’il y a deux décennies.
Bien entendu, ce phénomène — la zombification — s’applique aux organismes privés et aux entreprises comme aux gouvernements. A mesure qu’une entreprise vieillit, elle se transforme généralement : d’un organisme dynamique, tourné vers l’extérieur, elle devient une structure pataude et bureaucratique qui se concentre sur la conservation du pouvoir et de l’argent à tout prix.
La grande différence entre le gouvernement et les organismes privés, c’est que seul le gouvernement a le pouvoir de vous forcer à faire quelque chose. Lorsque les organismes privés sont infestés de zombies improductifs, ils font faillite… ou sont repris par des structures plus dynamiques. Le gouvernement continue généralement à favoriser les zombies… jusqu’à ce que le pays tout entier fasse faillite.
1 commentaire
Bonjour Bill,
J’adore vous lire.
Je ne sais pas si la réciproque est vraie et c’est tant mieux : l’univers des possibles est ouvert.
Vous ne parlez que de bon sens. C’est terrien, votre analyse, votre ressenti.
Ce que vous appelez zombification, c’est le collectivisme forcené dans lequel nous vivons (survivons).
Et comme par hasard, c’est la désintégration du système communiste de l’URSS qui en a permis, chez nous, les occidentaux, l’émergence voire le renforcement.
La menace socialiste n’est pas du tout une menace fantôme.Et le pire, c’est que les USA semblent gangrenés comme en Europe. L’infection a pris sur vous aussi. 47 millions d’assistés a dit Rommney, c’est faux, ils sont 2 ou 3 fois plus : car il y a ceux qu’on voit et ceux qu’on ne voit pas comme aurait dit Bastiat.
Bien à vous
Eric W.