▪ J’espère que vous profitez bien des vacances.
Appréciez la tranquillité, installez le hamac, faites la grasse matinée.
Non, cher lecteur, je ne me livre pas à un exercice de sadisme pervers consistant à remuer le couteau dans la plaie alors que les enfants ont repris le chemin de l’école — et les autres le chemin du travail — pendant que le fond de l’air se fait plus frais chaque matin.
Je parle plutôt des vacances boursières et économiques. Celles auxquelles nous avons le droit en ce moment après les mesures « décisives » prises par Mario Draghi et Ben Bernanke.
Certes, il y a fort à parier qu’avec les chiffres économiques déplorables qui nous arrivent des quatre coins du globe, le répit sera de courte durée, comme l’expliquait Philippe Béchade hier :
« [Les optimistes] n’ont manifestement pas été impressionnés par ce qui se passe au Brésil où les prévisions de PIB ont été abaissées en six mois de 3,8% à 2% — une des plus fortes décélérations des 30 dernières années ».
« Le déficit commercial de l’Inde (toujours dopée selon eux par les exportations) ne les alarme pas non plus. Ils affichaient jeudi la même sérénité face au PMI manufacturier chinois d’HSBC qui stagne vers 47,8 au mois de septembre (contre 47,6 au mois d’août) et reste en dessous du seuil technique des 50 pour le onzième mois consécutif. Tant que la Chine reste au-dessus des 7% de PIB, tout baigne ! »
« De toute façon, rien de fâcheux ne saurait arriver puisque les banques centrales sont à la manoeuvre et qu’il est inutile et absurde de parier contre elles puisqu’elles sont pratiquement infaillibles. Il ne leur vient pas une seconde à l’esprit que les banques centrales mènent un combat tout aussi absurde et inutile contre les cycles économique et que c’est une bataille perdue d’avance ».
▪ En attendant que la réalité les rattrape, nous avons droit à une période de calme relatif. La Zone euro semble sauvée. La Grèce ne fait plus les gros titres. Aux Etats-Unis, c’est Mitt Romney qui domine l’actualité.
Bref… c’est les vacances !
Nul doute — ou en tout cas, nul aux Publications Agora — que la crise est loin d’être terminée. Les dettes ne sont pas épongées, bien au contraire : on les aggrave. La croissance n’est pas de retour. L’inflation, voire l’hyperinflation, restent un danger bien présent.
En attendant que tout ça se déclenche… eh bien… nous dormons mieux la nuit… et surtout, nous en profitons pour préparer un peu la suite. Notamment en cherchant des entreprises innovantes et solides ; celles dont le potentiel est réel même en dehors des injections monétaires des autorités mondiales. Et celles qui ont les meilleures chances de s’en sortir une fois que la crise fera son grand retour.
J’espère que vous faites de même de votre côté !
Meilleures salutations,
Françoise Garteiser
La Chronique Agora