▪ Nous sommes à mi-chemin d’un week-end où tout pourrait basculer. Demain, les Grecs vont aux urnes, et le résultat du vote pourrait plonger les marchés — et toute la Zone euro — dans une débâcle « ouverte ».
Bien entendu, ce ne serait là que le catalyseur d’une crise qui couve depuis des années ; la goutte d’eau, en quelque sorte, qui ferait déborder le vase.
Ou peut-être pas, me direz-vous. Il y a eu quantité de gouttes d’eau avant ça : dégradations de notes obligataires en cascade, crises politiques, troubles sociaux… et bien d’autres événements de ce genre.
A chaque fois, les autorités sont intervenues… et ont évité le désastre. Mais à chaque fois, les mesures prises étaient un peu moins efficaces que la fois précédente.
Concernant le dernier en date — une nouvelle dégradation de la note espagnole, « il semblerait que les banques centrales aient décidé d’allumer des contre-feux », nous disait Philippe Béchade hier.
« Wall Street a en effet brusquement doublé ses gains en quelques secondes à 21h04 (de 0,6% à 1,2% en moyenne), après qu’une dépêche de Reuters, citant des sources proches du G20, ait évoqué un accord en vue d’une action coordonnée des banques centrales (Fed, BCE, Bank of England) au cas où ‘la situation l’exigerait’. »
« Un G7 extraordinaire pourrait même se tenir en marge de la réunion du G20 qui débute lundi à Los Cabos, en Basse-Californie. Ces annonces auront-elles plus d’effet que la promesse d’un prêt de 100 milliards d’euros à l’Espagne qui n’aura euphorisé les indices boursiers que le temps pour la spéculation de démolir la dette souveraine espagnole ? »
Il se pourrait donc que toutes les réunions et annonces prévues dans les jours qui viennent — quel que soit le résultat des élections grecques — n’aient qu’une efficacité de courte durée.
▪ Ceci dit, l’effondrement brutal n’est pas le seul scénario qui se présente à nous. Comme l’expliquait Dan Denning il y a quelques jours, « une option est que l’Europe suivra le chemin du Japon. C’est là le meilleur scénario possible. Dans ce scénario, les autorités empêchent la crise de la dette d’atteindre son apogée en l’étalant dans le temps. Nous disons ‘meilleur’ scénario dans le sens où une crise longue, qui se prolonge, qui transforme le marché financier en zombie peut être préférable à une crise politique et sociale. Ainsi donc, une crise politique et sociale semble inévitable à ce stade ».
Cependant, il y a une question qui mérite vraiment d’être posée à ce stade : est-ce que tout ça en vaut bien la peine ? Le modèle actuel de la zone euro ne fonctionne pas, c’est clair ; faut-il se donner tant de mal pour le sauver ?
Dan continue : « clairement, les architectes de la zone euro ont échoué à tenir compte du fait que les identités/personnalités nationales en Europe sont aussi diverses que le sont les familles élargies. Vous avez la grand-mère sévère, l’oncle fou et au moins deux ados dans leur bulle, essayant de ‘se trouver’. »
« Mais les architectes de la zone euro ont ignoré l’hétérogénéité de l’Europe afin d’imposer une fausse homogénéité […]. Pendant un certain temps, cette similitude fictionnelle a fonctionné… ou a semblé fonctionner. Mais en vérité, cela n’a jamais vraiment marché, comme le prouve très clairement l’expansion de la crise. Même si la structure de l’Eurozone a permis aux Grecs d’emprunter de l’argent comme s’ils étaient des Allemands, cela ne les a pas empêchés de rembourser leurs dettes comme des Grecs ».
Quoi que fassent les Grecs dans les jours qui viennent, nous allons sans le moindre doute vivre un été agité.
Préparez-vous, cher lecteur : vérifiez l’état de vos finances, la solidité de votre banque et de votre compagnie d’assurance-vie. Intéressez-vous à des placements solides et tangibles — l’or, la pierre –, et évitez les pièges des marchés actions. Assurez-vous d’avoir bien diversifié… revoyez vos seuils de sécurité… et si vous avez besoin d’un peu d’aide pour faire tout ça, rendez-vous avec nos spécialistes le 22 juin : il est encore temps de vous inscrire !
Meilleures salutations,
Françoise Garteiser
La Chronique Agora