** Cette semaine, la majeure partie des commentaires concernaient soit la mort d’Edward Kennedy soit la vie de Ben Bernanke. Nous ne disons pas de mal des morts, à la Chronique Agora. Nous dirons donc du mal des vivants.
* Ceux qui nous subissent depuis longtemps se rappelleront pourquoi les Etats-Unis ont choisi George W. Bush pour les diriger. La nature déteste les monopoles et a horreur du vide. A l’époque, les Etats-Unis avaient un monopole presque complet sur le pouvoir. L’Union soviétique avait jeté l’éponge. La Chine avait pris la route capitaliste. L’empire américain n’avait pas de rivaux… et avait terriblement besoin qu’on lui rabatte un peu le caquet. Mais comment ? Si un pays n’a pas de concurrents dignes de ce nom, comment peut-il être battu ? La réponse est évidente : il doit devenir son propre pire ennemi. George W. Bush était l’homme dont l’histoire avait besoin… un homme dont les néo-conservateurs pouvaient faire tout ce qu’ils voulaient… un homme sur lequel on pouvait compter pour faire ce qu’il ne fallait pas… et mettre le pays sur le chemin de la destruction.
* Oussama ben Laden lui a fort aimablement une cassette vidéo lui expliquant comment s’y prendre. Les Etats-Unis vont devoir dépenser jusqu’au désastre, disait-il. Ils devront se lancer dans des guerres futiles et coûteuses… tout en augmentant leurs dépenses internes. "W" signa la facture la plus élevée de tous les temps — pour le système de santé américain — tout en enfonçant l’empire dans sa guerre la plus onéreuse, qui durerait plus longtemps et coûterait plus que la Deuxième Guerre mondiale.
* Mais George W. Bush n’était qu’un début. Il est de retour au Texas. Et l’empire est toujours sur pied. Qu’est-ce que le Destin peut nous infliger maintenant ? Obama et Bernanke ! Obama continue les guerres impériales. Avec son comparse Bernanke, il s’est lancé dans la destruction des finances de l’empire. Lorsqu’ils en auront terminé, le dollar ne sera plus la devise de réserve mondiale. Les bons du Trésor américain ne seront plus le crédit le plus sûr de la planète. Et les Américains ne seront plus le peuple le plus riche au monde.
* Telle est notre prédiction. Prouvez que nous avons tort !
** Les lecteurs auront peut-être noté une légère différence entre ce qu’ils lisent dans nos lignes et ce qu’ils trouvent dans la presse grand public. Selon les journaux, Ben Bernanke est un héros. Il a empêché une "Deuxième Grande Dépression". Obama l’a récompensé en lui accordant un nouveau mandat. La reprise est une chose entendue.
* Sauf que ce n’est pas le cas. Les bruits continuent. Mais l’histoire est la même. Nous sommes au début d’une longue période d’ajustements — une dépression.
* Freddie Mac et Fannie Mae grimpent en flèche… mais là encore, l’histoire est la même pour l’immobilier américain. On trouve un nombre record de maisons vides. Les revenus chutent, il n’y a donc pas de raison d’attendre un rebond des prix.
* La Poste américaine annonce la suppression de 30 000 emplois. Selon Etats-Unis Today, de plus en plus de gens ont du mal à régler leurs factures de gaz et d’électricité. Et un travailleur sur trois a tout juste assez d’épargne pour durer une semaine ou moins.
* Le commerce mondial ne se remet pas non plus. L’indice de fret Baltic Dry a chuté de 45% depuis juin. La Chine est une économie de bulle basée sur le crédit, non sur une véritable croissance. Et les programmes de relance américains n’ont fait qu’empirer les choses en anticipant les futures dépenses et en alourdissant la dette américaine totale sans créer de véritable progrès économique.
* Bref, Ben Bernanke n’est pas un héros. Et l’économie n’est pas en train de se remettre.