▪ Cher lecteur, aujourd’hui, nous allons commencer par nous recueillir sur le graphe suivant.
Je vous laisse quelques secondes pour le méditer…
Que signifie-t-il ? Que si vous comptiez sur votre assurance-vie pour vous assurer des rendements sûrs et confortables, il va falloir changer de stratégie.
D’après les derniers chiffres, le rendement moyen de l’assurance-vie cette année devrait atteindre les 3%, à comparer aux 4,5% proposés en 2005 ou même les 3,4% en 2011. Un rendement de 3% ne fait pas vraiment rêver… A peine 0,9% de plus que le Livret A, c’est dire…
Pourquoi une telle baisse de la rentabilité ?
▪ Des rendements en baisse
L’assurance-vie, vous le savez, perd de son attrait aux yeux des investisseurs. Depuis septembre dernier, la décollecte atteint 6,5 milliards d’euros.
Pourquoi ? Premièrement parce que les craintes sur la survie de la Zone euro n’en finissent pas de tourmenter les investisseurs. Et les contrats euros constituent souvent une bonne part de votre contrat d’assurance-vie. Alors que la crise atteint maintenant le coeur de la Zone euro, il devient plus de difficile de croire votre conseiller financier quand celui-ci vous jure que l’assurance-vie est le placement le plus sûr qu’il soit.
Le salut passerait-il par des contrats reposant sur du « hors Zone euro » ? Pas forcément, car derrière ce terme se cache bien souvent des obligations américaines. Les marchés semblent avoir pour le moment oublié que les Etats-Unis étaient eux aussi dans une crise majeure de l’endettement, mais pas nous. Nous vous le rappelons souvent : fuyez l’illusoire sécurité des bons du Trésor.
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France : le Triple A a disparu… et après ?
Continuez votre lecture pour en savoir plus sur la vraie situation de la dette française — et surtout comment agir pour ne pas en subir les conséquences.
Tout est expliqué ici : il y a urgence, alors n’attendez pas.
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Autre raison de la décollecte : la baisse des rendements. Quatre principales raisons à cela :
1. Panique sur le marché obligataire
La baisse des rendements des obligations souveraines sur lesquelles une grande partie de la rémunération qui vous est promise. Halte là !, me direz-vous, les rendements de ces obligations explosent ! Regardez ce qui se passe pour des pays comme le Portugal dont le rendement des obligations à 10 ans a allègrement franchi la barre des 10%. Même les obligations françaises sont en hausse depuis des mois.
Certes, cher lecteur, certes. Mais, tout d’abord, votre assureur ne détient pas ces nouvelles obligations. En général, il conserve les obligations jusqu’à maturité.
Sauf quand il y a décollecte. Pourquoi ? Parce qu’il doit servir plus d’argent qu’il n’en fait entrer. Pour continuer à vous payer, il doit vendre certaines de ses obligations. Mais voilà, qui voudra de l’obligation portugaise qu’il a acquise il y a quelques années à un taux de 4%, contre 14% pour les nouvelles ? Evidemment, personne ne veut des vieilles obligations de votre assureur. Il doit donc les brader pour trouver acquéreur, et vendre 60 euros ce qu’il a acquis à 100. Conclusion, il encaisse des pertes.
Pertes qu’il pourrait compenser en rachetant ces nouvelles obligations portugaises à 14%, n’est-ce pas ? Eh bien non, feriez-vous confiance à un assureur qui vous propose des obligations qui ont été ravalées au rang d’investissement ultra-spéculatif, pour ne pas dire pourri ? Votre assureur est donc obligé de se rabattre sur des obligations considérées comme sûres.
Et comme il n’est pas le seul à préférer du bon du Trésor ou de l’obligation allemande, les rendements de ceux-ci baissent (souvenez-vous : plus une obligation est demandée, plus son rendement baisse — et inversement).
Alors qu’il avait avant de l’obligation portugaise à 4%, il possède maintenant de l’obligation allemande à mettons, 2,5%. En plus, il a matérialisé des pertes. Conclusion : le rendement de votre assurance-vie baisse.
2. Panique sur les marchés actions
La plupart des contrats d’assurance-vie sont aussi investis en actions. Or ceux-ci se sont avérés particulièrement glissants l’année dernière. Les assureurs ont essuyé des pertes et les répercutent sur les rendements de vos contrats.
3. Pertes en vues
Mais surtout, la crise de la dette souveraine dans la Zone euro ne va pas épargner votre assureur. Certains d’entre eux vont devoir encaisser des pertes selon les différents scénarios possibles d’évolution de la crise de l’euro :
– une crise obligataire mondiale ;
– une sortie d’un ou plusieurs pays de la Zone euro ;
– un long et douloureux enlisement de la crise obligataire en Europe.
Je ne vais pas vous détailler ces scénarios ou surtout leurs conséquences dans ces lignes car c’est ce qu’a très bien fait Mory Doré dans le rapport spécial Votre assurance-vie face à la crise. Je vous renvoie à son analyse et surtout au chiffrage, assureur par assureur, des pertes que vont engendrer ces différents scénarios. Mais n’oubliez pas : le scénario le moins dangereux (l’enlisement progressif mais durable) est déjà ce qui est en train de se passer. Les dirigeants européens n’ont toujours aucune solution à la crise grecque — ne parlons même pas de menaces sur l’Espagne ou l’Italie…
Or ces pertes, votre assureur va les répercuter sur votre assurance-vie, non seulement en augmentant les frais de gestion mais aussi et surtout en abaissant le rendement. D’après les calculs de Mory, selon le scénario et l’assureur, la baisse pourrait être de 1% à 1,5%.
Ce qui laisse entrevoir des rendements de 1,5% à 2% dans les années qui viennent.
4. L’inflation, la grande inconnue
Mais le plus grand danger qui menace votre assurance-vie est peut-être l’inflation. Reprenez le graphe que je vous ai présenté en début d’article. Le rendement de l’assurance-vie est en baisse mais le taux d’inflation en hausse. Officiellement, il atteint 2,5%. Une inflation qui ronge donc de l’intérieur le rendement de votre assurance-vie.
▪ Ne paniquez pas, des solutions existent !
Je sens d’ici votre angoisse, cher lecteur. Faut-il se débarrasser de votre contrat en assurance-vie. Rassurez-vous, non.
Par contre, il peut être intéressant pour vous de diversifier vos supports hors Zone euro. Ou encore d’intégrer des revenus venant de l’immobilier (SCPI, etc.). Mory Doré et Frédéric Laurent détaillent les différentes solutions qui existent dans leur rapport spécial Votre assurance-vie face à la crise et vous proposent différents supports pour diversifier vos placements :
– la pierre ;
– l’or ;
– des fonds dont la gestion est éprouvée…
Avec à chaque fois des conseils pratiques et une sélection des meilleurs moyens pour investir. Vous en saurez plus sur les dangers qui menacent les assureurs et sur les solutions que nous vous proposons pour vous protéger en continuant votre lecture.
Première parution dans La Quotidienne d’Agora le 30/01/2012.
1 commentaire
bonjour,
je viens de lire votre article sur le retour de 2007.
conseilleriez vous de vendre l’or physique aujourd’hui?
merci.