** Les marchés semblent perdre pied. Les investisseurs lisent les journaux. Ils commencent probablement à comprendre que l’économie ne reviendra pas de sitôt à la normale.
* Les économistes parlent encore d’une "stratégie de sortie". Mais au vu de ce qui se passe réellement dans l’économie, ils voudront probablement rester sur l’autoroute pendant encore longtemps ; nous parlons bien entendu de la longue route vers la ruine. Elle est peut-être fatale, mais elle n’est pas — encore — impopulaire.
* En gros, ce qui arrive est exactement ce qui devait arriver.
* Le rebond boursier commence à se faire vieux… et a peut-être déjà dépassé son sommet.
* Le consommateur se retrouve à court de temps, d’argent et de crédit. Il n’a pas d’autre choix que de réduire ses dépenses. Les taux d’épargne grimpent rapidement — de zéro à 5% environ du crédit disponible.
* Naturellement, les entreprises ont du mal à faire des ventes. Les revenus s’effondrent… les dividendes boursiers baissent radicalement…
* … et bien entendu, les entreprises essaient de réduire leurs dépenses en allégeant leur personnel.
* Lorsque la correction a commencé, elle était nourrie par des pertes dans le secteur financier. Ces pertes ont mené à des réductions de dépenses dans toute l’économie. A présent, ce sont les réductions qui mènent aux pertes financières. L’économie a suivi les marchés : maintenant, ce sont les marchés qui suivent l’économie. Les investisseurs réalisent que leurs entreprises préférées auront du mal à prospérer dans ce nouvel environnement économique.
* "Les consommateurs américains prennent un retard record sur le remboursement de leurs prêts", titre Reuters. Les défauts de paiement grimpent sur une large gamme de dettes de consommation. Les débiteurs n’ont jamais eu tant de mal à assurer leurs mensualités. Les défauts sur cartes de crédit, par exemple, atteignent 6,6%.
* Ben tiens… évidemment !
* Et pas étonnant non plus que "les banques deviennent avares de crédit", comme le rapportait Etats-Unis Today. "En dépit des gigantesques efforts du gouvernement pour soutenir les marchés du crédit, les banques réduisent radicalement leurs prêts sur cartes de crédit", dit un article en première page.
* Une fois de plus, nous voyons les plans des autorités échouer. Elles distribuent des milliers de milliards de dollars aux banquiers ; les banquiers réduisent le crédit à la consommation. Et pourquoi pas ? Ils peuvent voir ce que voient le reste d’entre nous — le consommateur n’arrive déjà pas à tenir le rythme de ses dettes actuelles.
* Au moins le consommateur s’est-il assagi. Il en a assez de l’endettement. Il a vu où menait cette voie. Ce qu’il veut, c’est se désendetter… être libre… être en sécurité.
* C’est le gouvernement qui reste englué dans les illusions. Les autorités savent que c’est un excès de crédit qui a mis les consommateurs dans le pétrin. Leur solution ? Leur donner plus de crédit !
* Les banques émettent moins de cartes de crédit que l’an dernier — 38% de moins, pour être exact. Elles abaissent aussi leurs limites de crédit — la limite moyenne, pour une nouvelle carte, a diminué de 3% pour l’instant cette année.
* Au lieu de passer l’argent aux consommateurs, les banques utilisent le cash gratuit du gouvernement pour faire leurs propres réserves… augmenter les salaires… et distribuer des primes. Ca semble raisonnable. Que pourraient-elles bien faire d’autre ?
** "Les Ouïgours sont des animaux", hurlent des foules de Chinois Hans au nord-ouest du pays. Les Ouïgours sont la minorité musulmane. Les Hans sont la majorité. Et si l’on en juge par les photos, ils veulent tuer les Ouïgours.
* Les gens intelligents sous-estiment toujours la puissance de la bêtise. Il est insensé et imprudent d’attiser une guerre raciale. Mais ça n’empêche pas les gens de le faire. La guerre, quelle qu’elle soit, est un coup porté à la raison et à la civilisation… ce qui n’a pas rendu la guerre impopulaire, même chez les gens les plus raisonnables et les plus civilisés du monde.
* Bon nombre de lecteurs de la Chronique Agora étaient déjà de ce monde lorsque les pays les plus avancés de la planète se sont lancés dans une guerre d’annihilation. Au début du 20ème siècle, la culture et la science étaient dominées par les Allemands. Des musiciens et des compositeurs allemands… des poètes et des écrivains allemands… des mathématiciens, des physiciens, des peintres, des philosophes allemands — même l’économie allemande était en tête, sa production n’étant dépassée que par celle des Etats-Unis.
* Puis les Allemands ont perdu l’esprit — tout comme les Italiens, les Russes, les Japonais… et beaucoup d’autres.
* Ce genre de chose arrive aussi sur les marchés. Qu’est-ce qu’une bulle, sinon une chose insensée et imprudente ? Une sorte de folie ? Une illusion de masse… une sottise au cours de laquelle les gens abandonnent raison et civilisation ?