Les marchés restent obnubilés par l’Europe. Des deux côtés de l’Atlantique, les yeux des opérateurs seront ainsi, une fois encore, rivés cette semaine sur la réunion au sommet (on ne les compte plus) de ce vendredi 9 décembre.
▪ La Chine atterrit en douceur
Mercredi dernier, six des principales banques centrales au monde, en particulier la Fed et la BCE, intervenaient pour maintenir la liquidité des opérations sur le marché en dollar. C’est une première depuis fin 2008, où la même chose avait eu lieu juste après Lehman Brothers. Pas très rassurant en fait ; cela nous montre bien, une nouvelle fois, la gravité de la crise.
Cette annonce exceptionnelle en a, du coup, éclipsé une autre : celle du ralentissement de la croissance en Chine qui se confirme, avec un indice PMI revenu au niveau de février 2009. Immédiatement, la banque centrale chinoise a annoncé une baisse de 50 points de base du ratio de réserve obligatoire des banques pour faciliter les prêts aux entreprises.
En Europe comme en Chine, les autorités semblent désormais prendre le problème à bras-le-corps, avec un changement de doctrine très récent. La lutte contre l’inflation n’est plus lapriorité. La croissance passe enfin au premier plan, avec une politique de la BCE et de la banque centrale chinoise qui devrait se rapprocher de celle de la Fed, pour lutter avec les mêmes armes.
Le SSE composite, indice précurseur
Voyons ensemble le graphique en données hebdomadaires du Shanghai Composite :
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Comme vous le voyez, l’indice de la Bourse de Shanghai n’a pas été épargné par la correction. On notera d’ailleurs que c’est l’un des rares à avoir entamé cette correction dès la fin 2009. De même, le SSE Composite avait initié un violent rebond dès la fin 2008, quelques mois avant celui des indices occidentaux. Analysons donc l’indice, qui pourrait bien avoir un rôle précurseur.
Depuis fin 2009, une correction en trois phases s’est développée. La zone de support à moyen terme des 2 300 points (points bas de 2010, et retracement de 61,8% de la hausse de fin 2008 à fin 2009) a récemment été touchée. Ce niveau de support n’a donc rien d’anodin et il faut absolument le surveiller dans les prochaines semaines. Nous pourrions revenir le tester, ce qui provoquerait alors un regain des acheteurs. En cas de faiblesse un peu plus forte, nous avons un autre support, juste au-dessous, à 2 100 points.
Les indicateurs mathématiques corroborent l’importance de cette zone, que nous testons : le RSI hebdomadaire a réagi il y a quelques semaines sur les 27 points, de même que lors des plus bas de 2010.
Par conséquent, nous devrions avoir une réaction à la hausse à l’approche des 2 300 points. Et tant que les 2 100 points ne sont pas cassés, je table sur un rebond en direction des 2 660 points. Là, nous arriverons alors sur une résistance graphique très claire, qui constitue un minimum pour un rebond à moyen terme sur l’indice.
Première parution dans Le Billet du Trader du 07/12/2011.