▪ « Donner aux gens l’impression que leurs revenus avaient progressé, en distribuant des allocations petit à petit avec les salaires, était supposé rendre les récipiendaires plus enclins à le dépenser et donc à relancer l’économie », nous indique un récent article de Bloomberg Businessweek.
Catastrophe ! En 2009 et 2010, plus de 100 milliards de dollars sont ainsi partis en fumée dans l’opération Making Work Pay (Faire que le travail paie) du plan de relance Obama sans résultat. Cela représentait 800 $ pour un couple et 400 $ pour un célibataire.
« Dans un papier à venir trois économistes — Claudia Sahn de la Réserve fédérale, Joel Slemrod et Matthew Shapiro de l’université du Michigan — ont découvert que Making Work Pay n’a pas poussé les gens à dépenser plus. En pratique, ils en ont même dépensé moins », poursuit Bloomberg Businessweek.
Seulement 13% des récipiendaires du programme Making Work Pay ont déclaré avoir dépensé plus.
Qu’ont donc fait les 87% autres de l’argent ? L’article ne le précise pas, mais il semblerait qu’ils l’ont thésaurisé ou se sont désendettés. N’oublions pas que durant cette période le taux d’épargne a augmenté aux Etats-Unis. La petite étincelle d’argent gratuit n’a pas rallumé le grand feu de la consommation qui aurait dû faire monter en pression la chaudière économique.
Bilan : distribuer de l’argent n’enrichit pas la collectivité. Admettez que c’est assez logique. Les fonds sont pris quelque part et ne sont pas le résultat d’un travail supplémentaire. Finalement, c’est très réconfortant : les Américains ont plus de bon sens que les technocrates de l’administration Obama.
▪ La charrue avant les boeufs, cela ne donne jamais rien de bon. Dans un monde honnête, l’argent est la récompense d’un travail, d’une activité productive. L’argent qui vous tombe du ciel est en général louche.
Les braves gens ont senti l’entourloupe… Personnellement, ces 100 milliards de dollars dilapidés par un gouvernement étranger me réjouissent plutôt. Ils permettent de démontrer que les bipèdes ne sont pas totalement idiots, en tout cas plutôt moins que leurs autorités. Et comme ils votent, c’est plutôt porteur d’espoir.
Notez bien qu’on peut aimer les cadeaux et être favorable à une certaine forme de redistribution. Là n’est pas le problème. Le problème est de croire que la redistribution enrichit la collectivité. C’est là que réside le mensonge électoraliste le plus courant.
La redistribution n’enrichit pas, elle est — au mieux et dans l’idéal théorique — neutre. Dans le cas de Making Work Pay, elle fut appauvrissante puisque les 100 milliards de dollars sont simplement venus se rajouter à la dette publique américaine.
Avec les élections prévues en 2012, nous devrions avoir droit à de nombreuses promesses de cadeaux électoraux. Il faudra se souvenir de cette expérience à 100 milliards de dollars.
A titre privé, avec Noël, la fin de l’année et les étrennes, l’époque des cadeaux s’ouvre également. C’est le moment de vous montrer grand et généreux avec vos proches. Mais si vous voulez leur donner sans donner à Bercy, mieux vaut prendre vos précautions.
Mon collègue Fabrice Colletto a préparé un rapport spécial sur la question qui vous donnera toutes les ficelles légales pour offrir de belles étrennes sans que le Fisc s’en mêle ! Les pièges sont nombreux mais Fabrice a étudié toute la jurisprudence de façon minutieuse et vous indique très précisément ce que vous pouvez donner, à qui et quand. Surtout, il vous donne toutes les clés pour calculer, en fonction de vos revenus et de votre patrimoine, les montants qui ne vous attireront pas les foudres de l’administration fiscale. C’est, à ma connaissance, inédit.
Certes, vous l’aurez compris, vous n’enrichirez pas la collectivité ainsi mais vous aiderez vos proches ou ferez plaisir à ceux que vous aimez et c’est une bien belle satisfaction.
[NDLR : Cet article est paru à l’origine dans Protection & Rendements, notre toute nouvelle lettre d’information gratuite : pour en savoir plus et vous inscrire, c’est par ici…]
Première parution dans Protection & Rendements du 28/11/2011.
1 commentaire
Simone Wapler estime, dans son article du 9/12, qu’il est préférable de laisser toute une population en difficultés face à des dettes contractées dans le cadre d’une politique incitant à la consommation. Celle-ci avait l’avantage de soutenir artificiellement une économie rendue exsangue par le conflit Irakien tout en apportant ‘l’hypnose’ nécessaire pour détourner le regard des cercueils d’une jeunesse qui avait cru à leur ‘job’ comme ils disaient.
Que cette population retrouve des réflexes salutaires pour se sortir d’affaire est bien compréhensible et doit être salué. Ces réflexes, les Républicains du Congrès ne les manifestent pas, conservant plutôt la position commandée par des réactions hypothalamiques grégaires. Plutôt faire du quantitative easing et fabriquer du dollar pour les flux financiers que s’efforcer de soutenir un peuple victime d’une idéologie.
Véronique