▪ Illuminations et guirlandes apparaissent un peu partout.
Sur les marchés aussi, Noël arrive. C’est en Europe que les pensées paraissaient les plus joyeuses ; les investisseurs semblent ne jamais perdre espoir… et ne jamais grandir. Le Plan A n’a pas marché — pas plus que les Plans B à Z. Mais certains… peu importe le nombre de fois où on leur répète que le Père Noël n’existe pas… continuent d’y croire malgré tout.
Les euro-autorités parlent d’un nouveau plan. En lisant la presse, nous n’avons pas su dire s’il s’agissait de celui qu’Angela Merkel vient de refuser, ou au contraire celui qu’elle s’est engagée à appuyer le plus rapidement possible. Nous nous en fichons d’ailleurs. Parce qu’une dette, c’est une dette. On peut la repasser de main en main. On peut la balayer sous le tapis. On peut faire semblant qu’elle n’existe pas et promettre de s’en occuper.
Peu importe ce que l’on dit… Trop de dette c’est trop de dette. Et quelqu’un va devoir payer.
Toute la crise et l’hystérie des quatre dernières années n’étaient qu’une tentative d’éviter de regarder la réalité en face. Noël n’arrive qu’une fois par an… mais les investisseurs ont regardé sous le sapin tous les jours… espérant que le Père Noël leur avait fait une visite surprise.
Et quelle époque pour les spéculateurs ! Quand on repère le Père Noël en direction de Rome ou d’Athènes, les places boursières du monde entier décollent. Quand aucune apparition n’est rapportée, elles s’effondrent. 200 points de hausse un jour… 200 points de baisse le lendemain. Youpi !
Vous vous demandez où tout ça finira, cher lecteur ?
Nous allons vous le dire.
Quand tout sera fini, la dette sera toujours là — plus gigantesque que jamais. Tous les grands gouvernements de la planète sont en déficit. Les Etats-Unis, par exemple, ne collectent qu’un peu plus de 2 000 milliards de dollars d’impôts. Ils en dépensent 3 500 milliards. Vous pouvez faire le calcul plus tard, cher lecteur. Nous allons vous dire dès maintenant ce que ça signifie : les Etats-Unis sont en route pour la faillite, en dépit des efforts lamentables et pathétiques de la « super-commission » et du Congrès US.
En Europe, la situation est plus amusante à observer. Ils parlent des langues différentes mais disent tous la même chose :
« Filez-moi des fonds de secours ».
« Allez vous faire voir ».
Les autorités réussiront peut-être — ou pas — à mettre sur pied un programme de stabilisation. Si elles n’y parviennent pas, la chevauchée va devenir encore plus fantastique. Si elles y parviennent, les marchés vont grimper… peut-être jusqu’à après les fêtes.
▪ Quoi qu’il en soit, la dette sera toujours là. Ce qui signifie moins de dépenses gouvernementales en Europe et moins de dépenses des ménages aux Etats-Unis. C’est inévitable. Le gouvernement européen ne peut pas emprunter plus. Les ménages américains non plus. Dans les deux cas, la baisse des dépenses mènera à une économie lente et sujette aux crises, à la japonaise.
Les envolées de 200 points se feront rares. Les baisses de 200 points seront plus fréquentes.
Mais qu’en savons-nous ? Nous avons eu raison sur certaines choses… et tort sur d’autres. Jusqu’à présent, les actions ne se sont pas effondrées comme nous pensions qu’elles le « devraient ». Enfin… nous nous rappelons avoir dit la même chose de la bulle des dot.com. Elle n’a de loin pas explosé aussi tôt que nous le pensions. Idem pour la bulle de l’immobilier US. Nous avions conseillé à nos lecteurs de s’en éloigner en 2005… alors que la bulle avait encore deux ans à vivre.
Nous sommes donc peut-être en avance une fois de plus. Ou complètement à côté de la plaque.
Nous verrons bien.
D’ici là, toutefois, nous nous en tiendrions au programme, à votre place : vendez les actions sur leurs rebonds, achetez de l’or durant ses creux.