▪ « Les efforts sur les déficits près de s’effondrer ».
C’est en ces termes que le Wall Street Journal décrivait le dernier échec en date du Congrès US. Pour remettre les choses en perspective, un groupe de membre intelligents et pleins de bonnes intentions du Congrès US avait été chargé de faire quelque chose de très simple. Tous les ménages le font. Tous les chefs d’entreprises le font. Même les étudiants le font.
Les membres du Congrès sont très doués pour encaisser les chèques. Ils sont en revanche absolument nuls en ce qui concerne l’équilibre des comptes nationaux. Ils n’y sont pas parvenus depuis 10 ans. Ils ont perdu l’habitude.
La situation est simple. Les autorités dépensent trop. N’importe quel benêt ou démocrate peut voir que ça ne peut pas continuer ainsi.
Mais les politiciens n’ont pas pu se mettre d’accord sur les mesures de réduction de dépenses. Ils ont donc refilé le bébé. Ils ont mis la question devant une « super-commission ». En cas d’échec de ladite commission échouait, des réductions « automatiques » seraient mises en place.
En ce qui nous concerne, peu nous importe que les réductions soient automatiques ou manuelles. Si des réductions de dépenses ne sont pas mises en place, les Etats-Unis vont faire faillite. Les Etats-Unis sont déjà en faillite, bon sang.
« Tu es très négatif et pessimiste », nous avait dit Elizabeth ce week-end. « Tu es cynique. Tu as peut-être raison, évidemment. Mais tu devrais au moins leur laisser une chance. Il y a des gens de valeur au Congrès. Ils essaient de contrôler les dépenses. Tu ne peux pas les en blâmer. Et ils pourraient réussir ».
Evidemment, ils ont échoué.
Mais que voyons-nous là ? Surprise ! Les sénateurs McCain et Lindsay ont annoncé qu’ils ne permettraient pas à ces calamités de réductions automatiques de « dévaster » le Pentagone.
Les zombies ont pris le contrôle. Après les prochaines élections, ils auront toujours le contrôle.
Newt Gingrich est désormais à la tête de la meute républicaine. Son think tank a reçu 35 millions de dollars du secteur de la santé. On peut penser que 35 millions de dollars suffisent à payer pas mal de réflexions. Mais quel genre de réflexions ? Sur les moyens de réduire la puissance, l’influence et les profits du secteur de la santé ? C’est peu probable. Ils espéraient plutôt que le politicien les aiderait à gagner plus de pouvoir, plus d’influence et plus de profits.
M. Gingrich a également reçu deux millions de dollars pour son rôle de consultant auprès de l’agence gouvernementale Freddie Mac. Une vraie sinécure. Qu’en pensez-vous ? Est-ce que les gens qui gèrent Freddie voulaient les conseils avisés de M. Gingrich sur le fait qu’il faut sortir le gouvernement américain du pétrin des prêts immobiliers ? Bien entendu, M. Gingrich aurait pu leur donner ce conseil gratuitement. Mais des chefs d’entreprise ne paient pas deux millions de dollars des conseils qui les rendraient plus vulnérables à la destruction créatrice du marché libre. Ils paient les politiciens pour les en protéger, au contraire.
Ils paient pour rester du bon côté de l’establishment politique. Ils savent qu’ils peuvent faire confiance à M. Gingrich. C’est un politicien honnête. Une fois acheté, il le reste.
▪ Il y a peu de chances que les dépenses militaires des Etats-Unis diminuent. Pas quand la « sécurité » du pays est en jeu. Et pas quand la Chine représente une menace croissante.
Un article de Yan Xuetong, traduit du mandarin, explique « comment la Chine peut vaincre les Etats-Unis ». En deux mots, M. Xuetong trouve que les hégémonies croissantes sont bien plus agréables que les hégémonies déclinantes. Par ailleurs, l’Histoire est du côté des puissances ascendantes.
Les Etats-Unis sont devenus une puissance tyrannique, insinue-t-il, à jouer les gros bras partout où ils le peuvent. La Chine, en revanche, est une hégémonie utile… une « autorité pleine d’humanité ». Tandis que les Etats-Unis ont des alliances militaires partout dans le monde… la Chine n’en a aucune. Les Etats-Unis ont livré de nombreuses guerres ces deux dernières décennies… l’armée chinoise n’a pas été impliquée dans un conflit depuis 1984.
La Chine s’est préoccupée de ses propres problèmes internes… liés en majeure partie à l’emploi et à la croissance. Mais l’économie chinoise s’est développée 71 fois plus rapidement que les Etats-Unis ces quatre dernières années. A ce rythme, il ne faudra pas longtemps pour que la production américaine devienne inférieure à celle de l’empire du Milieu.
M. Xuetong est d’avis que la Chine devrait faire comme au temps de la dynastie Tang, lorsqu’elle a nommé des étrangers parmi ses officiels de haut rang afin d’aider le pays à se faire une place sur la scène mondiale.
Il y a sans doute des Chinois plus radicaux sur le sujet. Il est rare qu’un empire cède pacifiquement sa place à un autre. Il doit y avoir des penseurs chinois dont les travaux ne sont pas traduits et qui réfléchissent à la manière dont les Chinois pourraient vaincre les Etats-Unis lors d’une guerre ouverte. Ils élaborent sûrement une stratégie… et développent de nouvelles technologies… en ce moment-même.
Comment la Chine pourrait-elle vaincre les Etats-Unis ? Facile : elle pourrait faire peur aux autorités américaines de sorte que ces dernières dépensent plus d’argent… gaspillent plus de ressources militaires… et mènent le pays à la faillite.
En deux mots, elle pourrait simplement attendre.
1 commentaire
Hi Bill,
Thank you for your crystal-clear thinking, as usual. I am a French subject living in the U.S. since 20 years ago, I meet many people on a daily basis through my job, but so few who do not have their heads buried in the sand.
Things can change so quickly. In France, my dad was offered multiple jobs prior to his graduation. He was not in the « Ivy league » schools, and that was in the late 50s… By the time I graduated, jobs were long gone in France and I moved to the U.S. to find one… Friends smarter than me who did not speak English and stayed in France ended having a career well below what they truly deserved. Now my 6-year old daughter is learning Mandarin…
Best regards,
Tristan