Le 28 avril dernier, j’ai été invité par Citigroup à la conférence « Optimisez votre trading sur les turbos avec l’analyse technique ». J’ai d’ailleurs eu le plaisir de croiser certains d’entre vous…
Au cours de cette conférence, j’ai expliqué pourquoi j’ai choisi d’utiliser les turbos plutôt que d’autres produits dérivés comme les warrants ou les options. Je voudrais aujourd’hui revenir sur ce sujet pour vous faire un point sur la différence entre ces produits.
Tout d’abord, pour être très clair, l’ensemble des produits dont nous parlons sont des produits dits optionnels, c’est-à-dire basés sur le calcul d’une option d’achat (call) ou de vente (put). Ces produits multiplient les variations d’un sous-jacent : matière première, action, indice, devise. Qu’il s’agisse de hausse ou de baisse, vous bénéficiez d’un effet de levier sur l’évolution de votre support (le sous-jacent). Ainsi, avec un effet de levier de sept, vous multipliez les variations de votre action ou de votre indice par sept (c’est l’effet de levier moyen que j’utilise dans mon service : pas trop risqué, mais performant).
Théoriquement, c’est la même chose avec un warrant ou une option, ces produits appartenant à la même famille. Mais concrètement, ces produits se traitent et s’abordent de manière différente… Pour moi (et je vais y revenir), il est plus intéressant d’utiliser les turbos, car ils reflètent de façon beaucoup plus juste les variations du sous-jacent. Les turbos sont, à l’usage, le produit le plus facile à trader pour faire du swing trading et profiter des tendances du marché à court terme, sur quelques jours à quelques semaines.
▪ Comparons les turbos et les warrants
Pour comparer ces deux produits, prenons un turbo call CAC 40 de barrière 3 500 points et un warrant call CAC 40 3 900 points échéance septembre. (Quand j’ai donné cet exemple, lors de ma conférence, nous étions au mois d’avril et le CAC était à 3 900 points.) Au départ de l’opération, ces deux produits avaient un effet de levier proche de 9 et pariaient tous deux sur une hausse du CAC 40.
Quinze jours plus tard, le CAC 40 est passé de 3 900 à 4 000 points. Le turbo call est passé de 3,08 euros à 4,06 euros ; soit une progression de 32%. Le warrant, quant à lui, a progressé de 1,58 euros à 2,04 euros ; soit 29% de hausse. Comment expliquer une telle différence ?
Tout simplement parce que le warrant est pénalisé par ce qu’on appelle la « valeur temps » et la « volatilité ». Si j’avais pris une échéance plus rapprochée sur le warrant (échéance mai, juin ou autre), la différence serait encore plus importante, et ce serait exactement la même chose avec les options.
Donc si l’on excepte le risque lié à la barrière désactivante (dans mon exemple, si une rechute du CAC 40 sur les 3 500 points était survenue, le turbo aurait été désactivé et vous auriez tout perdu), les turbos sont plus intéressants. La valeur temps n’existe pas sur un turbo. L’érosion du temps est telle que, si le CAC ne bouge pas par exemple pendant trois semaines, vous ne perdrez rien sur votre turbo, mais vous serez en perte relativement significative sur votre warrant ou votre option…
Ce qui est particulièrement rageant puisque vous ne devriez pas être perdant si votre sous-jacent n’a pas évolué par rapport à votre prix d’entrée ! Mais ces produits sont structurés ainsi.
▪ Pour résumer
– Un prix moins élevé ;
– Un levier potentiellement plus important ;
– Un risque légèrement plus élevé ;
– Un delta proche de 100% (0 à 100 pour le warrant ou l’option), c’est-à-dire qu’un point de CAC représente un centime sur le turbo par exemple, ce qui rend très simple la compréhension et le calcul du produit ;
– L’impact du temps et de la volatilité est quasi nul.
Cette dernière caractéristique, vous l’aurez compris, est la plus importante pour un trader : vous pouvez vous concentrer sur l’analyse du sous-jacent et sur votre scénario de départ, sans vous soucier de l’influence du temps qui passe sur votre produit. Du stress en moins donc.
▪ Ne vous handicapez pas pour rien !
Quand la volatilité est faible, comme ces derniers mois, l’impact peut être encore plus dévastateur pour votre produit qui fond alors comme peau de chagrin.
A cause de ces deux inconvénients, j’ai ainsi déjà vu un warrant call sur le CAC baisser alors que le sous-jacent avait pris plus de 3%. Vous n’aurez jamais ce cas de figure sur les turbos. Cela n’enlève en rien la difficulté du trading et la nécessité d’utiliser l’analyse technique pour gérer au mieux vos positions, évidemment.
Dans un marché comme celui que nous connaissons depuis deux ans où aucune tendance ne se dessine clairement, il est déjà difficile de prendre des opportunités sur le marché alors ne partez pas avec un handicap !
Et si vous ne vous sentez pas suffisamment aguerri pour choisir et trader seul les turbos, n’hésitez pas à essayer mon service, Levier 7, pendant un mois !
Première parution dans le Billet du Trader du 24/05/2011.
5 commentaires
Plutôt que de la redouter, on peut tirer profit de perte de valeur des options liée au temps.
Comment cela ? Hé bien, en vendant des calls ou des puts, tout simplement…
Comme le disent les anglophones dans ce cas de figure : « the odds are stacked in our favor ».
Vous vendez à un prix donné, et au fur et à mesure que le temps passe, les calls ou les puts perdent de leur valeur (à évolution neutre du sous-jacent, bien sûr). Vous obtenez donc un rendement lié à la perte de valeur temps de l’option.
Cela vous permet ainsi, soit de vendre vos titres (actions, commodities, etc.) avec une prime (« covered calls »), soit d’entrer sur une valeur avec un coût moindre (vente de puts).
La perte de valeur n’est pas obligatoirement notre ennemie 😉
Bonjour Monsieur,
Ce type de stratégie, comme vous l’aurez sans doute expérimenté, s’avère très difficile à mettre en œuvre pour un particulier, étant donné les couvertures que l’on vous demande notamment, et coûteuse. En outre, vous avez toujours l’inconvénient de la volatilité. Bref, ce serait illusoire de croire qu’elle est plus intéressante alors qu’elle est en fait très difficile à mettre en œuvre tout en étant tout aussi risqué et en vous demandant une couverture importante qui mobilise énormément de capital. Pour le particulier et pour bénéficier d’un effet de levier, les turbos sont donc à mon sens indiscutablement les meilleurs instruments pour profiter des variations d’un actif sur le court terme, s’ils sont bien utilisés.
Je vous souhaite une très bonne journée.
Bien cordialement.
Sébastien Duhamel
Merci pour votre réponse.
Les couvertures demandées sur options ne sont pas obligatoirement très élevées. En tout cas, chez le courtier dont j’utilise les services (courtier par ailleurs chaudement recommandé par Marc Mayor), c’est tout à fait abordable.
Quant à la volatilité, elle est surtout fonction du sous-jacent : jouer sur une minière junior ne veut pas du tout dire la même chose que jouer sur Mac Donald ou Coca Cola, bien entendu. Et je doute que cela soit différent avec les turbos…
Enfin, pour ce qui est de la complexité des options, je crois que c’est une idée faite. Au moins, il n’y a pas à gérer de seuil désactivant.
Bien cordialement.
Un autre avantage que j’avais oublié avec les options : le fait que l’on peut trader beaucoup de choses (toutes les sociétés dans le monde entier ayant suffisamment de volumes d’activité, les matières premières via les futures, etc.).
On est loin de pouvoir en dire autant des turbos.
Bonjour,
j’avais fait une analyse comparative warrant/ turbo et j’avais remarqué une dépréciation liée au temps sur le turbo qui était plus élevé que sur le warrant. La rémunération de l’emetteur , probablement .
Donc je ne suis pas d’accord sur votre raisonnement et j’ajouterais de sélectionner les emetteurs les moins gourmands du marché ( Citigroup par ex) plutot que les voleurs ( société générale, ..)