▪ Il y a quelques mois, je me suis rendu à New York pour assister à la seizème Annual Aircraft Supplier Conference de Gabelli. Je trouve que ces conférences sont un moyen fabuleux pour apprendre beaucoup en peu de temps sur les entreprises leaders de leur secteur. Parmi les quatorze entreprises présentes, on trouvait des poids lourds de l’industrie comme Honeywell et Boeing.
En général, je considère d’un oeil favorable les avionneurs. Je pense que c’est là un bon vivier pour jeter quelques filets et pêcher des gagnants. Il existe plusieurs raisons à mon optimisme. Pour commencer, les tendances de croissance à long terme du trafic aérien ne montrent aucun signe de ralentissement. Depuis 1977, le « Revenue Passenger Miles » (RPM) a augmenté de près de 5% par an. Le RPM mesure le trafic aérien. Il s’agit simplement du nombre de passagers payants multiplié par la distance qu’ils ont parcourue en miles.
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Après avoir plongé au cours de la crise de 2008-2009, le RPM est à nouveau en forte croissance. En fait, il semble rattraper le temps perdu. Plus de passagers et plus de miles signifient plus d’avions. C’est là la raison la plus simple pour apprécier les fournisseurs de composants pour avions. Deuxièmement, l’industrie retire de la circulation des centaines d’avions chaque année. Il y a donc une demande renouvelée pour des avions plus économes en carburant.
Mélangez tout cela et vous comprenez pourquoi les carnets de commandes de Boeing et d’Airbus pour de nouveaux avions sont bien garnis. Ces prochaines années, ces deux entreprises vont livrer plus de 1 000 nouveaux avions par an. Les vingt prochaines années, l’industrie aéronautique dans son ensemble aura besoin de plus de 3 000 nouveaux avions. Ceci représente environ 3 600 milliards de dollars pour l’industrie aéronautique.
Toutefois, les principales raisons de cette formidable croissance sont les milliards de nouveaux consommateurs des marchés émergents, en particulier dans la région Asie-Pacifique. Boeing s’attend à ce que le trafic aérien y augmente de plus de 7% par an ces vingt prochaines années.
▪ Voilà donc les éléments généraux qui expliquent pourquoi j’aime cette industrie. Quant aux éléments particuliers, un trio attire mon attention : Parker Hannifin, Curtiss-Wright et Hexcel.
Commençons par Parker Hannifin. Il s’agit plus d’un conglomérat que d’un acteur spécialisé dans le domaine de l’aérospatiale : seuls 18% du chiffre d’affaires proviennent de l’aérospatiale. Mais l’entreprise est un acteur si important que cela vaut la peine d’en parler. Comme l’a observé son vice-président senior lors de la conférence Gabelli, « Parker Hannifin occupe une position unique pour aborder les défis humains ». Puis il a énuméré une liste d’éléments : la nourriture, l’eau, l’énergie etc. PH fabrique essentiellement des composants pour contrôler les fluides. D’où sa large applicabilité à tout, de l’eau aux fluides d’un avion.
Plus de la moitié des opérations de PH se font dans les marchés étrangers. La moitié de ses bénéfices provient de ses ventes aftermarket — des éléments comme les pièces détachées et les services. Ce sont là des sources stables d’opérations à marges élevées. J’aime bien ce genre d’entreprises.
PH est une vieille société américaine dont l’histoire force l’admiration. Elle est née en 1918 lorsqu’un ingénieur de 33 ans, Arthur Parker, loua un grenier à Cleveland pour mettre au point un système unique de freinage pour camions et bus. Si les débuts furent humbles, PH vaut aujourd’hui 10 milliards de dollars.
Lors de la conférence, PH a distribué une brochure montrant une dizaine de statistiques — entre autres le chiffre d’affaires, les bénéfices, les salariés, la valeur comptable, le ratio endettement sur fonds propres — depuis 1945. Ces statistiques m’ont ébahi. On pouvait lire une partie de l’histoire du pays dans ces variations de chiffres — tout comme la largeur des cercles d’un arbre permet de savoir quelles ont été les années fastes et les années maigres.
PH a augmenté ses dividendes pendant 54 ans. Elle possède de longs antécédents de trésorerie stable. A 87 $ l’action, elle s’échange environ 15 fois son estimation de bénéfices de 2011. Les analystes prévoient un bond important de 17% des bénéfices en 2012. Les ventes internationales représentent près de la moitié des revenus de l’entreprise, fournissant ainsi une confortable protection contre un futur affaiblissement du dollar. C’est une bonne entreprise et on peut y investir jusqu’à un certain point.
Autre vieille entreprise américaine que j’apprécie : Curtiss-Wright. Elle est née il y a 80 ans, de la fusion des entreprises créées par Glenn Curtiss et par les frères Wright. Beaucoup de monde connaît l’histoire des frères Wright mais celle de Glen Curtiss est moins connue. Il était un brillant inventeur qui a apporté beaucoup d’innovations à l’aviation.
Curtiss-Wright fabrique de nombreux systèmes ayant une mission cruciale pour les avions. Elle fabrique également des pompes, des valves et des moteurs pour les sous-marins, les porte-avions, etc. Enfin, l’entreprise oeuvre aussi dans le nucléaire où elle fabrique des pièces pour les réacteurs. En cela, Curtiss-Wright est un genre de « vendeur de pelles et de pioches » pour le nucléaire.
Ces derniers temps, l’entreprise a connu une forte croissance. Les ventes ont bondi de plus de 20% au cours des cinq dernières années. Comme PH, Curtiss-Wright est une autre industrielle à prix raisonnable. Actuellement cotée à 33,35 $, l’action se vend à moins de 14 fois ses bénéfices des quatre derniers trimestres et environ 11 fois les perspectives de l’année prochaine.
Enfin, il ne faut pas oublier Hexcel. Hexcel fabrique des matériaux composites à partir de fibres de carbone et de verre qui rendent les appareils plus légers, plus solides et plus rapides. La société utilise également ce savoir-faire pour fabriquer des composants pour l’industrie de l’énergie éolienne.
Hexcel a connu une croissance d’environ 10%-15% par an ces dernières années. Mais les bénéfices devraient augmenter de plus de 20% cette année. Les composites d’Hexcel sont très appréciés étant donné la demande pour des avions plus économes en carburant. Les nouveaux avions contiennent 10 fois plus de composites que les anciens. Et le secteur de l’énergie éolienne est également un domaine en croissance.
Cependant, ce succès n’est guère un secret. Les titres d’Hexcel s’échangent 16 fois les perspectives de bénéfices de l’année prochaine par action. Mais il convient de la surveiller. Je garderai un oeil sur ce secteur.