** "Oui… ils n’arrivent pas à vendre leur maison, alors qu’ils en ont déjà acheté une autre… leur prêt-relais est en souffrance, ils ne peuvent pas se permettre de baisser le prix de vente… ils ne savent vraiment pas quoi faire… Nous on achèterait bien, mais je n’ai pas envie de me remettre un crédit sur le dos, dans les conditions actuelles…"
Une conversation téléphonique avec mon père, qui me donnait des nouvelles d’une famille de ma connaissance… et un résumé parfait de la situation actuelle. Chute de l’immobilier, surendettement, paralysie du crédit.
Comme une épidémie, la crise se répand ; elle se rapproche, frappe de plus en plus près. Les gens se regardent, se surveillent, comme un malade guettant des symptômes : "lui est affecté, elle aussi, et moi ? J’ai un travail… la maison est payée… les études des enfants aussi… mais si j’étais licencié ? L’activité n’est pas brillante ces derniers temps…"
Et alors que l’anxiété se répand, la seule solution que les autorités ont à proposer, c’est de s’appauvrir encore ! Dépensez, dépensez, dépensez, c’est la seule voie de salut, nous disent les hautes instances politiques et économiques.
Je ne sais pas, cher lecteur. Peut-être ont-elles raison. Mais comme le dit Bill, ce sont les excès de cash et de crédit facile commis par ces mêmes autorités qui nous ont mis dans le pétrin. Maintenant que tout s’effondre sous le poids de leurs bonnes intentions, voulons-nous vraiment une dose du même remède ?
Simone Wapler résumait parfaitement la situation il y a quelques semaines dans La Quotidienne de MoneyWeek… si on peut… : "à toute émission supplémentaire de monnaie, les marchés réagissent désormais avec un sursaut de bon sens : négativement. Trop c’est trop, semblent-ils dire. Dans leur aveuglement et leur surdité les banques centrales, autistes, baissent leurs taux".
"[…] Nous avons été ivres de consommation et d’émission monétaire", continue-t-elle, "et les gouvernements successifs des pays riches ont acheté de la paix sociale en émettant de la monnaie".
"Le dollar étalon, qui arrange tout le monde, repose sur du vent : une montagne de dettes publiques et privées. 10 250 milliards de dollars. Ce chiffre n’a plus aucun sens, c’est presque 30 % du PIB mondial annuel. Les réserves internationales reposent sur ce dollar. Toutes les banques centrales ont émis de la monnaie au motif que ‘si les Etats-Unis le faisaient, pourquoi pas nous ?’"
"Des gouvernements complaisants ont poussé les banques centrales à émettre cet argent sans travail, basé sur aucune production de biens ou de services. Les politiques de relance par la consommation incitent les gens à dépenser ce qu’ils n’ont pas encore. Les cadeaux fiscaux aggravent les déficits budgétaires".
"L’imbrication des monnaies fiduciaires est telle que la faillite sera collective".
Et la crise qui s’annonce se chargera de nous faire retenir la leçon — au moins pendant quelques décennies…