** "Qui a dit que la crise des subprime était finie ?" se demande La Tribune ce matin (paraphrasant ainsi Frédéric Laurent qui nous en dit plus, ci-dessous, sur les subprime et leurs conséquences).
Pas nous, en tout cas… et nous avions raison.
Regardez un peu qui fait sa réapparition sur le devant de la scène : oh, Lehman Brothers et des rumeurs de pertes spectaculaires au troisième trimestre (1,8 milliard de dollars, c’est le chiffre qui circule)… tiens, Fannie Mae et Freddie Mac ont besoin d’une recapitalisation pour éviter la faillite… et dites donc, mais ne serait-ce pas une perte de 1,53% pour le Dow Jones sur la séance d’hier ?
Le principal indice américain se retrouve ainsi à 11 481 points, tandis que le Nasdaq dégringolait de 0,45%, à 2 417 points. Le S&P 500 terminait lui aussi largement dans le rouge, à 1 279 points — soit une perte de 1,48%.
Les marchés européens ont clôturé trop tôt — décalage horaire oblige — pour prendre pleinement la mesure de la débâcle hier : le CAC 40 a fini sur une petite perte de 0,11%, soit 4 448,84 points, tandis qu’à Londres, le Footsie abandonnait 0,08% et que le DAX chutait de 0,28% à Francfort.
Je note toutefois qu’à l’heure où j’écris ces lignes, notre indice national est en chute de 1,61% depuis le début de la séance d’aujourd’hui…
Oui, qui a dit que la crise des subprime était finie ?
** Et qui a dit que l’inflation avait gagné et que le danger de stagflation s’éloignait ?
"Stagnation économique et menace de récession couplées à une forte inflation : le cauchemar des économies est train de devenir réalité en Europe et particulièrement en Allemagne", déclarait La Tribune ce matin.
"Tirés par la flambée des prix de l’énergie, des matières premières et des produits alimentaires, les prix à la production ont augmenté outre-Rhin en juillet de 2% sur un mois et de 8,9% sur un an, selon l’Office fédéral des statistiques (Destatis). C’est leur plus forte hausse depuis 27 ans, en octobre 1981".
Et rappelez-vous de la récession-qui-n’est-pas-du-tout-une-récession-mais-plutôt-un-ralentissement, en France : la croissance du PIB accuse un recul de 0,3% au deuxième trimestre 2008, selon l’Insee… et une augmentation de 0,1% au troisième trimestre selon la Banque de France… Rappelez-vous aussi la récession annoncée pour la Grande-Bretagne… l’Espagne qui vacille…
Evidemment, au vu des nuages qui s’amoncellent sur la Zone euro, pas étonnant que la monnaie unique commence à battre de l’aile : elle ne valait plus que 1,4665 $ ce matin, donnant au dollar une bouffée d’air salutaire. Mais pendant combien de temps ? Même avec un pétrole qui ne cotait plus que 114,56 $ le baril hier à New York (WTI), les conditions économiques sont tout aussi mauvaises de l’autre côté de l’Atlantique.
Enfin, une question encore plus pertinente : combien de temps l’or restera-t-il à 796 $ l’once (second fixing londonien d’hier), avec la tempête qui arrive de tous côtés ?
Françoise Garteiser,
Paris