2020 restera comme l’une des pires années depuis la défaite de Waterloo. La France a consommé une débâcle qui couvait depuis plusieurs années, et devrait sortir de cette crise dans un état pitoyable. Les années qui viennent devraient se traduire par une mise des épargnants au pilori pour retarder le plus possible le temps des ajustements inévitables dans la société française.
2020 marquera les annales, puisqu’elle signale la première pandémie mondiale traitée à coup de confinements et d’étatisations. Jusqu’ici, les épidémies de grippe en tous genres n’avaient jamais débouché sur des blocages mondiaux comme celui que nous connaissons aujourd’hui.
Cette nouvelle façon de gérer une crise sanitaire nous plonge dans un inconnu dont l’Histoire percera un jour le mystère.
D’ici là, on peut seulement percevoir la voie que le gouvernement suivra pour en sortir : taxer les riches, bien entendu, expression fourre-tout qui permet de justifier a priori n’importe quelle prédation pour retarder au maximum le moment où il faudra solliciter un effort collectif.
Et on a déjà commencé à mettre la main au portefeuille…
La santé n’a pas de prix, mais elle a un coût
Bien entendu, la santé n’a pas de prix. Et comme l’a dit Emmanuel Macron : « quoiqu’il en coûte », il faut sauver des vies.
On s’amusera de lire ces propos en les rapportant aux minorations que tous les partisans de la vaccination à outrance avec des substances mal testées assènent dans les médias. Il semblerait que risquer quelques morts avec des vaccins fabriqués à la va-vite soit moins gênant que risquer quelques morts du coronavirus. Mais enfin, nous ne changerons pas la lutte d’intérêts qui se déroule sous nos yeux incrédules.
D’ici là, pour sauver des vies qui n’ont pas de prix, nous avons sérieusement mis la main au portefeuille. La facture finale devrait s’élever à 20 points de PIB, c’est-à-dire 400 ou 500 Mds€, essentiellement sortis de la planche à billets numériques que la Banque centrale européenne (BCE) fait tourner allègrement.
En réalité, il est difficile à ce stade de dresser un montant exact du coût final de cette opération. Nous ne sommes pas à l’abri d’autres rebondissements en 2021. Toute la question est de savoir combien de temps durera le fantasme d’un argent qui tombe du ciel et qui n’a pas à être remboursé.
L’inévitable tentation maduriste
Depuis que la BCE garantit aux marchés qu’elle achètera in fine toutes les dettes émises durant la pandémie (plus quelques autres, nous ne sommes plus à cela près), les méninges se creusent pour savoir comment rembourser ces sommes monstrueuses qu’on n’imaginait pas un jour voir défiler en temps de paix.
Forcément, ce que nous appelons la tentation maduriste a très vite pris forme. Elle consiste à préconiser une confiscation de l’argent des plus riches pour qu’ils remboursent la crise.
L’une des variantes de cette proposition consiste à ne pas rembourser la dette, tout simplement. On ferait comme si cet argent était libellé en billets de Monopoly, et on décrèterait qu’il n’a jamais existé.
Plus vulgairement, on ne peut pas ignorer que l’épargne des Français a bondi de 200 Mds€ cette année, du fait des restrictions imposées à l’offre (notamment par la fermeture des restaurants). Il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que, dans l’esprit de Bercy, une équation est déjà en place pour récupérer ces 200 Mds€ et les mettre « au service de l’économie », c’est-à-dire au service de la dette.
Bien entendu, aucun effort sur les dépenses publiques n’est envisagé dans le même temps.
Tout est prêt pour confisquer l’épargne
Dans la pratique, tout est prêt pour procéder à cette manœuvre, et Bercy n’attend plus que le feu vert du gouvernement pour lancer ses divisions sur l’armée des épargnants.
L’année 2020 n’a pas été chômée de ce point de vue. Non seulement la loi transposant le règlement européen d’octobre 2018 sur la circulation de l’argent liquide a autorisé par avance la confiscation de toute somme en cash qui sortirait du territoire, sous prétexte de lutter contre le blanchiment d’argent sale. Mais on ajoutera que l’OCDE rode et améliore en ce moment tous les échanges automatisés de fichiers permettant de traquer les non-résidents.
Certes, certains pays européens continuent à traîner des pieds, et pas forcément ceux qu’on croit. Des cas comme la Belgique, pourtant si proche, montrent qu’il est encore possible de s’expatrier en circonvenant les mécanismes de surveillance de l’OCDE.
Il n’en reste pas moins que le piège se referme peu à peu sur les épargnants français et qu’il sera de plus en plus difficile d’échapper à la souricière. C’est une donnée à bien garder à l’esprit car, de façon pour ainsi dire rituelle, les « riches » seront les premières victimes expiatoires de la crise qui s’annonce.