Les Etats-Unis sont dans une phase de déclin, qui va en s’accélérant – dans la majorité des domaines. Et le pays qui reprend le flambeau de première puissance mondiale, c’est la Chine…
En 1988, disions-nous hier, le magazine International Living publiait un ouvrage qui tentait de classer les pays du monde selon leur qualité de vie, en fonction de différentes catégories.
A l’époque, les Etats-Unis occupaient la première marche du podium, mais depuis, les choses ont bien changé.
Quasiment toutes les catégories indiquent que les Etats-Unis déclinent. En fait, depuis l’an 2000, ils sont presque en chute libre.
Selon l’un des critères, rapporté la semaine dernière par Al-Jazeera, les Etats-Unis ont perdu 18 places depuis leur sommet :
« Les Etats-Unis restent l’un des pays les plus prospères du monde, se classant au 18ème rang sur 167 nations, selon [l’Institut Legatum], un think tank londonien d’obédience conservatrice, dans son indice de prospérité des Etats-Unis 2021.
Cet indice, que Legatum publie chaque année, mesure la prospérité des Etats-Unis en s’appuyant sur 11 piliers : sûreté et sécurité, liberté individuelle, gouvernance, capital social, environnement des affaires, infrastructures, qualité économique, conditions de vie, santé, éducation et environnement naturel.
[…] La crise du Covid-19 a affaibli la prospérité aux Etats-Unis, mais même avant la pandémie, les fusillades de masse, les niveaux élevés d’obésité et les problèmes de santé mentale faisaient déjà des ravages sur la qualité de vie des Américains. »
Si on compare avec 1988, quasiment toutes les nouvelles sont mauvaises.
Le gouvernement fédéral devait à peu près 2 500 Mds$ au début de 1988. A présent, la dette est dix fois plus élevée. Le « coût de la vie » actuel – l’inflation – est de 5%, et il grimpe. En 1988, il était de 4% et il baissait.
Les tensions sociales s’aggravent elles aussi actuellement – exacerbées par une grosse augmentation des inégalités. « Les inégalités de richesse s’accroissent, pour atteindre un niveau record », titrait le Financial Times il y a quelques jours (« grâce aux mesures de relance de la Fed », ajoute votre correspondant).
Nouvelle guerre froide
En 1988, les Etats-Unis mettaient fin à une « guerre froide » avec l’Union soviétique ; aujourd’hui, ils en lancent une nouvelle avec la Russie et la Chine.
L’issue de cette nouvelle guerre froide n’est de loin pas garantie. Revoilà Spengler, éditorialiste du journal Asia Times :
« Les personnes aux commandes à Washington ont grandi dans les années 1980 et 1990, lorsque l’Amérique était la merveille technologique du monde et que les inventions américaines engendraient l’ère numérique. Or ces derniers temps, nous n’avons pas fait grand’chose à part coder des logiciels compliqués.
La Chine a installé environ 80% de la capacité mondiale de haut débit mobile 5G… aussi [essentielle] pour la quatrième Révolution industrielle que les chemins de fer l’étaient pour la première Révolution industrielle ; le pays avance aussi beaucoup plus vite vers les villes intelligentes, les ports automatisés, les véhicules autonomes, les robots autoprogrammés et une foule d’autres applications 5G. »
Comment relever ces défis ?
Made in China
Le bras armé du Deep State veut plus de sanctions, appuyées par plus de porte-avions et plus de dépenses en matière de cyber-guerre.
Le bras non-armé du Deep State veut plus de relance – plus de fausse monnaie pour soutenir les dernières modes et théories en vogue.
La réaction des Etats-Unis face au Covid-19, par exemple, a été de dépenser 6 000 Mds$ en diverses formes de relance. Qu’est-ce que cela a produit ? Un boom de dépenses de consommation sans précédent.
Mais qu’est-ce que les consommateurs achetaient ? Des importations en provenance de Chine ! En 2020, le déficit commercial US/Chine se montait à 310 Mds$.
Pourquoi les travailleurs US et les entreprises US ne peuvent-ils pas répondre à la nouvelle demande (même factice) des consommateurs US ? Parce que le système tout entier est basé sur des idioties.
Le système de fausse monnaie/faux taux d’intérêts décourage l’épargne réelle et l’investissement réel (construire des usines… former des travailleurs… augmenter la production réelle) et favorise la spéculation de court terme, les paris absurdes et les politiques idiotes.
Où est-ce que tout cela mène ?