La Chronique Agora

Quand la tolérance disparaît

Des dépenses excessives, une ingérence futile et toujours, toujours plus de guerre…

« […] le peuple américain est celui qui choisit son gouvernement par le biais de son propre libre arbitre ; un choix qui découle de son accord avec ses politiques. Ainsi, le peuple américain a choisi, consenti et affirmé son soutien à l’oppression israélienne des Palestiniens, à l’occupation et à l’usurpation de leur terre, ainsi qu’aux meurtres, tortures, punitions et expulsions continuels des Palestiniens. » – Oussama ben Laden, expliquant pourquoi il est acceptable de cibler des civils.

Notre combat, c’est l’argent, pas la politique. Mais le lien entre les deux est évident. Les dépenses consacrées aux crimes de haine des politiques publiques (alias « guerre ») sont hors de contrôle.

La dette publique totale a augmenté de 274 milliards de dollars le week-end dernier. La dette totale des Etats-Unis a franchi la barre des 33 000 milliards de dollars il y a un mois ; elle se dirige maintenant vers les 34 000 milliards de dollars. Un milliard par ici… un milliard par là… On peut donc naturellement s’attendre à des faillites, des défauts de paiement, de l’inflation, du chaos politique… et des guerres.

La valeur des actifs ne peut que chuter. Les obligations redeviendront des « certificats de confiscation garantie ». Et les Etats-Unis vont… lentement, puis soudainement… sombrer dans son statut de république bananière… ou de trou à rats.

Est-il possible de changer de cap ? 

Ce pour quoi on paie

Comme l’a dit Milton Friedman, « on en a pour son argent ». Et le poste le plus important des dépenses fédérales discrétionnaires est celui de la guerre. C’est dommage, car les Américains ne retirent que peu de bénéfices de leurs guerres. Mais plutôt que de mettre un terme aux dépenses excessives et aux ingérences futiles, les dirigeants américains, c’est-à-dire les élites, en veulent toujours plus.

Une guerre frontalière entre la Russie et l’Ukraine ? Cent milliards de dollars américains… et les armes sont en route. Une nouvelle flambée dans la lutte entre les Arabes et les Juifs ? Envoyez la sixième flotte… et voyez comment elle pourrait être impliquée.

Quoi ? Nous manquons d’argent ? Nous nous heurtons au « plafond de la dette » ? Le gouvernement américain est menacé de paralysie ? Ce n’est pas le moment de compter nos sous, c’est la guerre !

Comment les « crimes de haine » se transforment-ils en politiques publiques… et comment les élites en profitent-elles ? (Selon l’un de nos experts, un ETF des fournisseurs d’armes américains a augmenté de 6%… juste cette semaine.) Et comment un empire pourrait-il rejeter l’inflation et la guerre ?

Les êtres humains sont toujours les mêmes. Parfois ils sont bons, parfois ils sont mauvais ; mais ils sont toujours influençables. De temps en temps, on trouve quelques marginaux. Le travail de l’élite est de tous les contenir. Les hommes d’Etat sont censés aider la population à comprendre et à considérer les « deux camps » de chaque conflit. Les juges écoutent les témoins à charge et à décharge. Les prêtres leur rappellent les deux issues qui les attendent : le paradis ou l’enfer. Et de sages Conseils des Anciens leur rappellent les erreurs du passé, introduisent des points d’interrogation aux discours… et incitent à la prudence.

Mais lorsque les élites deviennent corrompues et incompétentes, lorsque les anciens commencent à baver et oublient leur propre nom, les points d’interrogation disparaissent. Les gens prennent parti, généralement sans savoir ce qui se passe réellement.

Le temps de tuer

Sur les écrans de télévision du monde entier, on voit des images d’enfants morts. Il n’y a sûrement qu’une seule version de cette histoire, comme le dit Karine Jean-Pierre. Les Palestiniens sont mauvais. Il n’y a pas lieu d’en discuter davantage. « Éradiquez-les », disent les chroniqueurs.

Mais attendez. Depuis le début du siècle, pour chaque enfant juif tué par des terroristes, au moins dix enfants palestiniens sont morts. Est-il vraiment logique d’en tuer davantage ? Est-ce réellement un choix civilisé ?

« Chaque terroriste du Hamas est un homme mort », a déclaré M. Netanyahu. « Il y a un temps pour la guerre et un temps pour la paix, a déclaré le chef de l’opposition, Benny Gantz. Aujourd’hui, c’est celui de la guerre. » Le ministre de la défense, Yoav Gallant, s’est engagé à « les effacer de la surface de la Terre ».

Qu’en est-il des dommages collatéraux, qui ne manqueront pas d’inclure des dizaines d’enfants ? D’ores et déjà, selon un groupe appelé Defense for Children, voici le décompte des victimes :

« MISE À JOUR GAZA : 447 enfants palestiniens ont été tués par des frappes aériennes israéliennes à Gaza, selon le ministère de la santé. Les frappes aériennes israéliennes incessantes ont contraint notre chercheur de terrain à déplacer sa famille à quatre reprises hier et le DCIP n’a pas été en mesure de confirmer d’autres décès. » 

N’est-ce pas suffisant ? Apparemment non.

Putride et épouvantable

Oussama ben Laden a déclaré qu’il était acceptable de tuer des civils ennemis. Les Alliés ont tué 25 000 hommes, femmes et enfants lors du bombardement de Dresde, en 1945. Harry Truman est responsable de 200 000 autres victimes à Hiroshima et à Nagasaki.

Qui sont les méchants ? Comment le savoir ?

Ne posez pas la question. Le contrôleur du Texas, Glenn Hegar, a menacé les entreprises qui se positionnent pour le mauvais camp : « Je rappelle aux entreprises que mon bureau tient une liste des sociétés qui boycottent Israël. »

Et les employeurs juifs menacent, eux aussi, ceux qui s’opposent à Israël de représailles. Fortune rapporte : « Bill Ackman souhaite qu’Harvard identifie les étudiants qui blâment Israël pour les attaques du Hamas, afin que lui et d’autres PDG ne les embauchent pas. »

Certains chers lecteurs pensent que nous devrions également supprimer nos points d’interrogation. Beaucoup veulent que nous condamnions la Russie, la Chine, l’Iran, le Hamas… la suprématie blanche… le sexisme… ceux qui nient le réchauffement climatique… les sceptiques des vaccins… et ainsi de suite.

Mais ici, à La Chronique Agora, notre objectif n’est pas de façonner l’argile humaine… ni de la juger… mais simplement de l’observer et d’en tirer les leçons qui s’imposent.

La plupart du temps, les gens s’entendent assez bien entre eux. Mais de temps à autre, et souvent sur plusieurs décennies, un conflit ou une croyance s’envenime… puis éclate, et devient putride et épouvantable.

Alors, la prudence, la dignité, la générosité et la gentillesse disparaissent.

Et ce n’est pas beau à voir.

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